Pour InfraNum, la facture des “déserts numériques” s’élèvera à 640 millions d’euros

Pour InfraNum, la facture des "déserts numériques" s'élèvera à 640 millions d'euros

“Si on veut atteindre le 100 % d’équipement du territoire en fibre, il faut aujourd’hui considérer que la réouverture du guichet de financement du très haut débit s’impose comme la seule solution crédible pour atteindre cet objectif”, estimait en septembre le sénateur et patron de l’Avicca Patrick Chaize.

Quelques semaines plus tard, l’élu a été entendu et le gouvernement a annoncé à la mi-octobre la réouverture du guichet France THD, ce guichet de financement du très haut débit qui doit permettre aux territoires les plus éloignés en terme de couverture très haut débit de s’équiper et de se doter d’une couverture digne de ce nom. 

Si l’Avicca s’est réjouie de cette réouverture lors de son annonce, elle a été rejointe en fin de semaine dernière par InfraNum, l’organisation fédérant les industriels du secteur du très haut débit. “La fédération InfraNum, qui se mobilise sur ce sujet depuis presque 2 ans aux côtés des collectivités et de leurs associations représentatives, se félicite de cette réouverture”, a ainsi fait savoir l’organisation présidée par Etienne Dugas, qui s’est en outre réjoui du reliquat de 140 millions d’euros, issu de l’enveloppe de 3,3 milliards d’euros initialement prévue pour la vague précédente, immédiatement disponible pour les projets de RIP phase 3.

Un reste à faire estimé à 2,7 millions de prises

Il reste pourtant du pain sur la planche pour les autorités et les professionnels du secteur si ceux-ci souhaitent compléter le plan France THD, qui prévoit que la France atteigne le bon débit pour tous (c’est-à-dire un débit descendant théorique supérieur ou égal à 8 Mbit/s) en 2020 et le très haut débit (c’est-à-dire un débit descendant théorique supérieur ou égal à 30 Mbits/s) pour 80 % des français en 2022. Alors qu’InfraNum a chiffré le “reste à faire” de ce plan à 2,7 millions de prises, principalement situées dans des territoires ruraux, l’organisation a calculé que celui-ci nécessitera un investissement supplémentaire de 500 millions d’euros, soit une somme totale de 640 millions d’euros à injecter de la part des autorités.

“Si, comme l’a indiqué Julien Denormandie lors de l’université d’été du très haut débit, le guichet continuera d’être abondé dans le futur, l’État doit s’engager dès aujourd’hui pour soutenir les projets de déploiement. C’est pourquoi, dans le cadre des discussions autour du projet de loi de finances pour 2020, la fédération InfraNum rejoint la mobilisation des associations de collectivités et appelle les parlementaires à soutenir les amendements visant à doter le guichet France THD de nouveaux financements”, a fait savoir l’organisation, qui voit dans cet investissement conséquent la condition sine qua none pour “atteindre non seulement le très haut débit pour tous en 2022 mais, également la société du gigabit en 2025”.

Rappelons que, selon les derniers résultats de l’Observatoire du haut et très haut débit de l’Arcep, 42 % des locaux français sont aujourd’hui couverts par le FttH, soit 15,6 millions de locaux sur un total de 36,3 millions, pour 5,8 millions d’abonnés. En ce qui concerne le très haut débit, il est aujourd’hui disponible dans 59 % des locaux français, soit 21,6 millions de locaux, pour un effectif d’abonnés à des offres à très haut débit de 10 millions de foyers.

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