Altice revend (une bonne part) de ses data centers français

Altice revend (une bonne part) de ses data centers français

Depuis l’été 2023 la priorité d’Altice est de céder des actifs pour faire face à un remboursement de dette qui devient pressant. Patrick Drahi avait même assuré alors qu’il s’agissait de sa “seule priorité”.

Mardi 21 novembre, SFR, propriété d’Altice, a en conséquence officialisé la vente de ses data centers français au fonds Morgan Stanley. L’opération doit lui rapporter 535 millions d’euros.

Ce sont pas moins de 257 data centers dans l’hexagone qui sont concernés, ainsi que des espaces de bureau.

SFR conserve 30% du capital

A noter que SFR conserve 30% du capital, via une nouvelle structure, baptisée UltraEdge, opérée conjointement par SFR et Morgan Stanley.

UltraEdge sera ainsi doté d’une capacité installée de plus de 45 MW de capacité et d’environ 33 000 m² d’espace de bureaux répartis dans tout le pays.

SFR devient par ailleurs locataire des lieux. “L’infrastructure passive et l’équipement des centres de données seront transférés à UltraEdge, les serveurs et l’équipement actif restant chez SFR” indique le groupe.

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Morgan Stanley est habituée aux négociations avec Patrick Drahi

Morgan Stanley est habituée aux négociations avec Patrick Drahi. En 2018, Altice cédait à la banque américaine, associée à Horizon Equity Partners, 75 % de ses tours télécoms au Portugal, valorisées 660 millions d’euros. Un an plus tard, elle rachetait 49,99 % de son réseau de fibre au Portugal, estimé à 4,6 milliards d’euros. En 2020, le tycoon des télécoms lui cédait 49,99 % de LightPath fabricant d’équipements pour lasers et fibre optique.

La vente d’infrastructures pour se désendetter n’est pas en soi nouveau dans le monde des télécoms et remonte avant l’affaire Pereira. En 2021, Altice vendait Hivory, sa TowerCo en France, à l’opération espagnol Cellnex. Soit 10 500 sites de téléphonie mobile jusqu’alors gérés par SFR et valorisés 5,2 milliards d’euros.

Altice vante la création avec cette nouvelle structure du “premier opérateur de data centers distribués indépendant à l’échelle nationale”.

L’opération doit rapporter 175 millions d’euros supplémentaires au cours des 7 prochaines années

Par ailleurs, l’opération devrait rapporter 175 millions d’euros supplémentaires à Altice au cours des sept prochaines années, via les nouveaux data centers qui seront construits par l’opérateur et cédés à UltraEdge.

Cette vente doit permettre à Altice de très légèrement réduire sa dette, qui s’élève à 60 milliards de dollars, dont 24 milliards d’euros pour Altice France.

“La transaction envisagée valorise UltraEdge à une valeur d’entreprise de 764 millions d’euros, ce qui représente un multiple attractif d’environ 29x l’EBITDA pro forma 2023 de 26 millions d’euros” indique le groupe.

Vente à la découpe

La somme récoltée représente près du tiers du remboursement que doit réaliser la société en 2025. Donc d’autres solutions doivent être trouvées.

Mi septembre, Les Echos affirmaient que Patrick Drahi avait mis en vente Meo, le premier opérateur portugais, présent sur la téléphonie mobile et fixe, l’accès internet et la télévision payante, et la société de déploiement de la fibre FastFiber.

Altice attendrait de la vente de Meo au moins 10 milliards d’euros, soit 3,5 fois le chiffre d’affaires de l’opérateur (2,8 milliards d’euros).

Début octobre, Altice levait une nouveau prêt de 800 millions d’euros, et Altice International parvenait à repousser de deux ans le remboursement de l’essentiel de sa dette.

Reste que la vente de l’opérateur SFR, la pépite de l’empire télécom de Patrick Drahi, semble dans les tuyaux.

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