“Vous n’avez rien fait pour l’éducation”: vif échange entre Macron et un enseignant au Havre – BFMTV

Le président-candidat, en déplacement au Havre ce jeudi, a répondu à un professeur d’histoire très remonté.

“Je n’ai aucune raison de voter pour vous”. À dix jours du second tour de l’élection présidentielle, les candidats multiplient les déplacements. Tandis que Marine Le Pen s’est rendue à Avignon (Vaucluse) ce jeudi, Emmanuel Macron a retrouvé son ancien Premier ministre Édouard Philippe au Havre (Seine-Maritime).

Le président-candidat, en plein bain de foule, a échangé avec un enseignant remonté contre lui, et qui ne sait pas quel bulletin déposer dans l’urne le 24 avril prochain.

“C’est quoi votre projet pour l’école? Je suis professeur d’histoire-géo, j’enseigne tous les jours la République dans les quartiers difficiles du Havre. Et je sais qui est en face, le fascisme, d’accord, les gens qui sont héritiers du pétainisme. Et là concrètement je suis quelqu’un qui enseigne la République, et je n’ai aucune raison de voter pour vous”, lui lance le professeur. “Et c’est un gros problème, je ne sais pas si vous vous en rendez compte, c’est un énorme problème.”

“D’abord, si vous ne faites pas ce distingo en tant que professeur, c’est un énorme problème”, lui rétorque Emmanuel Macron.

“En face de nous on a le fascisme, le pétainisme”

L’enseignant lui explique alors avoir été choqué par des propos tenus par le président il y a quelques semaines: “vous avez dit à quelqu’un ‘vous êtes très militant, c’est quelque chose de pas bien'”. Emmanuel se défend en expliquant “qu’il était clair qu’il partait de quelque part politiquement.”

“Mon problème moral, il est simple: en face de nous on a le fascisme, le pétainisme, des personnes qui sont contre la démocratie, et les cinq ans qu’on vient de passer ne me donnent aucune raison factuelle de faire le distingo”, a poursuivi l’enseignant.

“Sur l’éducation nationale, on a réinvesti […] tous les élèves en CP et CE1, et maintenant en grande section de maternelle, en REP et REP+ on a dédoublé les classes”, a alors énuméré le président-candidat, “les chiffres sont là”.

“Si vous êtes enseignants, intéressez-vous aux faits”

“Et les effectifs sont passés où?”, réplique l’enseignant, “à quel moment de votre campagne avez-vous parlé d’éducation? Ça vous gêne, les profs n’ont pas voté pour vous ce n’est pas un hasard.” “Vous avez une drôle d’idée du débat citoyen”, lui répond Emmanuel Macron.

“Quelqu’un qui ne fait pas campagne pendant les deux mois et qui est là juste parce que Madame Le Pen en face fait campagne, la démocratie…”, poursuit le professeur d”histoire.

“Vous avez des drôles de propos, je vous le dis sincèrement”, lui rétorque Emmanuel Macron, défendant enfin son bilan à l’école: “Sur l’inclusion on a réembauché des accompagnants, des AESH. Sous ce quinquennat il y a 100.000 élèves en situation de handicap, de plus, qui sont scolarisés. Si vous êtes enseignants, intéressez-vous aux faits”, a conclu Emmanuel Macron.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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