Royaume-Uni : Rishi Sunak aux portes de Downing Street après l’abandon de Boris Johnson – Le Monde

Le candidat pour la présidence du Parti conservateur Rishi Sunak quitte son siège de campagne, à Londres, le 23 octobre 2022.

Boris Johnson a raté son « come-back ». Chassé cet été de Downing Street par les scandales, l’ex-premier ministre conservateur a cru qu’il pourrait y retourner par la grande porte dès cette fin octobre, en remplacement de Liz Truss, démissionnaire après 44 jours seulement d’un mandat catastrophique. Mais le « cirque » johnsonien n’aura duré que le temps d’un week-end, de sa descente d’avion à Gatwick, samedi 22 octobre (de retour précipité de vacances à la Dominique, dans les Caraïbes, avec femme et enfants), au lendemain soir dimanche 23 octobre, où après des heures passées au téléphone à tenter de convaincre les députés tories de le soutenir, le trublion de la politique britannique a constaté que sa popularité n’était plus forcément celle qu’il croyait.

« Je pense que je suis bien placé pour amener les conservateurs à la victoire en 2024 [aux prochaines élections générales] et ce soir, je peux confirmer que j’ai obtenu 102 soutiens [d’élus conservateurs] », a affirmé dimanche soir l’ex-dirigeant, qui n’était même pas officiellement candidat – il avait jusqu’à lundi 24 octobre début d’après-midi pour se déclarer. Mais « au cours des derniers jours, j’en suis arrivé tristement à la conclusion que ce ne serait tout simplement pas la bonne chose à faire [vu] qu’il est impossible de gouverner de manière efficace sans le soutien d’un parti uni au Parlement », a ajouté M. Johnson. Le député d’Uxbridge (ouest de Londres) dit-il seulement la vérité : disposait-il vraiment des 100 signatures d’élus requises pour entrer dans la course à Downing Street ?

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Ses adversaires et les médias en ont douté tout le week-end. Dimanche soir, la BBC ne comptabilisait que 57 soutiens publics à M. Johnson. Son principal concurrent, Rishi Sunak, ne cessait, lui, d’engranger des ralliements, signe d’une dynamique évidente. L’ex-chancelier de l’Echiquier de M. Johnson pouvait se targuer de 147 soutiens publics en fin de week-end, soit déjà 40 % du collège des députés conservateurs. Si Penny Mordaunt, la troisième élue à prétendre au poste suprême se retire de la course – dimanche, seuls vingt-quatre députés la soutenaient –, M. Sunak, 42 ans, pourrait être désigné premier ministre dès lundi soir.

Le doute a duré tout le week-end

La campagne « Bring back Boris [Ramenez-nous Boris] » était pourtant plutôt bien engagée avec quelques soutiens et encouragements de poids ces derniers jours – dont celui de Ben Wallace, le très respecté ministre de la défense, qui a déclaré vendredi 21 octobre « pencher » pour M. Johnson. Le noyau dur des « pro-Boris » – Nadine Dorries, son ex-ministre de la culture, Jacob Rees-Mogg, son ex-ministre du Brexit –, espéraient aussi capter les voix de la droite du parti.

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