Meurtre de Lola : Attention à ces fausses informations – 20 Minutes

Depuis la découverte du corps de Lola dans une malle à Paris le 14 octobre, les infox circulent de manière virale sur les réseaux sociaux. Les circonstances du meurtre ont fait émerger ces fausses affirmations, principalement dans les réseaux d’extrême droite. 20 Minutes fait le point.

« La petite Lola [a été] torturée, violée, assassinée par quatre sans papiers Algériens »

Cette fausse affirmation est relayée dans plusieurs tweets viraux et a notamment été diffusée le 18 octobre par la députée RN Hélène Laporte, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Au total, six personnes ont été placées en garde à vue depuis le début de l’enquête, qui est toujours en cours. La principale suspecte du meurtre de Lola, Dahbia B., une Algérienne de 24 ans, a été mise en examen lundi pour « meurtre » et « viol aggravé », puis écrouée. Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant, mais faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis août.

Le deuxième suspect, un homme de 43 ans, a été mis en examen pour recel de cadavre et placé sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, quatre autres personnes ont été placées en garde à vue et libérées sans poursuite à ce stade. Il s’agit d’un homme à qui Dahbia B. aurait proposé « la vente d’éléments contenus dans la caisse » vendredi 14 octobre dans l’après-midi, un individu qui l’a hébergée dans la nuit des faits, la sœur de la suspecte et le SDF qui a découvert la boîte.

Le meurtre serait lié « à un trafic d’organes »

Plusieurs tweets viraux ont évoqué l’hypothèse d’un trafic d’organes. Le 17 octobre, le parquet de Paris a indiqué dans un communiqué que la suspecte « n’évoquait pas devant les enquêteurs le moindre échange au sujet de vente d’organes qu’elle aurait eu avec l’un des témoins ». Lors d’un point presse ce même jour, maître Alexandre Silva, l’avocat de Dahbia B. a aussi écarté cette « rumeur » d’un meurtre qui serait lié à un trafic d’organes, qui « n’a jamais fait partie des débats » et qui « n’en fera jamais partie ».

Lola a été assassinée, car « elle serait un enfant zouhri »

A l’origine de cette affirmation relayée sur les réseaux sociaux, on retrouve notamment l’intervention de Georges Fenech, un ancien magistrat et ex-élu de droite, dans l’émission Touche pas à mon poste le 19 octobre. « Ça me rappelle l’affaire des enfants de Zouhris, généralement des blonds aux yeux bleus, qui sont considérés comme ayant des pouvoirs en Algérie (…), a-t-il lancé. Ils sont kidnappés, sacrifiés, on boit leur sang et il y a des rites sataniques. Sur cette pauvre fillette, il y avait le chiffre 1 sur la plante de son pied gauche, et le chiffre 0, c’est exactement le rite satanique des Zouhris en Afrique du Nord. » « Je parle avec beaucoup de prudence, je dis ça, car m’a fait penser à cela », a-t-il tenu à modérer lors de son intervention.

Le mobile du crime reste toujours flou. L’avocat de Dahbia B., maître Alexandre Silva, avait balayé l’hypothèse de « rituels sur des enfants » le 17 octobre : « Là aussi c’est n’importe quoi ». Il a aussi démenti cette rumeur qui « consisterait à laisser entendre que le mobile du meurtre de la petite Lola serait animé par un mobile raciste ». « Ce mobile n’est absolument pas vérifié, c’est faux, cela n’a jamais été envisagé », a-t-il affirmé. Aucune circonstance aggravante relative au racisme n’a été retenue à ce stade de l’enquête.

Le meurtre de Lola serait un « francocide »

Ce terme, répété à l’envi par les partisans d’Eric Zemmour, n’a pas de sens juridique ou politique, comme l’avaient analysé pour 20 Minutes la magistrate Magali Lafourcade, la politologue Françoise Vergès et la présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert.

Dans un communiqué le 19 octobre, SOS Racisme a également critiqué un « concept fumeux, masquant mal le racisme obsessionnel de cette famille politique ». « Inventer un mobile raciste, à un crime qui n’en a pas, permet de mieux stigmatiser toute une population, en employant une logique de généralisation, ici « les Algériens », et plus généralement « les immigrés » », dénonce l’association. Comme nous l’écrivions plus haut, aucune circonstance aggravante relative au racisme n’a été retenue à ce stade de l’enquête.

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