Remaniement : parité, compromis, ouverture… Macron et Borne face à un casse-tête – Sud Ouest

Dans ce contexte, Élisabeth Borne est partie « échanger » en fin d’après-midi vendredi avec le président de la République sur ses rendez-vous cette semaine avec les chefs de file des forces politiques, d’Aurore Bergé (Renaissance) lundi à Mathilde Panot (LFI) jeudi soir. Cette rencontre était surtout destinée à fixer le modus operandi des prochains jours, qui vont être consacrés à la composition du gouvernement, selon une source proche de l’exécutif, ainsi qu’à la « feuille de route » demandée par Emmanuel Macron.

Remplacer les ministres battues

Le remaniement devrait avoir lieu « en toute cohérence » avant la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne devant le Parlement mercredi, selon la porte-parole Olivia Grégoire… et l’équation s’annonce compliquée. Un poids lourd du gouvernement évoquait vendredi la nécessité d’avoir surtout des ministres qui ont « la maîtrise du Parlement » où se bâtiront les compromis.

Premier casse-tête, la parité. Élisabeth Borne, à qui Emmanuel Macron a maintenu sa confiance, doit remplacer les ministres battues aux législatives, en l’occurrence trois femmes, Amélie de Montchalin à la Transition écologique, Brigitte Bourguignon à la Santé ou encore Justine Bénin à la Mer. À celles-ci s’ajoute la ministre des Outre-mer Yaël Braun-Pivet, élue à la présidence de l’Assemblée nationale.

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La question du maintien de Damien Abad aux Solidarités se pose aussi, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative de viol après la plainte d’une femme le visant pour des faits qui se seraient déroulés lors d’une fête en 2010.

Un vote de confiance ?

Macron et Borne vont également devoir soigner le dosage politique, pour servir à la fois les partenaires MoDem et Horizons, et s’ouvrir à de nouveaux profils, alors que de nouveaux secrétaires d’État sont attendus (au Logement, aux Transports…).

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Outre la composition du gouvernement, la Première ministre n’a pas encore tranché la question d’un vote de confiance sur sa déclaration de politique générale, réclamé par les oppositions mais risqué sans majorité absolue.

Signe de la tension ambiante, un cadre de la majorité avait émis l’hypothèse que le remaniement ait lieu après le discours. Car si des députés rentraient au gouvernement, le camp présidentiel perdrait des voix en cas de vote, leurs suppléants n’accédant au Palais Bourbon qu’après un délai d’un mois.

« Dans le brouillard »

« Il y aurait un peu de grandeur à ce que Mme Borne allume à un moment un peu la lumière » car « on est dans un brouillard épais », a estimé Sébastien Chenu, député et porte-parole du RN, qui votera contre ou s’abstiendra si la question est posée. Pour autant le RN n’envisage pas de déposer une motion de censure, qui risque de « bloquer les institutions », selon l’élu d’extrême droite.

L’alliance de gauche Nupes déposera à l’inverse, « de concert », une motion de censure si la confiance n’est pas demandée, a assuré le député LFI Manuel Bompard.

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Dans ce tumulte, le gouvernement s’efforce de se montrer à la manœuvre avant que l’Assemblée examine le très attendu projet de loi pouvoir d’achat à compter du 18 juillet. Élisabeth Borne s’est elle-même rendue à l’hôpital de Pontoise (Val-d’Oise) où elle a annoncé retenir les 41 mesures de la « mission flash » sur les urgences pour désengorger les hôpitaux cet été.

Olivia Grégoire a, quant à elle, promis une « aide alimentaire d’urgence » tandis que le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a annoncé une hausse de 3,5 % des salaires des agents publics.

Remaniement et feuille de route détermineront les marges de manœuvre possibles au Parlement, où le débat s’annonce déjà enflammé sur les mesures visant à juguler la hausse des prix des carburants.

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