Régionales : les listes de la majorité largement battues, douche froide dans le camp Macron – Le Parisien

Une soirée aux airs de gueule de bois. Au fil des résultats, les mines se sont décomposées dans la majorité. Et pour cause. Exit, LREM dans les Hauts-de-France malgré les candidatures d’une flopée de ministres, dont le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Éjectée, aussi, la liste LREM en Auvergne – Rhône-Alpes, menée par le député Bruno Bonnell. Partout, les listes sont distancées… Dans la région Centre-Val-de-Loire, le ministre MoDem des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, arrive quatrième. En Ile-de-France, Laurent Saint-Martin parvient à se maintenir avec un peu plus de 11 % des voix. En Nouvelle-Aquitaine, Geneviève Darrieussecq limite la casse avec 13,6 % des voix.

« Après quatre ans, on n’y est pas encore, on n’arrive pas à s’implanter », se lamentait dimanche soir un conseiller gouvernemental. « LREM est un jeune parti politique et nous n’avions pas de présidents sortants », avançait de son côté Christophe Castaner, sur France 2. Dans les rangs de la majorité, on a tenté de relativiser la défaite en pointant le recul du RN par rapport aux régionales de 2015. « Le RN n’a pas donné envie. C’est le sens de la politique qu’on mène au niveau national », s’est félicité sur TF 1 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Le président s’apprête à voter pour… Xavier Bertrand

Dimanche à 18 heures, Emmanuel Macron était loin de se douter du scénario qui se profilait. Lors d’une conférence téléphonique avec les principaux poids lourds de la majorité, il a exhorté à tout faire pour barrer la route du RN. « Il faut prendre le point de la moralité », leur a dit le chef de l’Etat. De son côté, lors de cet échange, le patron du MoDem François Bayrou a regretté que les régionales n’aient pas été décalées pour éviter un contexte de forte abstention et a enfoncé le clou, en rappelant qu’il avait plaidé en vain pour le vote par correspondance…

Régionales : les listes de la majorité largement battues, douche froide dans le camp Macron

Ironie de l’histoire : avec le retrait de la liste Laurent Pietraszewski dans les Hauts-de-France, le chef de l’Etat devrait donc glisser un bulletin… Xavier Bertrand lors du second tour, dimanche prochain, au Touquet (Pas-de-Calais), où il vote. « Le président est attaché aux valeurs républicaines », glisse l’un de ses proches… « Il n’y a pas de doute qu’il votera Bertrand », ajoute un conseiller gouvernemental. « Et l’an prochain, ce sera Bertrand qui votera Macron au second tour », rigole l’un de ses intimes.

Même Lecornu devra aller au second tour

Rare bonne nouvelle côté majorité : le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu a franchi haut la main la barre des 50 % aux départementales dans l’Eure. Mais la très faible participation oblige à organiser un second tour le 27 juin, comme le prévoit la loi. Reste maintenant à tourner la page. « Ce n’est pas un vote sanction contre le président, veut croire un marcheur. Sinon, il y aurait eu beaucoup plus de mobilisation. Là, c’est le signe d’un désintérêt. C’est une mauvaise soirée pour toute la classe politique ».

Une chose est sûre : la mauvaise tenue du parti majoritaire contraste avec la popularité actuelle du président dans les sondages. Un paradoxe auquel les Marcheurs s’accrochent. « Je suis convaincu que les résultats des régionales sont déconnectés de ce que sera la présidentielle, se rassure François Patriat, le président du groupe LREM au Sénat. L’an prochain, ce sera l’élection reine et les Français se mobiliseront à plus de 60 %. »

En attendant, l’Elysée se prépare ce lundi à recevoir la Fête de la musique dans la cour d’honneur du palais. Quant à Emmanuel Macron, il doit rencontrer les professionnels du monde des discothèques dans la matinée. Show must go on.

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