Rabourdin : Comment une PME industrielle s’approprie le digital

Rabourdin : Comment une PME industrielle s’approprie le digital

Impossible de transformer en pleine tempête lorsqu’on est une PME, plus encore après un redressement judiciaire et un rachat ? C’est pourtant l’objectif que s’était fixé le repreneur de Rabourdin, le groupe ACI.

Si après un an, beaucoup reste à faire, notamment au niveau de l’outil industriel, l’entreprise tire un premier bilan positif des transformations engagées. Pourtant, sur le papier, le chantier s’annonçait complexe à mener.

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Simplifier des processus pour gagner en efficacité

Employant 60 personnes, avec des moyens financiers contraints et l’absence de compétences IT en interne, le fabricant de pièces industrielles n’apparaissait pas comme un candidat idéal à la digitalisation. Son dirigeant, Sébastien Vercruysse, démontre humblement le contraire.

Ce témoignage illustre aussi que le numérique est à la portée des TPE/PME françaises, parfois découragées à la perspective des coûts et de la complexité qui les attendraient. « La priorité pour Rabourdin, c’était de remettre l’entreprise sur de bons rails de prise de commandes, de dessin industriel, de bureau d’étude et de redémontrer que nous faisions de l’innovation. Cela nous permettra d’aller chercher demain de la rentabilité grâce à de l’industrie 4.0 », déclare le cadre.

La modernisation de l’outil industriel, un chantier coûteux pour une PME de cette taille, est sur la table pour un horizon 2022/2023. Au cours de la dernière année, le fabricant bientôt centenaire et ses équipes n’ont pas chômé cependant. Son catalogue d’environ 3 000 pièces ? Il est en cours de digitalisation.

Sur le décisionnel, une importante étape est en revanche déjà franchie grâce à un projet « structurant ». ACI souhaitait faciliter l’accès aux données pour améliorer la visibilité sur l’activité commerciale et donc le pilotage. Pour cela, l’entreprise s’est équipée de la solution décisionnelle Power BI.

Des tableaux de bord pour l’accès aux données et le pilotage

Grâce à des connexions avec l’ERP et des bases pour la récupération de données, Sébastien Vercruysse a pu développer ses propres tableaux de bord personnalisés. Rabourdin s’est fait accompagner, pour la formation des dirigeants et les développements plus complexes, de l’intégrateur Be-Cloud. 

« Cela peut paraître secondaire, mais sur les six premiers mois, je pense que c’est une des choses qui a le plus fortement impacté la performance de la société. Pour la première fois, nous avions une vision claire et simple des données. Et cela, sans faire de programmation », souligne le cadre-dirigeant.

Parmi les apports de cette simplification dans l’accès aux données, la possibilité, par exemple, pour les commerciaux de visualiser facilement les clients inactifs depuis deux ans. Idem, l’état des stocks est à présent disponible instantanément. Power BI et ses tableaux de bord comptent 10 utilisateurs quotidiens. Pour concevoir les rapports et préciser les besoins fonctionnels, deux jours de formation auprès de Be-Cloud ont été nécessaires.

Rabourdin a également mené de « mini projets agiles » sur des délais très courts. La PME a conçu en low code des applications métiers via les Power Apps de Microsoft. Bien que simples, elles contribuent à digitaliser des processus ou à les simplifier. Des formulaires facilitent ainsi, notamment, les problèmes liés à la gestion des stocks et à l’approvisionnement.

Auparavant, ces incidents étaient traités par e-mail. Grâce à une Power App, l’industriel estime avoir gagné en efficacité opérationnelle et réduit de 30 à 40 % le nombre de courriels. Pour l’administration des ventes et la qualité, des Power Apps ont là aussi été mises au point. Des développements simples, mais qui collent directement aux besoins des métiers.

Simplicité et pragmatisme clés pour une PME

« Ce que nous avons conçu n’est pas révolutionnaire techniquement. Il ne s’agissait pas de réinventer un logiciel de gestion de la qualité. Mais l’outil correspond exactement à ce dont nous avions besoin dans une PME. Simple et pragmatique pour régler en quelques jours seulement un problème », résume Sébastien Vercruysse.

La transformation numérique de l’entreprise s’appuie aussi sur le recours à Office 365, dont les usages, basiques au départ, se sont enrichis. Sur Teams, la visio est présentée comme une commodité. La valeur pour la société réside d’abord dans la fonction de gestion des tâches. Du côté industriel, l’entreprise a également migré sa conception assistée par ordinateur (CAO) dans le cloud avec 3DExperience.

Ce passage au cloud lui permet de sécuriser et sauvegarder ses dessins industriels auprès d’un tiers, mais aussi d’installer le télétravail au sein du bureau d’étude. Une véritable nouveauté pour cette fonction. Face aux menaces cyber, Rabourdin a également renforcé la sécurité, au travers notamment de l’activation de l’authentification multifacteur.

Pour ces mêmes raisons de sécurisation, la migration des données dans le cloud se poursuivra l’année prochaine. La transformation numérique suit donc son cours. « Nous avons commencé par ce qui nous semblait facile et pas trop perturbant pour les équipes, mais avec néanmoins des impacts rapides », conclut le responsable d’ACI Groupe.

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