Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse fait un bref retour aux Républicains, qui relativisent leurs divisions – Le Figaro

À sept mois de l’élection présidentielle, la jeunesse du parti fait sa rentrée au Parc floral de Paris autour de plusieurs ténors. Malgré les divisions, elle croit en la victoire en 2022.

Les Républicains souhaitent se mettre en ordre de bataille. Réunis à l’occasion de la rentrée des jeunes du parti au Parc floral de Paris, plusieurs ténors de la droite se sont succédé à la tribune pour vanter un message d’unité en vue de 2022. À commencer par le président du parti Christian Jacob, président de LR, qui a lancé cet évènement qui se prolongera jusqu’à dimanche. Avant de monter sur scène, celui-ci a prévenu d’emblée : «Il n’y aura pas de discours, je souhaite deux jours de débats avec la salle.» Nadine Morano, Julien Aubert, Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Agnès Evren… Plusieurs ténors de la droite sont présents pour l’occasion.

Malgré une salle pas totalement remplie, 1500 jeunes étaient présents samedi pour vanter le statut de première organisation de jeunesse de France. Et pour saluer les dernières victoires électorales de LR. Détail amusant, lors d’une courte vidéo diffusée samedi présentant les visages des victorieux aux élections régionales, certains ont reçu un accueil glacial des militants. Ce fut d’abord le cas du président des Hauts-de-France (ex-LR) Xavier Bertrand – candidat à l’élection présidentielle, qui refuse de participer à tout processus de départage -, largement sifflé par la salle. Puis du président de région PACA Renaud Muselier, qui avait conclu une alliance avec la liste de La République en Marche en mai 2021. À l’inverse de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et de Laurent Wauquiez, à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, très acclamés par la foule à l’apparition de leur visage.

Malgré les fortes divisions idéologiques, personnelles et sur le mode de désignation du candidat pour 2022, la droite a voulu afficher un visage uni. «Lorsqu’on est en conquête, il est normal qu’il y ait une compétition», tente de relativiser Christian Jacob, qui souhaite un leader commun avant la fin de l’année. Toute personne qui a «une ambition légitime pour France doit le faire savoir», ajoute-t-il.

Une semaine après les rentrées dispersées des différents prétendants, Christian Jacob laisse toujours planer le doute sur une possible bataille interne «qui n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres.» Pour vanter cette unité et la possible victoire de son camp l’année prochaine, le président du parti a fait acclamer Olivier Capitanio, nouveau président (LR) du Val-de-Marne, qui a fait basculer le département en juin 2021 après plusieurs décennies de communisme. Avant d’ajouter que, depuis deux ans, «pas un combat électoral n’a échappé (au parti, NDLR). On est sur la dernière ligne droite, il faut faire la même chose sur le plan national.»

Également présent, Michel Barnier, ancien négociateur en chef du Brexit et candidat à la primaire de la droite. «C’est avec plaisir que je suis venu, je vois l’enthousiasme et l’impertinence de la jeunesse, deux qualités qu’il faut même avoir après», confie-t-il au Figaro. Et de botter en touche sur ses ambitions présidentielles : «Je ne veux pas détourner cette réunion de son objectif, je viens parler souveraineté nationale.» Une fois monté à la tribune, Michel Barnier a reçu une des acclamations les plus fortes de cette première journée.

Autre poids lourd du parti, Rachida Dati. Il y a quelques jours, l’ancienne ministre de la Justice a fait part de son rejet de la primaire comme mode de désignation du candidat de la droite. Samedi, celle-ci a expliqué son souhait de n’avoir qu’un candidat fin 2021 ou début 2022 sans pour autant présenter d’alternatives: «Il y a une belle dynamique à droite. Il faut se saisir des attentes des Français, on appelle les candidats à l’unité. S’il y a des sensibilités différentes, notre socle idéologique est commun.» Pour elle, «la victoire est à portée de main».

Mais c’est l’arrivée de Valérie Pécresse, candidate à la primaire de la droite qui fut sans doute la plus scrutée. Suscitant une petite bousculade en début de soirée entre militants, élus et journalistes, la présidence de la région francilienne a navigué dans les allées de l’évènement, qui faisait office de retour au bercail pour celle qui a quitté le parti en 2019. Au côté de Christian Jacob, Valérie Pécresse s’est brièvement confiée sur les raisons de sa venue: «J’ai gagné la région Ile-de-France, ce fut une belle victoire. Je suis maintenant là pour l’unité de la droite et du centre.»

L’ancienne ministre du budget n’a pas hésité à saluer son concurrent Éric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes qui est «heureux que la droite soit la plus nombreuse possible». «Plus LR sera le cœur vital de cette campagne, plus nous ferons l’alternance. On est toujours dans le temps de la sélection, qui peut être une confusion, mais cette primaire et Valérie Pécresse participent au grand rassemblement», précise le candidat à l’élection présidentielle. Face à la stratégie de la direction du parti de miser sur un candidat naturel, qui serait issu de l’enquête qualitative de l’Ifop publiée autour du 20 septembre, Éric Ciotti affirme que «c’est un indicateur d’éclairage, pas de choix». Autre impétrant à la primaire, le maire de la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine) Philippe Juvin, présent pour animer un atelier thématique.

Guilhem Carayon, à la tête du mouvement des jeunes LR, a notamment appelé à une «reconstruction idéologique». Parmi les plus jeunes militants, Nelson, 20 ans, soutien de Valérie Pécresse, qui n’a qu’un objectif : «Faire converger des idées puisqu’il n’y a pas de candidat naturel qui se dégage.» Celui-ci espère une primaire ouverte pour «s’adresser au plus grand nombre». «Restaurer l’autorité de l’État», «libérer les entreprises», «récompenser le travail»… Plusieurs ateliers ont lieu samedi, d’abord pour mobiliser la jeunesse du parti, mais aussi pour présenter les premiers grands axes du programme présidentiel.

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