Passe sanitaire : plusieurs milliers de manifestants en France pour le huitième samedi de mobilisation – Le Monde

Manifestation contre le passe sanitaire, à Paris, le 4 septembre.

Les défilés contre le passe sanitaire se poursuivent à la rentrée scolaire. Alors que celle-ci est marquée par le lancement d’une campagne de vaccination ouverte aux plus de 12 ans, au moins deux cents manifestations sont de nouveau prévues samedi 4 septembre en France. Les autorités attendaient « entre 130 000 et 170 000 » manifestants, dont « 17 000 à 27 000 » personnes à Paris, selon une source policière. Dans le même temps, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié jeudi, 67 % des Français approuveraient l’instauration du passe sanitaire.

La mobilisation a faibli au cours des dernières semaines, avec 160 000 manifestants recensés samedi dernier par le ministère de l’intérieur, contre 175 000 la semaine précédente et 215 000 sept jours plus tôt. Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie sur Facebook un décompte ville par ville, avait de son côté comptabilisé 323 294 manifestants « minimum » samedi 28 août, contre 361 818 la semaine précédente.

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Ce samedi, cinq cortèges étaient prévus à Paris. Parti du boulevard du Montparnasse à 14 heures, le principal défilé parisien a réuni plusieurs milliers de manifestants aux profils hétéroclites. Des « gilets jaunes » de la première heure, habitués à descendre dans la rue chaque samedi, ont été rejoints par des militants opposés au passe sanitaire et à la politique sanitaire du gouvernement. Ils ont cheminé ensemble vers la place de la Bastille, ponctuant leur marche d’invectives visant les forces de l’ordre et l’exécutif. Les motivations des manifestants interrogés sont variées : crainte des vaccins, opposition à une « dictature sanitaire », mais aussi revendications sociales (pour de meilleurs services publics, la création du référendum d’initiative citoyenne…).

Pancarte dans une des manifestations parisiennes contre le passe sanitaire, le 4 septembre 2021.

Non loin de là, le chef de file des Patriotes et candidat à l’élection présidentielle, Florian Philippot, a réuni ses partisans entre le Champ-de-Mars et les Invalides en reprenant les slogans « Liberté ! Liberté ! » et « Macron, en prison ». « Les gens sont chauds, s’est réjoui M. Philippot, qui organisait samedi sa 42e manifestation. C’est la rentrée, il y a des papas et des mamans qui veulent protéger leurs enfants. » Tandis que les adolescents de plus de 12 ans peuvent déjà recevoir le vaccin avec l’autorisation parentale, des familles sont venues manifester aux côtés d’anciens « gilets jaunes », de souverainistes, de partisans de Florian Philippot et de citoyens « anti-passe sanitaire » abstentionnistes. « Ne crucifiez pas nos enfants » ou « L’enfant c’est sacré », pouvait-on lire sur les pancartes qui se mêlaient aux drapeaux tricolores et aux banderoles orange des Patriotes.

Le chef de file des Patriotes et candidat à l’élection présidentielle Florian Philippot, le 4 septembre 2021 à Paris.

Cortèges clairsemés

Les cortèges étaient relativement clairsemés dans de nombreuses villes. A Montpellier, où la mobilisation était importante au cours de l’été, la préfecture a compté 7 000 personnes – 6 000 selon le quotidien régional Midi libre, qui note une « nette baisse » par rapport à la semaine précédente.

Dans le département de la Drôme, Valence n’a pas connu de regain de mobilisation, selon les médias locaux qui estimaient à 3 500 le nombre de manifestants descendus dans la rue, à peu près autant qu’à Lyon (3 700 personnes, réparties en deux cortèges). A Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, ce sont environ 2 400 manifestants, selon la police, qui ont défilé dans la matinée, un chiffre semblable à celui de Nantes (contre 3 950 comptabilisées la semaine précédente).

Même chose à Bordeaux, où 2 900 personnes se sont rassemblées selon la préfecture (contre 2 600 la semaine avant), autant qu’à Nice. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à Toulouse, où plusieurs milliers de personnes manifestaient, signale France Bleu Occitanie.

De son côté, l’exécutif se félicite du « succès » de sa campagne de vaccination massive, relancée en juillet par l’instauration du passe sanitaire. La France devrait par ailleurs atteindre son objectif en franchissant le seuil de 50 millions de primo-vaccinés à la mi-septembre. Le week-end des 4 et 5 septembre, une opération « tous vaccinés » permet de se rendre sans rendez-vous dans tous les centres de vaccination.

Vaccination des plus jeunes

Collèges et lycées contribuent désormais à la campagne de vaccination, ouverte seulement aux plus de 12 ans. Des « équipes mobiles » vont être déployées dans certains établissements et des groupes d’élèves volontaires seront acheminés vers les centres de vaccination. Dans les cortèges, la vaccination des plus jeunes est farouchement rejetée par nombre de manifestants, qui défilent sous des pancartes estampillées « Touche pas à mes enfants ».

Au 30 septembre, le passe sanitaire devrait devenir obligatoire pour les 12-17 ans lors des sorties scolaires. Et Emmanuel Macron n’a pas exclu, jeudi, une extension de l’obligation du passe sanitaire au-delà du 15 novembre dans les territoires sous forte pression de l’épidémie de Covid-19. Une telle extension, déjà évoquée en août par le ministre de la santé, Olivier Véran, devra faire l’objet d’un texte de loi au Parlement.

Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de cinquante personnes, le passe sanitaire a été étendu le 9 août à l’accès aux hôpitaux sauf urgences, aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et le 30 août au 1,8 million de salariés au contact du public.

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Le Monde avec AFP

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