Macron : «La laïcité n’est pas un outil de lutte contre les religions» – Le Parisien

Il avait répondu que le port du voile n’était « pas (son) affaire » après l’incident avec la mère accompagnatrice d’une sortie scolaire à Dijon (Côte-d’Or). Mais ce mardi, au lendemain de l’ attaque d’une mosquée à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) par un ex-FN, le chef de l’Etat était âprement invité à clarifier sa conception de la laïcité. Le lieu était tout trouvé, alors qu’Emmanuel Macron inaugurait le nouveau Centre européen du judaïsme (CEJ) à Paris. Mais sa réponse, a priori consensuelle, risque de décevoir sa majorité qui se divise, elle aussi, sur la question de l’interdiction des signes religieux.

D’abord, « la République fait bloc autour d’eux », a assuré sans surprise le président à propos des victimes musulmanes, deux septuagénaires blessés. Et d’insister : « Elle fait bloc autour de chacun de ses enfants, lorsque l’obscurantisme et l’intolérance réapparaissent. » Mais au-delà de la logique condamnation, que pense Emmanuel Macron du climat ambiant, accuser d’attiser les tensions ? Dans son allocution, le chef de l’Etat a ciblé ceux qui « voulant semer la haine et la division » se servent du principe de laïcité « pour mener le combat contre telle ou telle religion ».

« Une valeur qui complète le triptyque républicain »

Puis d’insister : « La laïcité n’est ni la négation du fait religieux, ni un outil de lutte contre les religions mais une valeur qui complète le triptyque républicain (liberté, égalité, fraternité, NDLR) autant qu’il épouse et renforce chacun de ces piliers. […] La laïcité est un principe de fraternité qui doit vivre en chaque Français comme une boussole dans son rapport aux autres citoyens. »

Dans le même temps ce mardi, le Sénat à majorité de droite a adopté une proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires. Un texte qui, sans s’en cacher, cible tout particulièrement le voile, quelques jours après l’incident de Dijon et la polémique qui s’en est suivie.

Cette mesure, qui rencontrera certainement plus d’opposition à l’Assemblée où LREM détient la majorité, a été jugée « contre-productive » par le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer. Le Premier ministre, Édouard Philippe, s’était lui aussi dit défavorable à ancrer cette interdiction dans la législation. Mais Emmanuel Macron ne s’est lui pas directement exprimé sur le sujet, préférant ce mardi se contenter des grands principes sur la laïcité.

VIDEO. Philippe défavorable à une loi sur le voile pour les accompagnants scolaires

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