L’imam Hassan Iquioussen, visé par un mandat d’arrêt européen, arrêté en Belgique – Le Figaro

Le prédicateur marocain, en fuite, est mis en cause en France pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République.

L’imam Hassan Iquioussen, visé par un mandat d’arrêt européen délivré par la justice française, a été arrêté en Belgique, a indiqué le ministre belge de la Justice à l’AFP. «Je peux vous confirmer qu’il a été arrêté ce jour par la police», a déclaré le ministre, Vincent Van Quickenborne.

Le prédicateur, mis en cause en France pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République, est sous le coup d’un arrêté d’expulsion signé le 28 juillet par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le prédicateur, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, est fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI «depuis dix-huit mois», selon lui.

Mis en cause pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République, il était resté introuvable par la police le 30 août à son domicile de Lourches, près de Valenciennes, après la validation de son arrêté d’expulsion par le conseil d’État. Il a ensuite fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen délivré par un juge d’instruction de Valenciennes (nord), pour «soustraction à l’exécution d’une décision d’éloignement». Le lendemain, le préfet du Nord avait expliqué, lors d’une conférence de presse, que l’imam était dès lors considéré comme «délinquant», car en fuite.

«Discours prosélyte»

L’arrêté d’expulsion lui reproche «un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République». Sa chaîne YouTube est suivie par 178.000 abonnés. L’imam est depuis au cœur d’un imbroglio juridique.

Son avocate, Me Lucie Simon, conteste en particulier la validité du mandat d’arrêt le visant, estimant qu’il se fonde «sur une infraction» qui n’est, selon elle, «pas constituée». «Pourquoi le rechercher ? Pourquoi vouloir le faire revenir ?», s’était-elle interrogée début septembre.

Querelles juridiques

Selon le ministère français de l’Intérieur, il revient désormais à la justice belge de remettre l’intéressé aux autorités françaises en exécution du mandat d’arrêt. La procédure de remise à la France de l’imam pourrait prendre plusieurs semaines si l’intéressé s’y oppose.

Entre querelles juridiques et batailles médiatiques, les débats autour de l’imam ont nourri l’actualité française du mois d’août, à partir de l’annonce de son expulsion vers le Maroc, suspendue ensuite par le tribunal administratif de Paris qui a jugé qu’elle porterait «une atteinte disproportionnée» à sa «vie privée et familiale».

Il avait été éclaboussé par une première polémique en 2004, épinglé pour des propos jugés antisémites dans un discours sur la Palestine. L’intéressé avait reconnu par la suite «des propos déplacés» et présenté ses excuses. Son nom est réapparu ensuite régulièrement dans la presse et le débat public.

Né en France, il avait décidé à sa majorité de ne pas opter pour la nationalité française. Lui affirme y avoir renoncé à 17 ans sous l’influence de son père, et avoir ensuite tenté en vain de la recouvrer. Ses cinq enfants et ses 15 petits-enfants sont eux Français et implantés dans le nord de la France : un fils est imam à Raismes, un autre ex-élu PS à Lourches.

À VOIR AUSSI – «Liberté pour Iquioussen !»: à Paris, des manifestants soutiennent l’imam en fuite

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