« La nuit, on se relaie pour surveiller notre jardin » : en Gironde, ils vivent dans l’angoisse des reprises de feu – Sud Ouest
La fin des évacuations, décrétée ce lundi 25 juillet sur l’ensemble de la zone, a été vécue comme un soulagement pour les habitants situés à l’extérieur de la zone (Villandraut, Noaillan, Saint-Symphorien, Léogeats, Budos). Mais à Landiras, Guillos, Origne, Louchats ou Hostens, le moindre fumeron crée des frissons. Le danger des reprises de feu est réel. Heureusement, la surveillance est bien organisée par la DFCI, le Sdis, les communes, les bénévoles et les riverains.
Des rondes jour et nuit
Le mercredi 27 juillet à midi, une colonne de fumée noire a été observée du côté de Saint-Magne. La nuit suivante, de nouvelles flammes ont ressurgi au nord du bourg d’Origne. « Il y a quelques reprises avec la chaleur, le vent et la chute des pins », reconnaît le maire Vincent Dedieu avant de rassurer : « cela reste sous contrôle ».
« La nuit, on se relaie pour surveiller notre jardin »
Les images de l’avancée des flammes sont profondément ancrées dans les têtes. Quand une souche ou un tronc calciné reprend feu à cause de la menace souterraine, le traumatisme remonte à la surface. « Nous vivons un vrai cauchemar depuis trois semaines. Nous ne dormons que par bribes. La nuit, on se relaie pour surveiller notre jardin. Le jour, nous passons notre temps à arroser les fumerons », témoigne Séverine, cette habitante de la route du Roy à Origne, direction Guillos. Sa maison a été sauvée à quatre reprises par les pompiers depuis le 12 juillet.
« La boule au ventre »
À Landiras, quartier Poumeys, la famille Giraud ne dort plus que d’un œil. La remorque du tracteur est remplie de bidons et d’arrosoirs. « Le 12 juillet, je faisais la sieste quand le feu a éclaté. J’ai vu des flammes foncer sur ma maison », frissonne encore Philippe. Depuis, il surveille les trous creusés par les braises sur sa propriété. « Il faut arroser, encore et encore. C’est un truc de fou. La menace est toujours là », souffre-t-il.
Deux maisons plus au nord, Denise a du mal à cacher ses angoisses. La nonagénaire a été évacuée deux fois, à Saint-Symphorien puis à Sore. « Même dans les Landes, je sentais la fumée. Je suis rentrée chez moi à Landiras, mais j’ai toujours cette boule au ventre. J’ai peur que quelqu’un vienne remettre le feu. »
« J’ai peur que quelqu’un vienne remettre le feu »