Inondations en Belgique et en Allemagne : 3 infographies pour comprendre l’ampleur de la catastrophe – Le Parisien

Une centaine de morts recensés en Allemagne et un bilan qui ne cesse de s’alourdir. La situation reste très préoccupante outre-Rhin où un impressionnant glissement de terrain est survenu près de Cologne aux alentours de 11 heures ce vendredi 16 juillet. Des maisons ont été emportées, d’autres se sont effondrées et le nombre de disparus a bondi pour atteindre 1 300 personnes. La chancelière, Angela Merkel, s’est dite « très profondément touchée » par les évènements.

En Belgique, la situation est légèrement plus encourageante dans la mesure où le niveau de la Meuse se stabilise. Le fleuve a entamé sa décrue dans la nuit de jeudi à vendredi. Toutefois, une vingtaine de personnes ont perdu la vie et la ville de Liège s’est retrouvée complètement sous les eaux après le passage de pluies torrentielles. L’armée a été réquisitionnée pour porter assistance aux secouristes et plusieurs pompiers et militaires français ont été dépêchés sur place pour apporter du renfort.

Une vaste zone géographique touchée

Pour bien mesurer l’ampleur du désastre, il faut regarder la carte des zones concernées qui montre à quel point l’ère géographique sinistrée est vaste. Ces fortes pluies ont touché toute la partie ouest de l’Allemagne et notamment les régions de Rhénanie-Palatinat et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. La ville de Schuld, située dans le canton d’Ahrweiler, fait partie des plus impactées. D’autres villes comme Bonn ou Cologne ont également subi de lourds dégâts avec, entre autres, ce spectaculaire glissement de terrain survenu dans la ville de d’Erftstadt-Blessem.

Inondations en Belgique et en Allemagne : 3 infographies pour comprendre l’ampleur de la catastrophe

En Belgique, c’est la région francophone de Wallonie située au sud du pays qui s’est retrouvée sous les eaux. La ville de Verviers a même été complètement engloutie par un torrent de boue et l’eau est montée jusqu’à deux mètres par endroits. À Liège, les policiers ont ordonné l’évacuation d’une partie de la ville. Dans la ville thermale de Spa, à l’est de Liège, les services municipaux étaient inopérants jeudi soir en raison d’une panne de courant. En Belgique, comme en Allemagne, des dizaines de milliers de foyers sont toujours privés d’électricité.

Si la Belgique et l’Allemagne ont incontestablement été les deux pays les plus impactés, le Luxembourg et les Pays-Bas ont eux aussi subi de fortes pluies. Des inondations sont survenues à Luxembourg et une partie de la ville néerlandaise de Maastricht a été évacuée. En France, la situation est nettement moins cataclysmique même si de fortes précipitations s’y sont abattues, notamment en Lorraine.

Par endroits, l’équivalent de deux mois de précipitation en quelques heures

Dans le Nord-Est de l’Hexagone, il est tombé 150 mm de pluie, c’est-à-dire l’équivalent de deux mois de précipitation, en l’espace de 48 heures. « C’est un chiffre élevé mais qui n’est rien comparé à ce qui a été observé en Allemagne par exemple. Autour de Cologne, il a fallu environ 12 heures pour atteindre cet équivalent de deux mois de pluie. C’est ce qui explique pourquoi la France a été plus épargnée », explique Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo France. Selon lui, tout est une question d’« intensité et de vitesse » des précipitations. Ces pluies diluviennes s’expliquent par la présence d’une « goutte froide ». Ce phénomène se caractérise par un fort contraste entre de l’air chaud et de l’air froid qui génère de l’instabilité.

Inondations en Belgique et en Allemagne : 3 infographies pour comprendre l’ampleur de la catastrophe

Mais pour Frédéric Nathan, la simple présence de cette goutte froide ne suffit pas à expliquer l’ampleur de la catastrophe. Pour mieux comprendre, il faut se pencher sur le comportement du phénomène météorologique : « En général, ces gouttes froides se déplacent assez vite. Elle est passée au-dessus de Paris, par exemple, mais elle n’a fait que passer alors que là en Belgique ou en Allemagne, elle est restée stagnante ce qui a favorisé ces fortes pluies », indique-t-il.

Une hausse généralisée du niveau des cours d’eau

Conséquence de ces pluies généralisées, continues et intenses, le niveau des cours d’eau est monté considérablement. Le Rhin, la Meuse et l’ensemble de leurs affluents sont concernés. « Des crues de la Meuse, ça arrive régulièrement mais à ce niveau-là c’est quasiment du jamais-vu », affirme Cécile Llovel, experte en hydrologie. En effet, dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 juillet, la Meuse a atteint 6,70 m à la station de Visé en Belgique alors qu’en temps normal, il est rare qu’elle dépasse 1,50 m.

Inondations en Belgique et en Allemagne : 3 infographies pour comprendre l’ampleur de la catastrophe

Selon Cécile Llovel, cette montée des eaux est responsable de beaucoup plus de victimes aujourd’hui car elle touche plus de personnes qu’auparavant. « La façon dont on a construit le bâti ces dernières années permet à beaucoup de gens de se loger en rez-de-chaussée alors qu’avant c’était un endroit réservé aux animaux ou aux encombrants. Avec l’explosion démographique, de plus en plus de gens vivent tout près des rivières et en cas de crue comme celle-ci, les conséquences peuvent être catastrophiques ».

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