iPad en CHSLD : « C’est du délire », dénonce Québec solidaire – ICI.Radio-Canada.ca

Des infirmières sur un iPad pour surveiller des patients dans les Centre d’hébergement et de soins de longue durée. C’est ça les leçons retenues de l’hécatombe de la première et de la deuxième vague?, a demandé jeudi le porte-parole solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, lors de la période de questions à l’Assemblée nationale.

Le député de Rosemont réagissait au projet pilote du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) visant à offrir des téléconsultations au moyen d’iPad dans les Centre d’hébergement et de soins de longue durée les plus touchés par la découverture infirmière sur les quarts de nuit.

Vincent Marissal lors d’une intervention au Salon bleu de l’Assemblée nationale.

Le porte-parole solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, a dénoncé jeudi le projet pilote de téléconsultation en CHSLD du gouvernement Legault.

Photo : Radio-Canada

Le projet pilote sera déployé dans six régions du Québec à compter du mois de mars et s’échelonnera sur une période de six mois.

Vincent Marissal estime que les consultations à distance ne conviennent pas aux clientèles des Centre d’hébergement et de soins de longue durée. Les Québécois, dit-il, veulent un système de santé à visage humain, pas un visage virtuel d’une infirmière sur un écran de 10 pouces.

On ne traite pas des aînés en Centre d’hébergement et de soins de longue durée comme on gère l’inventaire d’une usine. Imaginez une patiente en détresse qui tire la sonnette d’alarme, qui voit un iPad arriver comme premier répondant. Imaginez une infirmière auxiliaire qui doit faire un FaceTime avec une infirmière de garde qui est peut-être à 20 kilomètres, a lancé le député solidaire.

« C’est une chose de télédiagnostiquer un feu sauvage et [c’en est une autre] de traiter quelqu’un qui est tombé à côté de son lit dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée. On s’en va où, là? C’est du délire! »

— Une citation de  Vincent Marissal, porte-parole de Québec solidaire en matière de santé
Des résidents et une employée dans un CHSLD avec, à l’avant-plan, un fauteuil roulant.

Le manque d’infirmières sur les quarts de nuit est fréquent dans les CHSLD de petite taille situés à l’extérieur des grands centres urbains. (Archives)

Photo : Radio-Canada

Québec solidaire affirme que le recours à la téléconsultation va augmenter la pression sur le personnel soignant, en particulier sur l’infirmière auxiliaire présente sur le plancher du Centre d’hébergement et de soins de longue durée et l’infirmière de garde appelée à effectuer la consultation à distance.

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p class=”e-p”>C’est n’importe quoi […] Soigner des gens à distance avec un iPad en mettant la pression sur l’auxiliaire, puis sur l’infirmière de garde qui doit se rendre en 30 minutes. Pratique, ça, quand tu es en région, puis qu’il y a une tempête de neige, puis qu’il faut que tu décides sur iPad si la dame a besoin ou non d’un soin rapide, a raillé Vincent Marissal.

Remède à la découverture

Comme elle l’avait fait la veille, la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, a mentionné que le projet pilote ne concernait que les Centre d’hébergement et de soins de longue durée de 50 résidents et moins situés dans des régions où le manque d’infirmières est le plus criant.

On ne parle pas de pérenniser le projet […] On a besoin d’embaucher plus de personnel, mais actuellement, c’est une solution parce qu’il y a une découverture, a insisté la ministre en chambre.

Gros plan de Christian Dubé, assis derrière un ordinateur, durant une conférence de presse.

Le ministre Christian Dubé a soutenu jeudi que le manque de personnel dans le réseau de la santé appelait à faire preuve de réalisme. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Marguerite Blais a indiqué que les ordres professionnels sont d’accord avec le projet pilote. Elle a également fait valoir que la télémédecine avait permis de faire des gains depuis le début de la pandémie et que son gouvernement entendait continuer d’y recourir.

On vise aussi une clientèle qui est beaucoup plus traditionnelle, a précisé la ministre.

Dubé invite à être réaliste

Invité à son tour à prendre la parole, Christian Dubé a soutenu que le manque de personnel dans les Centre d’hébergement et de soins de longue durée exigeait d’être réaliste.

On est dans une situation où il manque de main-d’œuvre. Nos infirmières nous ont demandé d’avoir de nouveaux outils. On l’a vu durant la pandémie, le télésoin est devenu un de nos meilleurs outils pour rejoindre plus facilement les patients, a fait valoir le ministre de la Santé.

Il a assuré que son gouvernement n’était pas en train de remplacer des employés par des tablettes électroniques.

Avec la collaboration de Pierre-Alexandre Bolduc

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