Gifle à Emmanuel Macron : quatre mois de prison ferme pour Damien Tarel – Sud Ouest

Damien Tarel, 28 ans, interpellé mardi à Tain-l’Hermitage après avoir giflé le président de la République Emmanuel Macron, était jugé en comparution immédiate ce jeudi 10 juin devant le tribunal judiciaire de Valence. Une audience très suivie tant le geste a depuis été vu, disséqué, commenté, à moins d’un an de l’élection présidentielle 2022. Un verdict dont la portée symbolique explique la sévérité, le prévenu ayant profité de son procès pour s’offrir une tribune politique. Devant sa petite amie en pleurs et ses amis accablés, il a, sans aucun antécédent judiciaire, été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre ferme, avec mandat de dépôt, pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Une peine assortie d’une privation de droits civiques et de détenir des armes pour cinq ans, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique. L’avocat général avait requis dix-huit mois ferme.

Selon BFMTV, qui a suivi l’audience, le jeune homme a d’emblée demandé à « être jugé immédiatement » sans nier son geste. Une gifle qu’il a voulu faire passer pour spontanée : « L’acte est regrettable mais je n’ai aucunement envisagé de le commettre. J’ai agi instinctivement, rapidement mais non, je ne suis pas impulsif. » Pourtant, rappelle-t-il, « quelques jours avant, on avait envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème ». À la barre, il se souvient également du prénom de l’homme qui avait giflé Emmanuel Valls en 2017 à Lamballe.

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“Slogan patriote”

Damien Tarel se serait donc retrouvé par hasard sur le chemin du président de la République, même s’il est venu à Tain-l’Hermitage en sachant qu’il y serait. Et là, « quand j’ai vu son regard sympathique et menteur qui voulait faire de moi un électeur, j’étais rempli de dégoût ». D’où la gifle assénée au représentant élu du peuple français, au cri de « Montjoie Saint-Denis : ça fait référence au cri des chevaliers. C’est un slogan patriote ».

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Alors effectivement, Damien Tarel le concède, « je pense que ma réaction était un petit peu impulsive mais que mes paroles ont eu un impact pour Macron, tous les gilets jaunes et les patriotes. (….) Je me sentais investi par ce que représentent les gilets jaunes qui avaient été expulsés juste avant. » Avant d’ajouter : « Je ne voudrais pas faire le procès de la démocratie, mais je pense qu’Emmanuel Macron n’a pas été élu par l’ensemble de la population française ». Et que ce dernier « représente très bien la déchéance de notre pays ».

Selon l’examen de sa personnalité, Damien Tarel, au RSA, sans emploi depuis deux ans, sans métier, durement touché par la mort de son père il y a quelques années, s’est biberonné aux réseaux virtuels négationnistes, complotistes, ou d’extrême droite, mais aussi médiévistes. « La chevalerie est une voie. Je doute que si j’avais convoqué Macron à un duel au lever du soleil, il aurait répondu. » Pour avoir giflé le président, il dort ce soir en prison.

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