Covid : inquiétante propagation du variant indien au Royaume-Uni – Les Échos

Le Royaume-Uni lèvera-t-il ses dernières restrictions sanitaires le 21 juin, comme le prévoyait le calendrier initial ? Le gouvernement n’annoncera sa décision qu’une semaine plus tôt, le 14 juin, et garde en attendant l’oeil rivé sur les dernières données de l’épidémie de Covid-19.

Les voyants sont passés au rouge ces derniers jours. En particulier le nombre de nouveaux cas qui, après être tombé sous la barre des 1.500 fin avril, a de nouveau franchi celle des 3.000 dans la dernière semaine de mai, selon les derniers chiffres officiels . Les nouvelles infections quotidiennes ont désormais retrouvé leur niveau de mi-avril, autour de 3.500. Si les admissions à l’hôpital ont également commencé à remonter, de moins d’une centaine mi-mai à environ 130 par jour début juin, le nombre de décès se maintient, lui, à un niveau bas, sous les 10 par jour. Le pays a même enregistré un heureux record mardi : pour la première fois depuis le mois de juillet, aucun mort du Covid n’a été déploré en 24 heures.

Derrière ces chiffres, c’est une nouvelle épidémie dans l’épidémie que craint le Royaume-Uni, avec la propagation du variant indien. Le variant B.1.617.2, dit « Delta » selon la nouvelle dénomination de l’OMS , s’est rapidement diffusé au cours du mois de mai, remplaçant progressivement le variant britannique, qui était déjà plus contagieux que la souche initiale du Covid.

Jusqu’aux trois quarts des nouveaux cas

Conséquence, le nombre de contaminations par le variant indien a doublé en une semaine, selon les autorités sanitaires, passant de 3.500 à 6.960. Il représente désormais entre la moitié et les trois quarts des nouveaux cas positifs, a indiqué le ministre de la Santé Matt Hancock en fin de semaine dernière.

Il semble, de plus, avoir dépassé les frontières des quelques zones dans lesquels il dominait jusqu’à présent, notamment près de Manchester et dans le comté de Bedford, au nord de Londres. Selon les données du Wellcome Sanger Institute , il représente l’intégralité des nouveaux cas de Covid dans d’autres régions, notamment au sud-est du pays.

A trois semaines de la quatrième et dernière étape du déconfinement progressif programmé par le gouvernement, ces données font craindre à la communauté scientifique une nouvelle vague épidémique. La British Medical Association a ainsi évoqué un « moment pivot » dans la bataille contre le Covid-19 et demandé à Downing Street d’« agir avec la plus grande prudence pour décider de poursuivre la levée des restrictions ».

La deuxième dose du vaccin essentielle

Autre levier : accélérer la campagne de vaccination qui est déjà la plus avancée d’Europe et concerne déjà tous les plus de 30 ans. Un peu moins de trois quarts des Britanniques ont reçu leur première dose et moins de la moitié (48,5 %) la seconde.

Cette deuxième dose est cependant essentielle dans la lutte contre le variant indien. D’après une étude récente des autorités de santé, le Public Health England (PHE), une seule dose d’un vaccin anti-Covid ne protège qu’à 33 % contre une forme symptomatique du variant indien. Une deuxième dose de l’AstraZeneca, auquel le Royaume-Uni a eu largement recours, confère une efficacité de 60 %, tandis que celle de Pfizer-BioNTech protège à 88 %.

Des scientifiques cités par le « Guardian » s’interrogent donc sur la possibilité de réduire le délai entre la première et la deuxième dose de vaccin. Mais cela retarderait la première injection des personnes encore non-vaccinées.

En attendant, plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont annoncé un renforcement des mesures de précaution pour les personnes arrivant de Grande-Bretagne, avec dans le cas de la France une mesure de quarantaine obligatoire.

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