En Israël, Benyamin Nétanyahou sur la sellette après la défection d’un de ses alliés – Le Monde

L’ex-ministre israélien de la défense, Naftali Bennett (à droite), et Benyamin Nétanyahou, sur le plateau du Golan, en 2019.

Pendant plus de deux mois, Naftali Bennett a tergiversé. Puis, dimanche 30 mai au soir, à la Knesset, le dirigeant d’extrême droite, tendance nationalisme religieux, a annoncé qu’il était prêt à rejoindre les opposants de Benyamin Nétanyahou pour tenter de former un gouvernement d’union nationale.

Si la coalition voit le jour avant mercredi soir, date limite fixée par la loi, Naftali Bennett, 49 ans, deviendra ainsi le prochain premier ministre d’Israël. Une prouesse pour le chef du petit parti Yamina, fort de seulement 7 sièges sur 120 au Parlement. Il mettrait ainsi fin, temporairement du moins, aux ambitions de Benyamin Nétanyahou, à la tête du gouvernement depuis quinze ans, qui s’accroche à son siège pour essayer d’éviter son procès pour corruption et fraude.

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Sauf que pour renverser son ancien mentor, Naftali Bennett, ex-représentant des colons israéliens, s’allie avec des partenaires contre-nature, notamment issus de la gauche et du centre, emmenés par Yaïr Lapid, ancien présentateur de télévision devenu chantre du mouvement séculier et dernier recours des anti-Nétanyahou.

C’est ce qui l’a longtemps fait hésiter ; il y a deux semaines, alors qu’Israël bombardait Gaza et subissait les tirs de roquettes du Hamas, que plusieurs villes du pays dites « mixtes » où cohabitent Juifs et Arabes étaient en proie à des émeutes inédites, le dirigeant ultranationaliste avait d’ailleurs jeté l’éponge – trop peur de perdre son identité d’homme de droite intransigeant qui plaît tant à ses électeurs.

La « fraude du siècle »

Mais, dimanche, une semaine après le cessez-le-feu entre les factions palestiniennes de Gaza et Israël, l’appel du pouvoir a été le plus fort. C’était « soit des cinquièmes élections [en un peu plus de deux ans], soit un gouvernement d’union », a-t-il tenté de justifier, avant de promettre que ce gouvernement « sera un peu plus à droite que l’actuel ».

Peine perdue. Quelques minutes plus tard, des centaines de manifestants campaient déjà sous les fenêtres de sa partenaire politique, Ayelet Shaked, numéro deux de Yamina, criant à la trahison. Un slogan repris aussi par Benyamin Nétanyahou, qui a dénoncé la « fraude du siècle » menée par son ex-protégé qui « ne pense qu’à lui ». « Il essaie de duper les électeurs et d’apporter des voix à gauche », a accusé le chef du gouvernement dimanche soir, après l’annonce de son ancien ministre de la défense. Au sein même de Yamina, l’un des députés a lâché le groupe : il votera contre le gouvernement d’union nationale, tout en refusant de démissionner.

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