Coronavirus : trois morts, 191 cas confirmés – Le Monde
La propagation du SARS-CoV-2 s’accélère en France. Lundi 2 mars, une troisième personne contaminée au coronavirus est morte en France et 61 nouveaux cas ont été confirmés. Au total, 191 cas de contamination ont été recensés depuis fin janvier dans l’Hexagone, qui est devenu l’un des principaux foyers du coronavirus en Europe, avec l’Italie et l’Allemagne. En conséquence, plusieurs mesures ont été annoncées par l’exécutif pour tenter de « ralentir pour empêcher, ou au moins retarder » l’arrivée de l’épidémie « proprement dite » en France.
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Trois personnes sont mortes
Un troisième décès en France d’une personne contaminée par le nouveau coronavirus a été confirmé, lundi, par le ministère de la santé. Il s’agit d’« une femme de 89 ans testée en post-mortem à l’hôpital de Compiègne », a précisé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.
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Le préfet de l’Oise confiné
Le préfet de l’Oise a été placé à l’isolement dimanche. Louis Le Franc « n’a pas encore été testé, mais il est confiné par mesure de précaution parce qu’il a côtoyé le maire » de Crépy-en-Valois, a déclaré la préfecture de l’Oise confirmant une information du Courrier picard.
« Il est confiné dans son bureau, mais continue de travailler avec ses collaborateurs par téléphone » ou « à une distance raisonnable », a précisé cette même source. Il peut se déplacer entre son bureau et son domicile situé au sein même de la préfecture.
Le sous-préfet de Senlis a également été placé à l’isolement, selon la préfecture, tout comme le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, Etienne Champion, et son directeur de cabinet.
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Des mesures strictes dans les principaux foyers de propagation
Des mesures strictes ont été prises pour les trois principaux foyers de propagation du virus (SARS-CoV-2) en France :
– l’Oise, qui compte 47 cas. Neuf communes du département sont concernées : Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec, La Croix-Saint-Ouen, Montataire, Nogent-sur-Oise et Villers-Saint-Paul ;
– la commune de La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie (10 cas) ;
– le Morbihan (13 cas). Les communes de Crac’h, Auray et Carnac sont concernées.
Dans ces premiers clusters français, tous les rassemblements sont interdits, et la fermeture des écoles a été imposée à compter de lundi — jusqu’au 14 mars. Les crèches et l’accueil périscolaire sont également fermés.
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Matignon demande l’avis du Comité d’éthique sur les « mesures contraignantes »
Le gouvernement a saisi le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) — dont le rôle est de guider les choix du gouvernement en matière d’éthique — pour lui demander son avis sur les « mesures contraignantes qui pourraient être prises » dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, a rapporté cet organisme, confirmant une information du journal La Croix. Cet avis devra « éclairer le lien entre impératifs de santé publique et respect des droits humains fondamentaux », selon le CCNE.
La Croix voit dans cette saisine « un signe supplémentaire que le gouvernement envisage activement le passage à la troisième phase de l’épidémie de coronavirus, correspondant au seuil d’alerte sanitaire maximale ».
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Emmanuel Macron « se concentre sur la gestion de la crise »
« Compte tenu de l’évolution de la crise du coronavirus, le président a décidé de modifier son agenda cette semaine afin de se concentrer pleinement sur le suivi de la gestion de la crise », a annoncé l’Elysée lundi. Emmanuel Macron a reporté un déplacement dans le Gers dans le cadre de la mission menée par Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine, et un autre sur le thème de la lutte contre le « séparatisme islamiste ».
« Le président ne va pas aller faire un déplacement patrimoine avec Stéphane Bern au moment où les Français se demandent si on va passer en phase 3 et où des maires sont contaminés. Les Francais ne comprendraient pas qu’on reste sur une gestion “business as usual” », confie-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat, qui effectuera plusieurs rencontres et visites sur le sujet du coronavirus.
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Plusieurs secteurs touchés
Le Louvre est resté fermé lundi après que les salariés ont voté à nouveau en assemblée générale pour exercer un droit de retrait, s’estimant menacés par l’épidémie. Ils avaient déjà exercé ce droit dimanche, qui permet à un salarié de cesser le travail pour cause de danger « grave et imminent pour sa vie ou sa santé », entraînant la fermeture du musée faute de personnel.
Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF) prévu mardi en présence d’Emmanuel Macron a été « reporté à une date ultérieure compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle que connaît la France », a fait savoir lundi son président, Francis Kalifat.
Les risques liés au coronavirus ont également conduit à l’annulation par les organisateurs du salon Livre Paris, la plus grande manifestation littéraire du pays, où 160 000 visiteurs étaient attendus du 20 au 23 mars.
Du tourisme au secteur manufacturier, certains secteurs subissent déjà des effets de la propagation de la maladie. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a ainsi estimé que l’impact sur la croissance française serait « beaucoup plus significatif » que ce qu’il prévoyait jusqu’à présent, à savoir 0,1 point.
Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, a assuré qu’il n’y avait pas « de mesures spécifiques dans le secteur des transports ». « Toutes les activités essentielles à la vie du pays doivent se poursuivre », a-t-elle déclaré avant d’ajouter qu’il n’« était pas question d’arrêter de faire rouler les trains », même en cas de passage au stade 3 de l’épidémie.