EN DIRECT – Français tués au Niger : “l’état d’urgence” élargi à Kouré – LCI
TERRORISME – Huit personnes, six Français et deux Nigériens, dont certains employés par l’ONG Acted, ont été tuées dimanche dans une embuscade dans la zone de Kouré, à l’est de Niamey. Une attaque tragique après laquelle le parquet antiterroriste a annoncé l’ouverture d’une enquête pour “assassinats”. Suivez les dernières informations.
Les autorités nigériennes ont décidé de “l’élargissement de l’Etat d’urgence”, déjà en vigueur dans d’autres régions du Niger, à la localité de Kouré, au sud-ouest du pays, théâtre de l’attaque au cours de laquelle huit personnes dont six humanitaires français ont été tuées.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui “d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit”.
Cet élargissement a été décidé à l’issue d’un Conseil national de sécurité (CNS) “extraordinaire” qui a été présidé par le président nigérien Mahamadou Issoufou, selon la télévision publique.
Les autorités nigériennes ont décidé de “l’élargissement de l’Etat d’urgence”, déjà en vigueur dans d’autres régions du Niger, à la localité de Kouré, au sud-ouest du pays, théâtre de l’attaque au cours de laquelle huit personnes dont six humanitaires français ont été tuées.
L’état d’urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui “d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit”.
Cet élargissement a été décidé à l’issue d’un Conseil national de sécurité (CNS) “extraordinaire” qui a été présidé par le président nigérien Mahamadou Issoufou, selon la télévision publique.
“On est très choqués. C’est inadmissible que des humanitaires soient des cibles, surtout dans une zone pas trop affectée par la violence”, a réagi auprès de l’AFP Nicolas Von Arx, le chef de délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Niger.
“Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte d’une incroyable cruauté et lâcheté”, dénonce Alexandra Morelli, la représentante au Niger du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).
L’ONG Acted a jugé “déporable” lundi, au lendemain de l’attaque meurtrière contre ses employés au Niger, que la communauté internationale ne garantisse pas davantage la sécurité des travailleurs humanitaires déployés dans les pays à risque.
“La communauté internationale (doit réaliser) la contradiction qu’il y a entre nous demander de soutenir ces populations qui vivent de façon dramatique et nous laisser seuls confrontés à une violence où nous sommes devenus les cibles les plus faciles”, a déclaré le cofondateur d’Acted Frédéric Roussel lors d’une conférence de presse.
Acted va déposer plainte à Paris après l’attaque contre ses employés au Niger a annoncé l’avocat de l’association humanitaire, Joseph Breham, ce lundi lors de la conférence de presse.
Les victimes sont quatre hommes et quatre femmes a précisé l’ONG Acted, ce lundi.
“L’ensemble des staffs victimes étaient basés à Niamey” a indiqué Marie-Pierre Caley, directrice générale d’Acted ce lundi, précisant que les détails sur leur identité seraient communiqués plus tard, mais soulignant tout de même que ces derniers étaient en charge au sein de l’association humanitaire à des missions support “logistique, administratif financier”.
“L’impression c’est que c’est une attaque d’opportunité par de petits criminels mais à vrai dire nous n’en savons rien”, a déclaré Frédéric Roussel, co-fondateur d’Acted.
Et de poursuivre : “Notre impression c’est que ce sont des occidentaux qui ont été visés mais que ça soit conscient ou pas, volontaire ou pas, la réalité c’est nous sommes devenus des cibles prioritaires”
Marie-Pierre Caley, directrice générale d’Acted est revenue sur le déroulé des faits, ce lundi, évoquant un “acte barbare, inqualifiable qui est révoltant”.
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“Au Niger nous travaillons dans des zones dites rouges, mais si nous n’y allons pas qui y va ? Si nous n’y allons pas qui va aider la population”, a lancé ce lundi Frédéric de Saint-Sernin, directeur général délégué d’Acte, lors d’une conférence de presse.
“C’est l’épouvantable paradoxe de savoir que nos jeunes humanitaires sont morts dans cette zone jaune où l’on pouvait aller de manière assez classique quand on avait besoin de repos”, a-t-il poursuivi.
“C’est un drame absolument sans précédent (…) par le nombre de victimes, par la brutalité, par la soudaineté”, a déclaré ce lundi Marie-Pierre Caley, directrice générale d’Acted en débutant peu après 14h une conférence de presse, lors de laquelle elle est notamment revenue sur le déroulé des faits, évoquant un “acte barbare, inqualifiable qui est révoltant”.
“Les corps de nos staffs et de leurs guides ont été identifiés en fin de soirée”, a-t-elle notamment rappelé, précisant être en contact avec les familles.
Dimanche, une attaque a causé la mort de huit personnes, dont six Français, comprenant des employés de l’ONG Acted, dans la zone de Kouré, au sud-ouest du Niger. Que faisaient-ils sur place ? Premiers éléments de réponse.
Quelles sont les missions au Niger de l’ONG Acted, dont des membres ont été tués ?
Selon un correspondant de l’AFP présent sur place, des agents de la police scientifique nigérienne ont procédé à des prélèvements, afin de retrouver les auteurs de ces actes. Les corps des victimes ont, eux, été transférés dimanche soir à Niamey.
L’association ACTED, une ONG présente dans 37 pays du monde, a indiqué que sept de ses membres avaient été tués dans cette attaque. Que faisaient-ils sur place ? Premiers éléments de réponse.
Quelles sont les missions au Niger de l’ONG Acted, dont des membres ont été tués ?
Le président du groupe d’amitié France-Niger, Jacques Maire, estime sur LCI que “la France est très impliquée au Niger, à la fois sur le plan militaire mais aussi sur le plan du développement”. “Nous avons des ONG présentes (…) et je voudrais tirer mon coup de chapeau à ACTED qui fait un travail formidable et qui le paie très cher aujourd’hui.”
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a à son tour condamné ce lundi “avec la plus grande fermeté l’attaque meurtrière qui a frappé un groupe de travailleurs humanitaires hier dans la région de Kouré au Niger”.
Et d’ajouter : “les responsables de cette attaque abjecte devront répondre de leurs actes.”
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé lundi avoir ouvert une enquête pour “assassinats en relation avec une entreprise terroriste” et “association de malfaiteurs terroriste” après l’attaque dimanche au Niger, qui a fait huit morts dont six Français.
L’enquête “a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en co-saisine avec la Sous-direction anti-terroriste (Sdat)”, a précisé le Pnat dans son communiqué, sans confirmer le nombre des victimes françaises.
Les forces armées nigériennes étaient lundi à la recherche des auteurs de l’attaque, dénoncée comme “terroriste” par Niamey et Paris, qui a tué huit personnes, dont six Français, dans la région de Kouré.
“Une enquête et des opérations de ratissage, en collaboration avec nos partenaires (français, ndlr) sont en cours en vue de dénicher les auteurs de ces actes ignobles et de renforcer la sécurité dans la zone”, a indiqué le ministère nigérien de l’Intérieur.
L’armée française a confirmé apporter un appui, notamment aérien, aux troupes nigériennes, dans cette vaste région boisée, qui abrite les derniers troupeaux de girafes d’Afrique de l’ouest.
Invité de LCI lundi 10 août, le général Trinquand a conjuré les ressortissants français, “cibles prioritaires des djihadistes”, de ne se déplacer sous aucun prétexte au Niger. “On ne fait pas de tourisme au Niger”, a-t-il affirmé.
Français tués au Niger : “La première chose, c’est de ne pas offrir de cibles aux djihadistes”
L’ONG française Acted, pour laquelle travaillaient des Français tués dimanche au Niger par un groupe armé, a été frappée plusieurs fois sur ses terrains d’intervention humanitaire par des exécutions et prises d’otage.
Fondée en 1993 et basée à Paris, l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement intervient principalement dans des pays touchés par des conflits ou des catastrophes naturelles, mais aussi dans des zones sujettes à des problèmes de sécurité alimentaire et de santé publique.
Après avoir exprimé sur Europe 1 sa “compassion”, le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu a jugé lundi “inopportun” d'”aller se balader au Niger en ce moment”, y compris pour des humanitaires, au lendemain de l’attaque qui a fait huit morts, dont six Français parmi lesquels des salariés de l’ONG Acted.
Pour Frédéric Encel, géopolitologue et professeur à Sciences Po, invité sur LCI, il s’agit probablement d’une attaque djihadiste. En cause : une région en proie à l’islamisme radical.
Français tués au Niger : “Le Sahel est la nouvelle porte d’entrée de l’islamisme radical”
“L’action Barkhane c’est une chose, la complémentarité c’est que les expatriés français n’offrent pas des cibles aux jihadistes parce qu’on sait que ce sont des cibles prioritaires”, a estimé ce lundi sur LCI Dominique Trinquand, ancien chef de mission française auprès de l’ONU
“Les victimes n’étaient pas des touristes au sens où ‘je fais un safari et je me promène”,” a souligné ce lundi sur LCI Jérôme Pellistrandi, directeur de la revue Défense nationale. Et de poursuivre : “il s’agit d’humanitaires qui sont sur le terrain en permanence et qui ont voulu aller se promener en dehors de leur zone d’action mais ce sont des zones de toute façon dangereuses qu’elles soient rouges ou orange.”
“Il est clair que le Niger n’est pas un pays où il fait bon aller se promener”, a souligné ce lundi sur LCI Jérôme Pellistrandi, directeur de la revue Défense nationale.soulignant que “le danger est bien réel”.
“Il s’agit d’une attaque terroriste”, a assuré ce lundi sur LCI Dominique Trinquand, ancien chef de mission française auprès de l’ONU, bien qu’il n’y ait eu aucune revendication pour l’heure. “Pour une raison simple”, a-t-il poursuivi, évoquant le mode opératoire et notamment “une attaque rapide dans laquelle les Français ont été assassinés d’une balle derrière la tête”.
Le président du Mali, un pays frontalier du Niger, Ibrahim Boubacar Kéita, a réagi à l’attaque perpétrée, “condamnant énergiquement cet acte barbare (…) récurrent dans notre espace sahélien où continuent de sévir l’extrémisme violent et l’économie criminelle malgré la guerre sans merci livrée par les armées nationales, la force conjointe du G5 Sahel et la force (française) Barkhane”.
L’Elysée précise, dans son communiqué, qu’un conseil de défense se tiendra mardi matin “sous l’autorité du président de la République et sur la base des informations qui seront transmises par les autorités nigériennes et françaises”.
Emmanuel Macron a dénoncé dimanche soir “l’attaque meurtrière qui a lâchement frappé un groupe de travailleurs humanitaires” au Niger et affirmé que “tous les moyens” seront mis en oeuvre pour “élucider” les circonstances de cet “attentat”, qui a fait huit morts, dont six Français, selon les autorités nigériennes.
Le chef de l’Etat, qui s’est entretenu avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, a ajouté que “leur détermination à poursuivre la lutte en commun contre les groupes terroristes au Sahel” demeurait “intacte”.
De nombreux Français ont été pris en otages ou tués au Sahel, une région de l’ouest de l’Afrique confrontée à une forte poussée jihadiste et à une dégradation sécuritaire, à l’instar des Français tués dimanche par des hommes armés dans la zone de Kouré au Niger.
Selon un humanitaire à Niamey, la zone n’était “pas du tout considérée comme dangereuse”. “Tout le monde y va, même les ambassadeurs, les diplomates, les professeurs, tout le monde!”
Mais la région dans laquelle est située la zone, la région de Tillabéri, est une vaste zone instable. Elle est située dans la zone de “trois frontières” entre Niger, Burkina Faso et Mali, devenue un repaire des jihadistes sahéliens.
Pour rappel, il s’agit de la première attaque ayant visé des Occidentaux dans la zone de Kouré depuis qu’elle est devenue une attraction touristique il y a une vingtaine d’années, quand un petit troupeau de girafes peralta, une espèce qui a disparu du reste de la planète, fuyant braconniers et prédateurs, y avait trouvé un havre de paix.
L’ONG française ACTED, par la voix de son avocat Joseph Breham, a confirmé tard dimanche soir que plusieurs de ses membres figuraient parmi les Français tués dans l’attaque perpétrée dans la matinée près de Kouré.
Les victimes circulaient dans une voiture de l’organisation quand elles ont été prises pour cible par les assaillants. Au total, huit personnes – a priori six Français et deux Nigériens (un guide et le chauffeur du véhicule) ont été tuées.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée.
Pour le grand reporter Renaud Girard, l’attaque au Niger peut être vue comme “un message adressé à la France”. Il estime que les assaillants ont voulu dire : “Quand bien même vous avez la plus grosse forte déployée en Afrique depuis les indépendances, vous n’arriverez jamais à rétablir un ordre non-islamiste”, .
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“Aujourd’hui ce qui est frappant c’est que la communauté humanitaire, celle qui reste souvent envers et contre tous sur le terrain est aussi violemment frappée”. Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network.
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Ancien ambassadeur dans plusieurs pays d’Afrique et aujourd’hui maître de conférences à l’Institut d’Etudes politiques de Paris, Pierre Jacquemot analyse la situation pour LCI.
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L’état-major de l’armée française annonce que les militaires français apportent un appui aux forces nigériennes en présence. “La force Barkhane a fourni un appui à la demande des autorités nigériennes”, a déclaré un porte-parole de l’état-major des Armées, sans plus de précisions.
Pour rappel, la région du Kouré est couverte par l’opération Barkhane. La France dispose d’une base militaire permanente à Niamey, capitale du Niger.
Le pays vit constamment sous la menace terroriste.
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Patrick Fandio, notre correspondant en Afrique de l’Ouest, nous donnes les dernières informations sur la situation.
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Que s’est-il passé ce matin à Kouré ? Le rappel des faits.
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L’Elysée confirme des victimes françaises, sans en donner le nombre pour l’instant. Emmanuel Macron s’est entretenu avec Issoufou Mahamadou, son homologue nigérien.
Au mois de juin, vingt Nigériens avaient été tués suite dans une attaque d’un groupe d’hommes armés. Ces derniers se déplaçaient également à motos et avaient visé trois villages proches de la frontière malienne. Une région plus au nord que Kouré. Les assaillants avaient pillé plusieurs magasins et volé du céréale ainsi que du bétail avant de se diriger vers le nord.
En janvier dernier, les autorités nigériennes ont restreint la circulation des motos de jour comme de nuit dans le but de réprimer les djihadistes.
L’attaque dans la région de Kouré qui a entraîné la mort de deux Nigériens et huit Français n’est toujours pas revendiquée. Le géopolitologue Frédéric Encel précise toutefois que les revendications ne sont pas automatiques dans ce genre d’attaque.
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Selon nos informations, des militaires de Barkhane, la force française chargée de lutter contre les djihadistes au Sahel, se rendent sur les lieux du drame en ce moment même.
Il s’agit de la première attaque qui a visé des touristes occidentaux dans cette zone, depuis qu’elle est devenue une attraction touristique il y a une vingtaine d’années, quand un petit troupeau de girafes peralta, une espèce qui a disparu du reste de la planète, fuyant braconniers et prédateurs, y avait trouvé un havre de paix.
Selon les dernières informations de l’AFP, la plupart des victimes ont été abattues par balles et une femme qui a réussi à s’enfuir a été rattrapée et égorgée. L’identité des assaillants est toujours inconnue. Ces derniers sont venus à motos à travers la brousse et ont attendu l’arrivée des touristes. Le véhicule emprunté par les touristes appartient à l’ONG Acted.
Cette association est présente au Niger depuis 2010. Cette ONG d’origine française intervient dans 37 pays à travers le monde.
“La plupart des victimes ont été abattues par balles. Sur place, on a trouvé un chargeur vidé de ses cartouches“, a expliqué à l’AFP une source proche des services de l’environnement. Les deux victimes nigériennes sont le guide et le chauffeur du groupe de touristes français. Le véhicule emprunté par les victimes appartenait à l’ONG française Acted.
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