Emmanuel Macron s’adresse aux électeurs ayant voté pour lui « pour faire barrage à l’extrême droite » : « J’ai conscience que ce vote m’oblige » – Le Monde
Macron, président le plus mal élu ? Trop tôt pour l’affirmer
« M. Macron est le plus mal élu des présidents de la Ve République », qui « surnage dans un océan d’abstentions, de bulletins blancs et nuls », a déclaré Jean-Luc Mélenchon en commentant les résultats de l’élection présidentielle. Il est effectivement bien parti pour obtenir le plus faible score de ces cinquante dernières années, en pourcentage des inscrits, selon les estimations des instituts de sondage, même s’il faudra attendre les résultats définitifs pour l’affirmer avec certitude.
« Macron est réélu avec environ 38 % des suffrages des électeurs inscrits, contre 43,6 % il y a cinq ans. C’est le plus bas niveau depuis Pompidou en 1969 », écrit Mathieu Gallard, directeur de recherche à Ipsos France, sur Twitter. Pour rappel, Georges Pompidou avait été élu avec 37,5 % des inscrits.
Tous les bulletins de vote n’ayant pas encore été dépouillés ni les résultats exacts remontés, on ne peut encore écarter qu’Emmanuel Macron revienne au niveau de François Hollande en 2012 : le président socialiste avait recueilli 39,1 % des suffrages des inscrits. Cette évolution est probable, d’autant que le vote des grandes villes, le dernier à être remonté, lui est plus favorable. Si l’on raisonne en valeur absolue du nombre de votes exprimés, le pire résultat appartient à François Hollande, qui a obtenu en 2012 18 millions de suffrages. En 2017, Emmanuel Macron avait récolté 20,7 millions de votes au second tour, mais il fera forcément moins en 2022, puisqu’il a obtenu un pourcentage moindre des voix exprimées (66,10 % en 2017, contre une estimation aux alentours de 58 % en 2022) et que l’abstention est en hausse.
Jean-Luc Mélenchon fait aussi remarquer que « Macron et Le Pen représentent à peine plus du tiers des électeurs inscrits », et que, selon sa logique, le dernier tiers des électeurs inscrits n’ont voté ni pour l’un ni pour l’autre. C’est plutôt vrai : en ramenant les scores des deux candidats au taux de participation et à l’abstention – des calculs à la louche puisque les résultats ne sont à ce stade que des estimations –, on parvient à 39 % des voix des inscrits allant au président sortant et 28 % à la présidente du Rassemblement national.
