Du profil de l’assaillant au récit de son périple meurtrier… Ce qu’il faut retenir des premiers éléments de l’enquête – Ouest-France

Vision radicale de l’islam, périple meurtrier de sept minutes… Le procureur national antiterroriste vient de dévoiler les premiers éléments de l’enquête, 48 heures après l’assassinat de trois policiers et d’un agent administratif à la préfecture de police de Paris.

Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, vient de s’exprimer sur la tuerie de jeudi midi à la préfecture de police de Paris. Cette attaque s’est soldée par cinq morts, dont celle de l’assaillant Mickaël H.

Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête, vendredi soir, sous les qualifications d’« assassinat et tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste », ainsi que pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Quels sont les derniers éléments de l’enquête ?

Le procureur de la République a retracé, cet après-midi, le parcours criminel de l’assaillant dans la matinée de jeudi. Il prend le train, chez lui à Gonesse (Val-d’Oise), à 8 h 22. Il arrive à la gare Saint-Michel à Paris 34 minutes plus tard. Il pénètre dans l’enceinte de la préfecture de police de Paris à 8 h 58.

À 12 h 18, il quitte son bureau, direction un magasin de la ruie Saint-Jacques voisine. Mickaël H y achète un couteau métallique doté d’une lame de 22 cm et un couteau à huîtres. Il retourne, ensuite, à la préfecture de police quelques minutes plus tard après avoir fait un rapide détour, le temps de cacher ses armes. Muni d’un laissez-passer, il n’est pas dans l’obligation de franchir le portique de sécurité. Son comportement ne trahit aucune fébrilité.

Combien de temps a duré l’attaque ?

Sept minutes. A 12 h 53, Mickaël H commence par tuer deux fonctionnaires de police de son service en train de déjeuner : un major de 50 ans, à la gorge, puis un gardien de la paix de 38 ans victime de plusieurs coups de couteau. « Une scène d’extrême violence », confie le procureur.

L’assaillant s’en prend ensuite à un agent administratif de 37 ans. Il lui porte plusieurs coups, dont deux mortels. Par la suite, il tente de pénétrer dans un autre local, mais il est fermé à clé. Il poursuit, alors, son chemin et dans l’escalier, il porte plusieurs coups à une gardienne de la paix de 39 ans, la tuant. Il blesse, ensuite, à la gorge une adjointe administrative attendant un ascenseur. Grièvement atteinte, ses jours ne sont plus en danger.

Arrivé dans la cour de la préfecture de police, après avoir menacé un autre fonctionnaire qui tente de le raisonner, Mickaël H croise la route d’un jeune gardien de la paix stagiaire en poste depuis six jours. Ce dernier , âgé de 24 ans, fait les premières sommations. L’assaillant se met à courir vers lui. Le policier fait alors feu à deux reprises. Mickaël H est tué à 13 h, touché à la tête. « Il avait bien l’intention de mourir au cours de son acte, les faits ont été prémédités », explique Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard.

Qui était-il ?

Mickaël H travaillait depuis seize ans à la préfecture de police de Paris. Il était employé au bureau de maintenance informatique de la direction du renseignement. Sourd depuis une méningite, il s’était converti à l’Islam voilà une dizaine d’années. Son casier judiciaire était vierge. Des faits de violences conjugales lui avaient, toutefois, valu un blâme.

Où en est l’enquête ?

Après une perquisition menée au domicile de l’assaillant jeudi après-midi à Gonesse (Val-d’Oise), des ordinateurs sont en cours d’exploitation « de manière minutieuse », compte tenu de la profession de Mickaël H. Son épouse, âgée de 38 ans, a, elle, été placée en garde à vue dès jeudi. Cette garde à vue vient d’être prolongée de 48 heures sur décision du juge des libertés et de la détention.

Pourquoi le parquet national antiterroriste s’est-il saisi ?

L’exploitation du téléphone portable de l’assaillant a permis de faire avancer l’enquête. Le matin même de l’attaque, l’assaillant a échangé 33 SMS avec son épouse, des messages à connotation religieuse se terminant par “Allahu akbar” et “Suis notre prophète bien aimé et médite le Coran”. Et dans la nuit précédant l’attaque, des voisins de Mickaël H l’ont entendu crier plusieurs fois Allahu akbar.

Toujours selon les premiers éléments de l’enquête, l’assaillant aurait noué plusieurs contacts ces derniers mois avec la mouvance islamiste salafiste. Il aurait aussi fait part de son approbation de plusieurs exactions commises au nom de cette religion, notamment les attaques menées au journal Charlie Hebdo en 2015.

Récemment, il aurait fait part aussi de son souhait de ne plus avoir certains contacts avec les femmes. Enfin, depuis quelques mois, Mickaël H aurait changé d’habitude vestimentaire pour se rendre à la mosquée. « Il adhérait à une vision radicale de l’Islam », explique Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard.

Partager cet article Quarante-huit heures après l'attaque terroriste à la préfecture de police de Paris, on en sait désormais davantage sur le déroulement des faits.

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