DIRECT – Guerre en Ukraine: l’armée ukrainienne dit avoir «encerclé» plusieurs milliers de soldats russes à Lyman dans l’Est – Le Figaro

Le nombre de citoyens russes entrant en Finlande a chuté après l’entrée en vigueur de nouvelles restrictions finlandaises, ont annoncé samedi les garde-frontières, confrontés ces derniers jours à un afflux après un ordre de mobilisation militaire en Russie.

Après l’entrée en vigueur jeudi soir à minuit (21h00 GMT) de la fermeture des frontières du pays aux citoyens russes dotés de visas européens de tourisme, seules 1688 entrées ont été recensées vendredi, soit environ trois fois moins que la veille, selon les statistiques officielles.

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«Le nombre d’entrées a significativement baissé depuis l’entrée en vigueur des restrictions», a constaté l’autorité des gardes-frontières sur Twitter. Jeudi, ce nombre dépassait encore les 5200. Il tournait autour de 7000 à 8000 par jour dans les jours suivant l’ordre de mobilisation «partielle» lancé pour la guerre en Ukraine par le président russe Vladimir Poutine mercredi dernier. De nombreux Russes en âge de combattre ont fui à l’étranger depuis cette annonce, via les pays frontaliers dont la Finlande.

Gazprom a totalement suspendu ses livraisons de gaz pour la journée de samedi à Eni en invoquant l’«impossibilité de transporter le gaz à travers l’Autriche», a annoncé le géant italien des hydrocarbures dans un communiqué. «Gazprom nous a communiqué ne pas pouvoir confirmer la livraison des volumes demandés pour aujourd’hui (samedi, NDLR) en invoquant l’impossibilité de transporter le gaz à travers l’Autriche», a indiqué Eni.

Ce samedi, «par conséquent, les flux de gaz russe destinés à Eni à travers le point d’entrée de Tarvisio seront nuls», a-t-il ajouté. L’essentiel du gaz russe livré à l’Italie passe par l’Ukraine, à travers le gazoduc TAG qui arrive à Tarvisio dans le nord du pays, à la frontière avec l’Autriche.

Selon un porte-parole d’Eni cité par l’agence de presse italienne AGI, «Gazprom affirme ne pas être en mesure de respecter les règles nécessaires pour obtenir le service de répartition du gaz en Autriche là où il devrait le livrer, alors qu’il nous résulte que l’Autriche continue de recevoir du gaz au point de la livraison à la frontière slovaco-autrichienne». «Nous travaillons en vue de vérifier avec Gazprom s’il est possible de réactiver les flux vers l’Italie», a-t-il précisé.

Au moins 20 civils ont été retrouvés tués par balles dans leurs voitures dans le Nord-Est de l’Ukraine, près de Koupiansk, a annoncé samedi le gouverneur régional, Oleg Synegoubov. «Un convoi de voitures avec des civils abattus à bord a été découvert. Selon les données préliminaires, 20 personnes sont mortes dans ces voitures», a-t-il affirmé sur Telegram. Selon lui, «les occupants (russes) ont attaqué ces civils qui tentaient d’échapper aux bombardements». «C’est de la cruauté qui n’a aucune justification», a-t-il dénoncé.

Selon Oleg Synegoubov, gouverneur de la région de Kharkiv, où les corps ont été découverts, «des policiers et des experts se sont rendus sur place» et «une enquête est en cours». Vendredi, une équipe de l’AFP avait vu au moins 11 corps de civils, tués par balles dans leurs voitures, sur une route abandonnée par les Russes dans leur retrait de la région la semaine dernière.

La Russie se retrouve samedi isolée et sous pression au lendemain de l’annexion officielle de quatre territoires ukrainiens qui a suscité une pluie de condamnations internationales et le rejet de Kiev, déterminé à reconquérir son territoire. L’UE, les Etats-Unis, et d’autres pays tels que la Turquie ont rejeté l’annexion de ces nouveaux territoires et Kiev a annoncé saisir la Cour internationale de justice (CIJ).

«Après les tentatives d’annexion de Poutine, l’Ukraine a officiellement informé la Cour internationale de justice que cette étape est une violation flagrante» de l’ordonnance rendue par la CIJ le 16 mars demandant à la Russie de suspendre immédiatement ses opérations militaires en Ukraine, a tweeté le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. «Nous exhortons la Cour à se saisir du dossier le plus vite possible», a-t-il ajouté.

Le président russe Vladimir Poutine a, lui, clos vendredi soir la journée de cérémonie d’annexion devant plusieurs milliers de personnes réunies pour un concert festif sur la Place Rouge à Moscou.«La victoire sera à nous», a-t-il lancé, alors qu’au même moment son armée éprouve des difficultés en Ukraine. «Bienvenue à la maison», a aussi déclaré le président russe à l’adresse des habitants des territoires ukrainiens annexés, affirmant que la Russie leur ouvrait «son cœur».

Le même jour, une frappe de missiles particulièrement meurtrière a fait au moins 30 morts parmi des civils dans une zone sous contrôle ukrainien près de Zaporijjia (sud de l’Ukraine).

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La Turquie «rejette» l’annexion de nouveaux territoires ukrainiens par la Russie, comme elle a refusé de reconnaître l’annexion de la Crimée, a indiqué samedi le ministère des affaires étrangères. «La Turquie n’a pas reconnu l’annexion de la Crimée lors d’un référendum illégitime en 2014 et a toujours exprimé son ferme soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à son indépendance et à sa souveraineté», insiste le ministère dans un communiqué publié dans la nuit, après la célébration en grande pompe à Moscou des annexions.

«Conformément à cette position, arrêtée depuis 2014, nous rejetons la décision russe d’annexer les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia. Cette décision, qui constitue une grave violation des principes du droit international, ne peut être acceptée». Le ministère turc avait déjà condamné la semaine dernière les référendums «illégitimes» conduits dans ces quatre régions.

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Trente-sept minutes de discours mêlant diatribe anti-occidentale et hymne messianique célébrant la «grande Russie historique». Un précipité de déclarations vindicatives et revanchardes interrompu à dix reprises par les applaudissements de centaines de dignitaires du régime réunis dans l’immense salle Saint-Georges du Kremlin. Comme prévu, Vladimir Poutine a orchestré en grande pompe vendredi la signature du rattachement à la Russie de quatre régions d’Ukraine, soit environ 20 % de son territoire.

Une cérémonie qui s’est poursuivie par une «fête patriotique» sur la place Rouge, où avaient été convoyées en autobus des milliers de personnes «Ensemble pour toujours», pouvait-on lire sur la scène géante installée sous les murs du Kremlin. Vladimir Poutine y a fait une apparition. «La Russie ouvre son cœur. Bienvenue à la maison», a déclaré Vladimir Poutine. Des artistes et groupes de rock favorables à l’«opération militaire spéciale» en Ukraine s’y sont succédé tandis que les présentateurs rivalisaient de dithyrambes sur la «grande Russie multinationale» et l’amour.

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Vladimir Poutine. GRIGORY SYSOYEV/AFP

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Face à la surenchère russe, l’Ukraine veut rejoindre l’Otan

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué samedi à Sofia le lancement des opérations commerciales d’un gazoduc gréco-bulgare, clé selon elle pour s’émanciper de l’énergie russe. «Aujourd’hui une nouvelle ère débute pour la Bulgarie et l’Europe du sud-est», a-t-elle déclaré lors d’une cérémonie en présence de nombreux dirigeants de la région.

Ce gazoduc, «synonyme de liberté, d’émancipation du gaz russe», «change la donne. Pour la Bulgarie et la sécurité énergétique de l’Europe», a-t-elle ajouté. L’interconnexion dite IGB, longue de 182 km, avait été inaugurée en juillet mais ce n’est que samedi que la mise en exploitation a débuté, a précisé le Premier ministre bulgare intérimaire Galab Donev. Elle permet à la Bulgarie, qui ne reçoit plus depuis avril de gaz du géant russe Gazprom, de diversifier ses sources et d’«être moins vulnérable».

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Ce pays des Balkans, très dépendant énergétiquement de Moscou avant le conflit en Ukraine, est désormais raccordé au gazoduc Tanap/Tap destiné à acheminer vers l’ouest de l’Europe du gaz azéri de la mer Caspienne.

«L’humanité n’a jamais eu un tel pouvoir qu’aujourd’hui, un tel pouvoir sur la nature, l’espace, les communications, sur sa propre existence». Ces mots, appelant à la raison sur l’usage de l’arme nucléaire, étaient prononcés en 2017 par Vladimir Poutine lui-même, lors d’une réunion du Valdai Discussion Club. Cinq ans plus tard, en pleine guerre pour envahir l’Ukraine, le maître du Kremlin multiplie les menaces sur la mobilisation de «tous les moyens à notre disposition» pour défendre la Russie. Et «ce n’est pas du bluff», assure-t-il.

Vladimir Poutine le fou, l’auto-intoxiqué, l’incontrôlable… Les qualificatifs les plus alarmants se succèdent, depuis le 24 février, sur la santé mentale du président russe. Celui qui dirige la première puissance nucléaire mondiale (6255 ogives nucléaires contre 5550 pour les Américains) a-t-il encore toute sa tête? Lorsqu’il brandit la menace nucléaire, quel est le risque réel? A-t-il la possibilité de provoquer seul un chaos mondial? Pour connaître la réponse, découvrez notre décryptage en cliquant sur le lien ci-dessous:

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L’armée ukrainienne a affirmé samedi avoir «encerclé» plusieurs milliers de soldats russes dans la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire dans l’est de l’Ukraine sous contrôle des troupes de Moscou.

«Les forces russes sont encerclées à Lyman», a indiqué à la télévision ukrainienne un porte-parole de l’armée ukrainienne dans l’Est, Serguiï Tcherevatiï, cité par l’agence Interfax-Ukraine. Selon lui, «environ 5000-5500 Russes» étaient retranchés dans et autour de Lyman ces derniers jours.

L’encerclement de Lymam Figaro Infographie

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  • Le président russe Vladimir Poutine a proclamé vendredi l’annexion de quatre régions en Ukraine, tandis que Kiev a déclaré qu’il poursuivrait sa lutte pour reprendre les terres occupées.

  • Avant de signer les documents d’annexion des quatre régions – un acte dénoncé comme illégal par l’Ukraine, les États-Unis, l’Union européenne et le chef des Nations unies – Poutine a prononcé une diatribe anti-occidentale de 37 minutes.

  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelenskiy, a déclaré vendredi que son pays demandait officiellement à adhérer rapidement à l’alliance militaire de l’Otan et que Kiev était prêt à discuter avec Moscou, mais pas tant que Poutine serait président.

  • Les États-Unis ont réagi vendredi aux annexions en imposant de nouvelles sanctions à la Russie, ciblant des centaines de personnes et d’entreprises, y compris celles du complexe militaro-industriel russe et les législateurs.

  • La Russie a utilisé son veto vendredi pour empêcher l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité condamnant les annexions de quatre régions ukrainiennes. Le texte préparé par les États-Unis et l’Albanie a recueilli dix voix en faveur et quatre pays se sont abstenus (Chine, Inde, Brésil et Gabon).

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Bonjour à tous. Alors que Vladimir Poutine a annoncé hier dans un discours fleuve l’annexion de quatre régions séparatistes, nous vous accompagnons minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de la guerre en Ukraine.

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