ChromeOS, l’anti-Windows fait valoir ses atouts en entreprise

ChromeOS, l’anti-Windows fait valoir ses atouts en entreprise

Les Chromebook ont connu une parenthèse enchantée avec la crise Covid. Avec la généralisation du télétravail et l’essor de l’enseignement à distance, ces ordinateurs fonctionnant sous ChromeOS, le système d’exploitation de Google, auront vu leurs ventes bondir de 275 % au premier trimestre 2021 selon le cabinet d’études Canalys. Nombre croissant d’établissements scolaires et d’entreprises ont été séduits par la facilité de déploiement et d’administration et par le coût (entre 200 et 500 euros environ) de ces terminaux conçus pour le cloud.

Si la fièvre est retombée – la croissance des ventes des Chromebook n’était plus que de 1,2 % avec près de 5,9 millions d’unités écoulées au deuxième trimestre 2023 selon Canalys – ChromeOS poursuit sa lente percée en entreprise. En France, Veolia, Randstad, Decathlon ou Bonduelle l’ont notamment adopté.

Parti d’une feuille blanche en 2011, Google a su faire évoluer son système d’exploitation testant beaucoup et, comme à son habitude, jetant une partie des fonctionnalités en cours de route. Pour Nicolas Drolo, directeur de publication de Mychromebook, « Google a su capitaliser sur son succès dans le milieu éducatif pour se renforcer en entreprise en jouant sur les synergies avec Google Workspace. »

Miroir inversé de Windows

Le géant du numérique a fait aussi de ChromeOS le miroir inversé de Windows en jouant la carte de la simplicité à l’extrême. Simple point d’accès aux ressources du cloud, un Chromebook est interchangeable avec n’importe quel autre Chromebook.

Une fois identifié, l’utilisateur retrouve son environnement de travail, ses applications favorites, son historique de navigation.

Sur le principe du Zero Touch Enrollment (ZTE), il est possible de faire livrer les Chromebook directement au domicile des collaborateurs sans qu’ils n’aient à se déplacer physiquement au support technique de la DSI. « Le système détecte automatiquement la configuration et les règles de sécurité à appliquer », explique Frédéric Stojicevic CEO de Blicom, société de services Google Cloud Partner et auteur du blog Chromebook Live.

Plus de redémarrages intempestifs, les mises à jour se font en arrière-plan, sans interruption de service. Pour Frédéric Stojicevic, c’est la fin des bugs et des écrans bleus. Il salue aussi la rapidité de lancement d’une session – entre 5 et 10 secondes – ou l’autonomie – jusqu’à 10 heures. « Un ordinateur ne doit pas être un frein à la productivité ChromeOS », estime-t-il.

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Aucune cyberattaque connue à ce jour

Avec le support garanti 10 ans par Google, le système de sandboxing, le chiffrement des données et le processus de démarrage vérifié pour se protéger des virus et des malwares, ChromeOS est aussi plus résistant aux cybermenaces. « Aucune attaque n’a été reportée », fait observer Frédéric Stojicevic.

Autant d’éléments qui feraient chuter le coût total de possession (TCO). Selon une étude IDC, à prendre avec des pincettes puisque commanditée par Google, les organisations verraient leurs coûts d’exploitation baisser de 44 % pour un ROI de 245 % sur trois ans. Soit un gain de quelque 3 900 dollars par appareil ChromeOS.

Une indispensable gestion du changement

Bien sûr, le tableau mérite d’être contrasté. Comme l’indique le DSI de Bonduelle, un gestion du changement doit impérativement accompagner le déploiement de ChromeOS. Son ergonomie très épurée peut désarçonner les habitués des clients lourds sous Windows, des dossiers en vrac sur le bureau, des touches fonctions et des raccourcis clavier. « L’interface n’est pas faite pour être belle mais pour être simple et opérationnelle », avance Nicolas Drolo.

Si les digitale natives adopteront plus facilement l’approche cloud first, ChromeOS pourrait, selon Frédéric Stojicevic, concerner une autre population : les front line workers, soit les travailleurs de la première ligne. Laissés pour compte de la révolution numérique, les ouvriers en usine ou les vendeurs en magasin n’ont, de fait, pas de poste de travail attitré. Ils pourraient se partager une flotte de Chromebook mutualisés.

Par ailleurs, ChromeOS ne se restreint pas à l’environnement Google. Il comprend une machine virtuelle Linux et autorise l’installation et l’exécution de Microsoft 365. Des applications métiers peuvent être aussi virtualisés en passant par des plateformes comme Nutanix Frame ou Cameyo.

La bouée de sauvetage des PC sous Windows 10 ?

Installable sur les postes Windows ou MacOS, sa variante ChromeOS Flex, lancée en 2019, peut donner une seconde vie aux machines poussives. Elle pourrait constituer une bouée de sauvetage pour les 240 millions de PC (estimation de Canalys) concernés par la fin de la prise en charge par Microsoft du support de Windows 10 à compter du 14 octobre 2025.

Enfin, Nicolas Drolo voudrait décoller à l’étiquette « cheap » associée aux Chromebook. Il rappelle qu’avec le Chromebook Plus lancé en octobre dernier, Google propose un ordinateur repensé pour l’IA, deux fois plus puissant. Avec 8 Go RAM, 260 de stockage, un processeur Intel Core de dernière génération, le terminal permet de créer des graphismes avec Adobe Firefly ou faire du montage vidéo avec LumaFusion. Tout comme un PC.

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