Affaire Navalny : la France dénonce une «tentative d’assassinat» et demande à la Russie une «clarification» – Le Figaro

Emmanuel Macron s’est entretenu lundi matin 14 septembre avec Vladimir Poutine et lui a demandé que «toute la lumière soit faite, sans délai» sur la «tentative d’assassinat» de l’opposant russe Alexeï Navalny, qu’il qualifie «d’empoisonnement».

«Une clarification est nécessaire de la part de la Russie dans le cadre d’une enquête crédible et transparente», a demandé le chef de l’Etat à son homologue russe, précisant que «la France partage, sur la base de ses propres analyses, les conclusions de plusieurs de ses partenaires européens sur les faits d’empoisonnement à l’aide d’un agent neurotoxique Novitchok». Vladimir Poutine a dénoncé des accusations «non étayées» et réclamé les résultats des analyses.

Des laboratoires français et suédois ont confirmé que l’opposant russe avait bel et bien été empoisonné au Novitchok. Un laboratoire militaire allemand avait déjà conclu le 3 septembre à l’utilisation de ce puissant agent neurotoxique, ce que Moscou conteste.

«Grave violation»

En Suède, c’est le laboratoire spécialisé dans les substances hautement toxiques de l’Agence suédoise de la recherche sur la Défense, basé à Umea, qui a analysé les échantillons. Ce sont désormais «trois laboratoires qui ont fourni de manière indépendante la preuve qu’un agent neurotoxique du groupe Novitchok est la cause de l’empoisonnement», a résumé lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

Ce poison avait déjà été utilisé contre l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques. Considéré comme une arme chimique, le Novitchok se présente le plus souvent sous la forme d’une fine poudre susceptible de pénétrer les pores de la peau ou les voies respiratoires. L’utilisation de Novitchok «constitue une grave violation de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques», a ainsi rappelé Berlin.

À VOIR AUSSI – La police russe veut interroger l’opposant Alexeï Navalny en Allemagne

Côté russe, la police avait annoncé vendredi vouloir interroger en Allemagne l’opposant victime d’un empoisonnement, selon ses partisans, le 20 août lors d’un déplacement en Sibérie. Les autorités russes affirment que leurs analyses, effectuées lors de l’hospitalisation de l’opposant à Omsk (Sibérie), avant son transfert vers l’Allemagne, n’avaient révélé aucune substance toxique dans l’organisme de Navalny.

Lundi, l’hôpital de la Charité à Berlin où il a été admis a indiqué que Navalny allait mieux, et qu’il est désormais «capable de quitter son lit pour de courtes périodes».

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