Ukraine : les troupes russes «s’apprêtent à frapper», selon le secrétaire américain à la Défense – Le Figaro

L’Allemagne, qui exerce la présidence du G7, a pris ses distances samedi avec la conviction des Etats-Unis qu’une attaque russe en Ukraine est imminente, appelant à ne «pas présumer» des décisions de Moscou.

«Dans les situations de crise, le pire est de présumer ou d’essayer de deviner» ce qui va se passer, a déclaré la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, à l’issue d’une réunion du G7, jugeant «important de regarder de plus près» la situation sur le terrain.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a appelé samedi les alliés à «l’unité» face aux risques d’invasion russe en Ukraine.

«Nous devons être unis contre la menace», a déclaré Boris Johnson lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, soulignant le «choc» pour le monde que représenterait une invasion.

«Le risque à présent est que des gens tirent la conclusion qu’agresser paie», a-t-il souligné avant d’ajouter: «nous ne devons pas sous-estimer la gravité du moment».

L’Ukraine se «prépare à tous les scénarios possibles», a déclaré samedi son chef de la diplomatie Dmytro Kouleba alors que les Etats-Unis se disent convaincus que la Russie veut envahir l’Ukraine de façon imminente.

«Nous nous préparons à tous les scénarios possibles», a lancé le ministre ukrainien à Munich, à des journalistes qui l’interrogeaient sur les dernières affirmations de Joe Biden qui s’est dit certain d’une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie.

Les préoccupations de la Russie à propos de l’Ukraine doivent «être respectées» au même titre que celles des autres acteurs de cette crise qui menace de dégénérer en conflit, a estimé samedi le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.

«Toutes les parties ont le droit d’exprimer leurs préoccupations, et les préoccupations raisonnables de la Russie doivent être également respectées et prises en compte», a déclaré le ministre chinois lors de la conférence sur la sécurité à Munich, alors que Pékin a apporté son soutien à des revendications de Moscou dans cette crise.

Le Kremlin a indiqué que les exercices stratégiques russes menés samedi sous la supervision de Vladimir Poutine, en pleine crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, avaient impliqué des tirs «de missiles balistiques et de croisière».

«Les objectifs prévus lors des exercices des forces de dissuasion stratégique ont été accomplis pleinement, tous les missiles ont atteint les cibles fixées», a indiqué la présidence russe dans un communiqué.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a menacé d’un renforcement des forces de l’Otan dans l’Est de l’Europe en cas d’attaque de l’Ukraine par la Russie, en plus de sanctions économiques «sévères et rapides» contre Moscou.

À VOIR AUSSI – Ukraine: en cas d’attaque, les sanctions seront «sévères et rapides», assure Kamala Harris

«Nous ne nous arrêterons pas aux mesures économiques. Nous renforcerons encore nos alliés de l’Otan sur le flanc oriental», a-t-elle déclaré lors d’un discours à la Conférence sur la sécurité de Munich.

«La Russie continue de se dire prête à négocier. Alors qu’en même temps, elle réduit le chemin de la diplomatie», a accusé Kamala Harris, soulignant que les retraits de troupes annoncés par le Kremlin ne correspondaient «pas à la réalité».

Les troupes russes massées à la frontière de l’Ukraine «se déploient» et «s’apprêtent à frapper» ce pays, a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin lors d’une visite samedi en Lituanie.

«Ils sont en train de se déployer et s’apprêtent à frapper», a affirmé le responsable américain, ajoutant que les militaires russes «se dirigent vers les positions adéquates pour être en mesure de mener une attaque».

Le président russe Vladimir Poutine a lancé samedi des exercices militaires «stratégiques» impliquant des tirs de missiles balistiques, a annoncé le Kremlin, au moment où les tensions sont à leur comble dans la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes Ria Novosti et Interfax, a indiqué que les exercices avaient commencé, Vladimir Poutine suivant leur déroulé avec son homologue et allié bélarusse Alexandre Loukachenko.

Les Européens et leurs alliés de l’Otan seront «unis» contre la Russie en cas d’invasion de l’Ukraine, a martelé samedi le chef de la diplomatie française, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, lors d’un échange téléphonique avec son homologue russe.

Jean-Yves Le Drian a mis en garde Sergueï Lavrov «contre les conséquences pour la Russie de toute nouvelle atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié samedi de «ridicules» les accusations de Vladimir Poutine sur un prétendu «génocide» perpétré contre les civils des territoires ukrainiens séparatistes prorusses.

«Il avance que dans le Donbass il y a une forme de génocide, ce qui est vraiment, pour être très clair sur ce point, ridicule, mais c’est son récit», a déclaré à Munich Olaf Scholz, qui a récemment rencontré le chef de l’État russe à Moscou.

Une région russe frontalière de l’Ukraine a déclaré l’état d’urgence samedi face à l’afflux de réfugiés en provenance des régions séparatistes de l’est de l’Ukraine, qui ont ordonné l’évacuation des civils.

«Compte tenu de l’augmentation de personnes qui arrivent, il nous semble approprié d’introduire l’état d’urgence», a déclaré le gouverneur de la région de Rostov, Vassili Goloubev, cité par les agences de presse russes.

Les dirigeants des «Républiques populaires» autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans l’est de l’Ukraine ont annoncé vendredi l’évacuation des civils (femmes, enfants, personnes âgées) vers la Russie voisine, accusant Kiev de préparer une invasion après une flambée des heurts.

La Russie a entrepris de «saper» l’architecture de sécurité européenne et mène «une tentative flagrante de réécrire les règles de l’ordre international», a accusé samedi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

«Nous ne pouvons pas laisser cela se produire, nous sommes confrontés à une tentative flagrante de réécrire les règles de l’ordre international», a déclaré Ursula von der Leyen à la Conférence de Munich sur la sécurité, où elle a également dénoncé une alliance entre Chine et Russie pour imposer «la loi du plus fort».

«Pour la première fois, Pékin se joint à Moscou pour demander à l’Otan de ne plus admettre de nouveaux membres», a fait écho le secrétaire général de l’Otan Jean Stoltenberg qui partageait la tribune à ses côtés.

Indispensable pour comprendre le conflit actuel, l’histoire de l’Ukraine raconte un territoire perpétuellement tiraillé entre ses parties orientale et occidentale. Explication en cartes.

Lire notre décryptage : Ukraine : comprendre l’histoire de la «Petite Russie» en quatre cartes

Le Qatar accueille à partir de dimanche un sommet des principaux pays producteurs de gaz, auquel est invité le président russe Vladimir Poutine, sur fond de craintes des Européens pour leur approvisionnement en gaz russe liées à la crise autour de l’Ukraine. Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) réunira ses 11 pays membres représentant plus de 70% des réserves de gaz mondiales, notamment la Russie, le Qatar, l’Algérie ou encore le Nigeria, ainsi que sept pays observateurs et trois invités.

Cet évènement arrive au moment où Washington accuse Moscou de préparer une invasion militaire de son voisin ukrainien, ce qui a contribué à l’envolée les prix du gaz. L’Europe, qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement gazier pour diminuer sa dépendance envers la Russie, s’est tournée vers les autres membres du FPEG.

» LISEZ NOTRE DÉCRYPTAGE – Ukraine, Otan, missiles : quelles sont les revendications russes ?

Or, la plupart ont affirmé avoir atteint, ou presque, leur capacité maximale de production et pouvoir seulement fournir à l’Europe du gaz à court terme, sous réserve d’accord de leurs clients existants. Selon des diplomates ayant aidé à préparer ce sommet, les échanges du FPEG tourneront autour des moyens possibles pour augmenter la production à moyen terme.

Un soldat ukrainien a été tué samedi dans des affrontements avec des séparatistes soutenus par Moscou dans l’est du pays, a annoncé l’armée ukrainienne, alors que les craintes d’une attaque russe sont à leur comble.

«À la suite d’un bombardement, un soldat ukrainien a été mortellement blessé par un éclat d’obus», a affirmé le commandement militaire pour l’est de l’Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va maintenir son déplacement prévu samedi à la conférence de Munich, a indiqué son cabinet, malgré les craintes d’une attaque russe qui sont à leur comble. 

» LIRE AUSSI – Ukraine : «Tous les éléments» sont réunis pour une «offensive forte» de la Russie, selon Le Drian

La situation dans l’est du pays «reste pleinement sous contrôle», a indiqué la présidence ukrainienne, ajoutant que les plans de Volodymyr Zelensky n’avaient pas changé. Elle n’a pas fait référence au président américain Joe Biden, qui s’était interrogé la veille sur l’opportunité pour le président Zelensky de quitter l’Ukraine dans ces circonstances.

Le président français Emmanuel Macron va s’entretenir dimanche par téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine et samedi avec l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, pour tenter «encore d’éviter le pire» en Ukraine, a déclaré vendredi soir l’Elysée.

IL faut «tout tenter, tout faire pour que le pire n’arrive pas», a martelé la présidence française, en évoquant un «risque d’une invasion russe du territoire ukrainien sous le contrôle du gouvernement» de Kiev, et pas seulement des territoires séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

Le dirigeant des séparatistes pro-russes de Lougansk dans l’est de l’Ukraine a décrété samedi la mobilisation générale, emboîtant le pas à au chef des séparatistes de Donetsk alors que les craintes d’une attaque russe sont à leur comble.

«Je décrète la mobilisation générale sur le territoire de la République populaire de Lougansk», a proclamé le décret signé par Léonid Passetchnik.

» LIRE AUSSI – «Pourquoi la Russie rêve de prendre d’assaut l’ordre européen»

À VOIR AUSSI – Ukraine: les séparatistes de Donetsk lancent un appel à tous les hommes «capables de tenir des armes»

Les forces armées ukrainiennes et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés samedi de violations graves du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, alimentant les craintes d’une invasion russe.

» LIRE AUSSI – Ukraine: la tension est à son comble dans l’est du pays

L’armée ukrainienne a fait état de 66 échanges de tirs jusqu’à 07h00 du matin (04h00 GMT), un nombre particulièrement élevé, tandis que les séparatistes de la région de Donetsk ont qualifié la situation de «critique».

Le dirigeant de la «république» séparatiste pro-russe de Donetsk, en guerre contre l’Ukraine, a proclamé samedi la «mobilisation générale», alors que les craintes d’une attaque russe sont à leur comble.

«J’appelle mes concitoyens réservistes à se présenter aux bureaux de conscription militaire. Aujourd’hui, j’ai signé le décret de mobilisation générale», a annoncé Denis Pouchiline dans une déclaration vidéo. Cette annonce intervient au moment où les observateurs ont fait état d’une «augmentation spectaculaire» de la violence sur la ligne de front entre l’armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par la Russie.

» LIRE AUSSI – En trois cartes, les scénarios possibles d’une attaque de l’Ukraine par la Russie

Le ministre de la Défense Lloyd Austin a lui affirmé à la chaîne ABC que le président Poutine avait rassemblé les éléments «nécessaires à une invasion réussie». «Je ne crois pas que ce soit du bluff», a-t-il affirmé selon un extrait diffusé vendredi d’un entretien devant être retransmis dimanche.

«Il a un certain nombre d’options à sa disposition et il pourrait attaquer en peu de temps», a-t-il encore dit depuis la Pologne, où il est allé à la rencontre des militaires américains et polonais. Washington prévient depuis des semaines que la Russie va provoquer un incident à la frontière ukrainienne pour justifier une invasion de l’Ukraine.

Plus de 40% des forces russes massées aux frontières de l’Ukraine sont désormais en position d’attaque, a indiqué vendredi un responsable du Pentagone, notant que la phase de déstabilisation du pays menée par la Russie avait «commencé». Les Etats-Unis, qui évaluent à plus de 150.000 le nombre de soldats russes désormais déployés au nord, à l’est et au sud de l’Ukraine, ont observé des mouvements de troupes russes vers la frontière depuis mercredi, a indiqué ce responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l’anonymat.

«40 à 50% sont en position d’attaque. Ils se sont déployés sur des points de rassemblement tactique au cours des dernières 48 heures», a-t-il indiqué à quelques journalistes. Les points de rassemblement tactique sont des zones proches de la ligne de front où une unité militaire se rassemble avant de lancer une offensive. Le responsable a précisé que Moscou disposait vendredi de 125 bataillons de l’armée de terre à proximité des frontières ukrainiennes, contre 60 en temps normal et 80 début février.

» LIRE AUSSI – Ukraine : «Si la guerre a lieu, elle sera d’une très haute intensité, avec un recours extrêmement violent à l’artillerie»

Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont affirmé samedi avoir constaté une «augmentation spectaculaire» des violations du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, où séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes s’affrontent depuis 2014.

Ils «ont observé une augmentation spectaculaire» des actions armées le long de la ligne de front, a indiqué l’OSCE dans un communiqué, ajoutant qu’il se produit actuellement autant d’incidents qu’avant un accord signé en juillet 2020 pour renforcer le cessez-le-feu.

» LISEZ NOTRE DÉCRYPTAGE – Ukraine, Otan, missiles : quelles sont les revendications russes ?

Bienvenue dans ce live consacré à la crise ukrainienne. Depuis novembre, la Russie amasse près de 150.000 soldats aux frontières de l’Ukraine. Malgré l’annonce d’un retrait de certaines troupes russes, Washington a déclaré : «nous les voyons aussi continuer à se préparer», notamment «en se rapprochant de la frontière, en positionnant des troupes, en augmentant leurs capacités logistiques», a précisé le secrétaire américain à la Défense LLoyd Austin.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading