Tuerie de la «PP» : deux couteaux en métal, la piste radicale confirmée… ce que l’on sait – Le Parisien

Saisi 24 heures après les faits, le parquet national antiterroriste a tenu ce samedi sa première conférence de presse sur la tuerie de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts parmi des policiers. Le premier procureur de la République de ce parquet spécial, Jean-François Ricard, a d’abord clairement confirmé le caractère terroriste des faits, assurant qu’ils avaient été « prémédités » par son auteur.

Et de détailler que ce dernier, Mickaël Harpon, avait bien « l’intention de mourir au cours de son acte ». Selon le magistrat, plusieurs autres éléments attestent par ailleurs de la nature terroriste : le type de blessure sur au moins une victime (qui a été égorgée, NDLR), le contexte de radicalisation – une « vision radicale de l’islam », des contacts avec des individus de la « mouvance islamiste salafiste », « son souhait de ne plus avoir certains contacts avec des femmes », « son changement d’habitude vestimentaire depuis quelques mois » et « sa justification » des attentats de Charlie Hebdo en 2015 – puis les messages à caractère exclusivement religieux qu’il a envoyé à son épouse quelques minutes avant les actes. Soit 33 SMS échangés se terminant par « Allahou Akbar » et « Suis notre prophète bien aimé et médite le Coran ». La garde à vue de son épouse a été prolongée.

Mickaël Harpon/DR
Mickaël Harpon/DR  

Finalement pas de couteau en céramique

Le magistrat a ensuite révélé que, contrairement aux informations fournies dans un premier temps, l’agent administratif de la préfecture n’avait pas de couteau en céramique indétectable aux portiques de sécurité mais bien « un couteau en métal et un couteau à huîtres ». Deux armes qui auraient donc dû sonner s’il avait bien été contrôlé.

VIDEO. Attaque au couteau à Paris : « Trois policiers et un agent administratif ont été tués »

Selon le récit précis du déroulé fait par le procureur, Mickaël Harpon a acheté ces deux couteaux à la pause déjeuner, dans la rue Saint-Jacques voisine de l’île de la Cité où il travaillait. Il a ensuite effectué un petit détour pour dissimuler ces armes sur lui, avant de revenir dans son bureau. Aucun détail n’a été donné sur la façon dont il a passé la sécurité mais, selon plusieurs syndicalistes de policiers, il est courant que des agents qui passent tous les jours soient « moins contrôlés ». D’autant qu’à son retour, « son comportement ne trahit aucune fébrilité », selon l’analyse des vidéos.

7 minutes d’une « extrême violence »

Au total, sa tuerie a duré 7 minutes. Une « scène d’extrême violence », a jugé le procureur, expliquant que ses collègues avaient été surpris pendant qu’ils déjeunaient dans leur bureau.

L’assaillant a d’abord tué deux personnes, un major de police âgé de 50 ans et un gardien de la paix de 38 ans, qui se trouvaient dans son bureau et y étaient restées pour déjeuner. Le premier « présente une large plaie à la gorge » tandis que le second a été touché « par de multiples coups de couteau dans la région thoraco-abdominale », a encore détaillé le procureur.

Mickaël Harpon s’est ensuite « dirigé vers un autre bureau situé au même étage à l’intérieur duquel il a porté plusieurs coups de couteau à un agent administratif de 37 ans, dont deux devaient se révéler mortelles ». Puis il « a tenté de pénétrer dans un autre local, heureusement fermé, où se trouvaient trois autres fonctionnaires en train de déjeuner », avant d’emprunter l’escalier menant à la cour de la préfecture. Là, « il a porté plusieurs coups de couteau à une fonctionnaire de police, gardien de la paix âgée de 39 ans, qui devait décéder des suites de ses blessures ».

VIDEO. Tuerie de la «PP» : le procureur confirme le caractère terroriste des faits

Au rez-de-chaussée, il s’en est pris à une adjointe administrative qui attendait l’ascenseur. Blessée grièvement à la gorge, son pronostic vital n’est plus engagé.

Dans la cour enfin, après avoir « menacé avec son couteau une personne qui tentait en vain de le raisonner », l’agresseur « s’est trouvé ensuite à une douzaine de mètres d’un gardien de la paix stagiaire qui lui a intimé l’ordre de poser son arme ». Après plusieurs sommations pour lui demander de se rendre, et voyant l’assaillant courir dans sa direction en pointant son couteau, le gardien de la paix a tiré à deux reprises et l’a abattu.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading