Tentative d’attentat à Villejuif : la perpétuité confirmée en appel pour Sid Ahmed Ghlam – Le Monde

Croquis de salle d’audience réalisé le 27 septembre 2021 montrant Sid Ahmed Ghlam lors de son procès en appel, à Paris.

La réclusion criminelle à perpétuité a été confirmée, jeudi 28 octobre, contre l’étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam, jugé en appel pour le meurtre d’une jeune femme et un attentat avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en avril 2015.

L’étudiant de 30 ans, « en état de stress », selon la présidente de la cour d’assises spéciale, Emmanuelle Bessone, a refusé de se présenter à l’audience pour l’énoncé du jugement. Il a refusé de sortir de sa cellule du Palais de justice pour entendre le verdict, obligeant la cour d’assises spéciale de Paris à envoyer un huissier lui notifier son jugement.

« Cela démontre la lâcheté de cet individu qui s’est révélé finalement incapable d’affronter la famille d’Aurélie Chatelain », a commenté Antoine Casubolo-Ferro, l’avocat de la jeune femme assassinée.

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La cour n’a finalement pas suivi les réquisitions des avocats généraux du Parquet national antiterroriste (PNAT), qui avaient réclamé la peine maximale prévue par la loi. Si Sid Ahmed Ghlam est condamné, comme en première instance, à la perpétuité, il n’est plus soumis à une peine de sûreté de vingt-deux ans. En revanche, son interdiction du territoire à l’issue de son emprisonnement a été confirmée.

Des aveux qui ne convainquent pas

Dans leurs réquisitions, les deux avocats généraux du PNAT avaient rappelé que Sid Ahmed Ghlam était un « homme d’une extraordinaire dangerosité » avec une vision « dévoyée et paranoïaque » de sa religion. « Son objectif était de semer la terreur », ont-ils soutenu. Durant son procès en appel, M. Ghlam « a persévéré dans ses mensonges d’une manière perverse ». « Il n’y a rien à attendre de lui, ont ajouté les représentants du PNAT. Il n’a pas eu le courage d’assumer ses actes. »

« Le mensonge fait partie de son fonctionnement » et « il nourrit une véritable haine pour l’Occident », ont-ils encore affirmé. Contrairement à son procès en première instance, M. Ghlam a reconnu cette fois s’être rendu en Syrie pour y rencontrer des cadres de l’organisation Etat islamique (EI). Il a également admis qu’il avait bien eu l’intention de tuer des paroissiens dans une église de Villejuif avant de renoncer à son projet.

« Mais ces aveux n’en sont pas. Nous étions déjà convaincus » que l’accusé s’était rendu en Syrie et qu’il voulait commettre un attentat meurtrier dans une église, ont dit les avocats généraux. En première instance, M. Ghlam reconnaissait avoir rencontré des cadres de l’EI, mais en Turquie, et il soutenait qu’il s’agissait juste « de faire peur » à des paroissiens.

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En appel, il a persisté à nier être l’auteur de l’assassinat d’Aurélie Châtelain, froidement abattue sur un parking de Villejuif afin de lui voler sa voiture. Comme en première instance, M. Ghlam a soutenu qu’un mystérieux complice, dont les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace, avait tué la jeune mère de famille âgée de 32 ans.

Seuls le sang et l’ADN de M. Ghlam ont été retrouvés sur la scène de crime, ont rappelé les avocats généraux. Après l’assassinat, il s’était accidentellement blessé à la cuisse en remettant son arme à la ceinture. Cette blessure l’avait contraint à renoncer à son projet d’attentat.

Le Monde avec AFP

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