Samedi, 17 h, Donald Trump s’installe en salle de crise… Comment l’armée américaine a eu Abou Bakar al-Baghdadi – Ouest-France

Le président américain Donald Trump a annoncé, dimanche 27 octobre, la mort d’Abou Bakar al-Baghdadi, chef du groupe État islamique, lors d’un raid nocturne mené la nuit précédente par l’armée américaine en Syrie. Plongée dans les coulisses de l’opération.

Donald Trump suivant l’opération contre Abou Bakar al-Baghdadi depuis la « salle de crise » de la présidence américaine. | MAISON-BLANCHE / HANDOUT / AFP

  • Donald Trump suivant l'opération contre Abou Bakar al-Baghdadi depuis la « salle de crise » de la présidence américaine.
    Donald Trump suivant l’opération contre Abou Bakar al-Baghdadi depuis la « salle de crise » de la présidence américaine. | MAISON-BLANCHE / HANDOUT / AFP

Comment les États-Unis sont-ils remontés jusqu’à Abou Bakar al-Baghdadi, considéré comme l’homme le plus recherché au monde, mais qui n’avait plus donné signe de vie depuis un enregistrement audio diffusé en novembre 2016 ? D’après l’annonce faite par Donald Trump ce dimanche, tout s’est accéléré il y a environ un mois. Lorsque les autorités américaines ont commencé à recevoir des informations sur les allées et venues du chef du groupe État islamique, grâce notamment à des éléments « utiles » fournis par les Kurdes.

Les services de renseignements ont été en mesure de déterminer sa position exacte il y a deux semaines. Dans le cadre de cette opération, les États-Unis devaient obtenir de la Russie, de l’Irak et de la Turquie la permission de survoler les espaces aériens placés sous leurs contrôles respectifs, selon Donald Trump et le conseiller à la sécurité nationale, Robert O’Brien. Le président américain a déclaré que la Maison-Blanche n’avait pas révélé la nature de l’opération à la Russie, mais laissé entendre aux responsables russes qu’ils « l’apprécieraient ». Le terrain était préparé. Les choses sérieuses pouvaient s’enclencher.

« Comme si vous regardiez un film »

Samedi, Donald Trump rentre à la Maison-Blanche vers 16 h 30 heure locale (22 h 30 en Syrie) après une partie de golf en Virginie, selon son agenda officiel. Vers 17 h, il se réunit dans la « Situation room », la salle de crise de la Maison-Blanche, avec le vice-président Mike Pence, le secrétaire à la Défense Mark Esper, le conseiller à la Sécurité nationale Robert O’Brien et d’autres responsables du renseignement. De là, ils assistent au raid en direct « comme si vous regardiez un film », selon les dires du président.

De l’autre côté du globe, des soldats américains accompagnés par des chiens sont montés à bord de huit hélicoptères, au départ d’une base militaire non identifiée du Moyen-Orient, selon Donald Trump. Ces militaires appartiennent à la Delta Force, unité spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. Un responsable américain a déclaré à l’agence de presse Reuters que l’opération avait été organisée depuis une base aérienne située dans l’ouest de l’Irak. L’opération de terrain dans la région syrienne d’Idlib a été appuyée par des avions et des navires militaires, selon Donald Trump. Les soldats étaient munis d’un robot militaire qu’ils n’ont finalement pas utilisé.

Abou Bakar al-Baghdadi prend la fuite dans un tunnel

En approchant de l’endroit où se trouve Abou Bakar al-Baghdadi, dans le nord-ouest de la Syrie, les hélicoptères essuient des coups de feu, mais les forces américaines peuvent atterrir sans encombre. Redoutant que la porte principale du complexe soit piégée, les soldats se fraient un chemin en quelques secondes en faisant exploser un mur.

Les forces américaines découvrent dans le complexe des personnes « qui se sont soit rendues, soit fait tirer dessus et ont été tuées », d’après le président. Onze enfants sont récupérés indemnes et pris en charge par un tiers que le président a refusé d’identifier. Les soldats américains capturent plusieurs combattants de l’État islamique, avant de les emprisonner.

Abou Bakar al-Baghdadi prend la fuite en empruntant une zone souterraine du complexe et un tunnel, entraînant avec lui trois de ses jeunes enfants. Sur la chaîne CNN, Mark Esper a déclaré que les forces américaines avaient invité le chef de l’EI à se rendre, mais l’homme n’a pas obtempéré. Poursuivi par les chiens, il se retrouve dans une impasse. « Gémissant, pleurant et criant », selon le récit de Donald Trump. Il finit par déclencher son gilet explosif, entraînant ses enfants avec lui dans la mort et provoquant l’effondrement du tunnel. Aucun soldat de l’armée américaine n’a été blessé ; un chien a été grièvement touché.

« Sûr à 100 %, jackpot »

Grâce au corps de Abou Bakar al-Baghdadi « mutilé par les explosions », les forces américaines ont procédé à un test ADN sur place pour confirmer son identité, ce qui a été chose faite environ 15 minutes plus tard. « Les résultats du test ont permis une identification certaine, immédiate et totalement positive. C’était lui », a dit Donald Trump. Sur NBC News, Robert O’Brien a raconté : « Nous étions dans la ‘Situation room’. Et le commandant de la mission a appelé et dit : ‘Sûr à 100 %, jackpot.’ »

Les soldats ont ensuite procédé à une fouille du complexe, où ils ont récupéré du « matériel extrêmement sensible » contenant des informations sur les origines et les projets de l’État islamique. En tout, les forces américaines sont restées sur place pendant environ deux heures avant de reprendre les airs, empruntant le même itinéraire qu’à l’aller.

Le corps de Abou Bakar al-Baghdadi sera « éliminé de manière appropriée », a déclaré Robert O’Brien, ajoutant qu’il s’attendait à ce que le protocole soit le même que celui suivi en 2011 pour Oussama ben Laden. La dépouille du chef d’Al Qaïda avait été jetée à la mer, après consultation par des responsables américains d’experts en rites musulmans.

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