Reportage : comment le coup de massue de l’IA transforme les datacenters

Reportage : comment le coup de massue de l'IA transforme les datacenters

Sur le site de Rugvica, à proximité de Zagreb en Croatie, Vertiv assemble les datacenter préfabriqués, ils ressemblent à de très grands containers, destinés à ses clients européens.

Rugvica (Croatie) – “Les fournisseurs de cloud et les entreprises prennent le virage de l’IA générative à toute vitesse” assure l’analyste Vladimir Galabov, du cabinet Omdia. “En 2023, on a du doubler la capacité des datacenters pour faire de l’IA” dit-il, tout en estimant que les dépenses d’infrastructure pour l’IA vont dépasser 30 milliards de dollars en 2023.

L’infrastructure d’IA représente déjà 22% de la capacité électrique des centres de données, selon Omdia. Et la part de l’IA dans le besoin de puissance de calcul va croître dans les années qui viennent.

L’infrastructure d’IA représente déjà 22% de la capacité électrique des centres de données, selon Omdia. Et cette explosion de puissance ne fait que débuter.

La région EMEA, dont fait partie la France, connaît une forte augmentation de la demande et des investissements dans les centres de données. Elle dispose actuellement d’une capacité de 6,9 Gigawatts. Et pas moins de 7,4 Gigawatts sont en cours de construction ou en projet.

Paris : 629 Mégawatts sont en cours de développement

La place de Paris à elle seule compte actuellement 455 Mégawatts en exploitation et… 629 Mégawatts sont en cours de développement.

Les cinq années qui viennent seront consacré à la course à la puissance dans le monde du datacenter. Ensuite, les acteurs seront plus dans une recherche d’optimisation. La consommation devrait passer de moins de 200 Twh en 2021 à 600 Twh en 2030.

“Les cinq années qui viennent seront consacré à la course à la puissance” dit Vladimir Galabov. “Ensuite, de 2028 à 2030, on va assister a une recherche d’optimisation des systèmes.”

Cette course à l’IA entraîne d’ailleurs une raréfaction du hardware disponible. “Seules quelques grandes entreprises ont été en capacité d’acheter du matériel haut de gamme Nvidia cette année dit l’analyste. Et 2024 devrait voir exploser les demandes, avec des offreurs qui s’organisent comme ils le peuvent, à l’instar de Dell Technologies.

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Trois tendances dans le monde du datacenter

En attendant, le monde du datacenter doit évoluer dès maintenant.

“La densité du matériel demande de nouvelles architectures, et les GPU demandent plus de refroidissement que les CPU” dit Karsten Winther, le responsable Emea de Vertiv. “sans compter que nous anticipons aussi l’arrivée de l’informatique quantique dans le datacenter”.

La montée en puissance des infrastructures d’IA, à même de supporter les charges de travail de formation de modèle et d’inférence, dessine trois tendances dans le monde du datacenter.

Plus de puissance

D’une part, les infrastructures doivent de plus en plus supporter des exigences de flexibilité, de densité et de volume dans du calcul distribué. Et cela a une incidence forte sur les standards, tant pour le nouveau matériel que pour le retrofit des datacenters existants.La course à la puissance, et donc à la densité, ne fait que débuter.

Le refroidissement hybride prend de l’importance

D’autre part, le refroidissement hybride prend de l’importance, avec souvent un mix de refroidissement par air et par liquide.

 

La forte densité matérielle entraîne une utilisation de plus en plus importante de techniques de refroidissement mixtes dans le datacenter.

La montée en puissance des systèmes préfabriqués

Enfin, les systèmes préfabriqués, c’est à dire des datacenter entiers livrés chez le client sous forme de containers, sont de plus en plus demandés. “Les clients ont de moins en moins le temps de construire leur datacenter depuis zéro explique à ce sujet Karsten Winther. Cela accélère grandement le temps de déploiement”.

Des datacenters à la découpe

C’est sur le site de Rugvica, à proximité de Zagreb en Croatie, que Vertiv assemble les datacenter préfabriqués, ils ressemblent à de très grands containers, destinés à ses clients européens.

Les datacenters sont construits en usine, de la structure aux équipements électriques et informatiques, avant d’être “découpés” pour le transport par camion, et reassemblés sur le site du client.

Là, les datacenters sont construits, de la structure aux équipements électriques et informatiques, avant d’être “découpés” pour le transport par camion, et réassemblés sur le site du client. Vertiv promet alors une mise en route en “quelques jours”.

Les différents éléments qui composent les datacenters modulaires, compute et stockage, alimentation et refroidissement, peuvent aussi être utilisés séparément pour améliorer les datacenter existants.

A noter que les différents éléments qui composent les datacenters modulaires, compute et stockage, alimentation et refroidissement, peuvent aussi être utilisés séparément pour améliorer les datacenter existants.

De datacenters tout en bois

C’est Sun Microsystems qui le premier en 2006 a mis sur pied des datacenter dans des containers, avec son projet BlackBox. Quelques années plus tard, Microsoft, HP, ou encore Cisco ont suivi la tendance.

L’innovation côté datacenter préfabriqué vient également des matériaux utilisés. Vertiv annonce sur ce terrain des solutions préfabriquées en bois, nommé TimberMod.

Le datacenter en bois TimberMod annoncé par Vertiv promet de réduire “considérablement” l’empreinte carbone de la construction de datacenters.

Le bois est utilisé en lieu et place de l’acier, ce qui permet de réduire “considérablement” l’empreinte carbone, assure le fabricant.

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