Pourquoi la 5G ne suscite pas autant d’enthousiasme que la 3G ?

Pourquoi la 5G ne suscite pas autant d'enthousiasme que la 3G ?

L’histoire continue, mais un chapitre se termine. Dans la foulée de l’opérateur américain AT&T, Orange est devenu le premier opérateur français à annoncer la fermeture de son réseau 3G, prévue pour 2028. L’opérateur souhaite notamment rediriger les fréquences utilisées pour la 3G sur son réseau 5G, tout en améliorant les performances de ses réseaux 4G. Reste qu’intéresser le grand public et les entreprises à la nouvelle génération de technologie mobile s’avère un défi, contrairement à ce qui s’est passé lors du lancement de la 3G.

Lancée au début de la décennie 2000, la 3G a en effet donné un avant-goût du pouvoir de transformation des données mobiles sur la société dans son ensemble. Bien sûr, aucun d’entre nous ne souhaite revenir à ses capacités, pas plus qu’il ne souhaite revenir à une connexion par modem commuté pour accéder à internet à la maison. Qu’aurait été la pandémie sans la possibilité de communiquer en vidéo avec ses amis ou sa famille, ou d’accéder aux contenus divertissants de TikTok ? Ce sont de parfaits exemples d’applications ne fonctionnant que grâce aux débits alloués par les réseaux 4G.

Mais si elle pouvait s’avérer d’une lenteur frustrante, la 3G a ouvert la porte à bon nombre des applications mobiles les plus populaires aujourd’hui : la messagerie enrichie, le partage de photos, l’accès au web mobile, la musique en continu et la navigation guidée. Ce n’est pas seulement parce qu’elle était suffisamment rapide pour bon nombre de ces applications ; sa persistance nous a permis de considérer la connectivité comme allant de soi pour la première fois.

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Lanceur de tendance

Bien que l’iPhone ait été lancé avant la généralisation complète de la 3G et que le premier modèle 3G d’Apple ait tristement submergé le réseau d’AT&T outre-Atlantique, sa conception tout écran allait établir la norme pour les appareils à venir, une “tabula glass-a” capable d’accueillir tout ce que les réseaux de données cellulaires pouvaient lui offrir.

Lorsque la technologie LTE a commencé à se déployer, on voulait toujours ce que la 3G avait à offrir, mais en plus rapide. Les flux de données mobiles se sont généralisés. Maintenant que ceux-ci font partie intégrante de notre quotidien, susciter le même enthousiasme concernant la 5G s’avère beaucoup plus difficile pour les opérateurs. Cela s’explique en partie par le fait que les attentes à l’égard de la 5G varient considérablement en fonction du compromis vitesse-gamme implicite dans les différents déploiements de fréquences – les améliorations marginales des lancements actuels du spectre 4G par rapport aux mises en œuvre étonnantes, mais fortement limitées des ondes millimétriques que les opérateurs ont actuellement déployées, et les déploiements en bande moyenne dans lesquels de nombreuses régions du monde ont pris du retard.

Compte tenu de ces disparités, certaines des applications 5G les plus intéressantes ont été repoussées aux stades où la 5G aura été pleinement déployée. Mais pour ce qui est de la valeur perçue, les opérateurs ont présenté les capacités de la 5G non seulement pour les applications commerciales générales, comme ils le font depuis longtemps, mais aussi spécifiquement pour les applications industrielles et de fabrication.

Un réseau de plus en plus abstrait ?

La 5G propose pourtant des capacités attrayantes pour le grand public. Notamment grâce à la réalité augmentée, le meilleur candidat pour la 5G, qui pourrait bien marquer notre quotidien de son empreinte dans un futur proche. Ce type de fonctionnalités pourrait conduire à ce que l’impact de la 5G soit encore plus profond que celui de la 4G. Mais il est difficile d’expliquer cette valeur au grand public. Contrairement à de nombreuses capacités qui ont évolué grâce à la 3G et la 4G, il n’y a pas de précédent numérique largement compris.

Sur ces premiers réseaux cellulaires, la satisfaction provenait souvent du fait que l’on pouvait faire sur le mobile des choses que l’on devait auparavant faire sur le haut débit filaire. Avant de pouvoir être guidé en temps réel grâce à Apple Plans et Google Maps, il fallait planifier son itinéraire sur Mappy, ou encore utiliser son GPS Tom-Tom. Or, la 5G influera probablement sur nos vies en améliorant les infrastructures, par exemple sur les véhicules autonomes, plutôt qu’avec de nouvelles fonctionnalités tangibles et directement accessibles.

Mais pour ce qui est de la façon dont nous comprenons la valeur de la connectivité mobile aujourd’hui, la plupart des applications grand public à court terme concernent des améliorations progressives : vidéo à plus haute résolution, jeux à plus faible latence. Presque tout ce dont nous rêvions autrefois de faire loin de nos ordinateurs fixes – communication, collaboration, divertissement, commerce, paiements – est maintenant routinier. L’héritage de la 3G ouvre la voie à une caravane de services sans fil. Le défi de la 5G est d’en inventer de nouveaux.

Source : ZDNet.com

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