Pas-de-Calais : ce que l’on sait de la mort d’un inspecteur des impôts tué lors d’un contrôle fiscal – franceinfo
Un agent du fisc de 43 ans a été tué, lundi 21 novembre, à Bullecourt (Pas-de-Calais), après avoir été séquestré avec une collègue dans le cadre d’un contrôle fiscal chez un brocanteur, qui s’est ensuite donné la mort. “Cet homme faisait simplement son travail”, a affirmé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, en annonçant la nouvelle devant le Sénat dans la soirée.
Un meurtre à l’arme blanche
La victime et sa collègue procédaient à une intervention à domicile “pour effectuer une vérification de la comptabilité” de l’entreprise du brocanteur, a rapporté le parquet d’Arras dans la nuit. L’homme aurait alors séquestré et ligoté les deux agents, avant de tuer l’homme “probablement” à coups de couteau. Une source proche du dossier a confirmé à franceinfo que le meurtre avait été commis de plusieurs coups de couteau. Le brocanteur se serait ensuite “donné la mort par arme à feu”, selon le parquet.
“Au moment de l’arrivée des gendarmes, les deux hommes étaient morts”, a détaillé à l’AFP une source proche de l’enquête, soulignant que la gendarmerie avait été alertée peu après 18 heures “par un témoin”. Appelés vers 19 heures, les pompiers ont, eux, confirmé “deux décédés à Bullecourt et un blessé”. L’inspectrice ligotée, “très choquée”, a été prise en charge par les secours et “ses jours ne sont pas en danger”, selon le parquet. Elle est âgée de 46 ans, selon les informations de France Télévisions.
La section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France a été saisie dans le cadre d’une enquête de flagrance pour assassinat. Une perquisition a été lancée, mardi, à 8 heures, au domicile du brocanteur, a constaté une équipe de France Télévisions sur place.
Un brocanteur connu de la police
Le meurtrier de 46 ans, divorcé et père de deux enfants qu’il “adorait”, “était arrivé dans le village il y a quatre ans”, raconte le maire du village, Eric Bianchin, à l’AFP. “Il avait acheté une ferme, où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vides-greniers et revendait chez lui”, a ajouté l’élu, sans se prononcer sur la situation fiscale du brocanteur. Selon nos informations, le commerçant rencontrait d’importantes difficultés financières.
“C’est un petit village, tout le monde se connaît. Je n’ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c’était une personne lambda. Il était intégré dans le village”, a poursuivi le maire, précisant sur franceinfo qu’il était “membre du comité des fêtes”. Selon lui, les habitants “le voyaient très peu” car “il partait très tôt le matin pour son activité”. Le suspect était connu des services judiciaires pour des faits de droit commun. “Je ne l’avais jamais vu violent”, a assuré l’édile, disant n’avoir “aucune explication sur son geste”.
Une victime âgée de 43 ans
“Ce soir, le service public a le visage de ce chef de brigade, tué alors qu’il accomplissait sa mission, sa passion, au service du bien commun”, a déclaré Gabriel Attal, au Sénat, avant d’inviter à un moment de recueillement “en son hommage” dans l’Hémicycle.
Une minute de silence au Sénat après la mort d’un inspecteur des impôts, tué lors d’un contrôle à Bullecourt (Pas-de-Calais) https://t.co/PHdIC0xGod pic.twitter.com/43HiEt6xLg
— France Bleu Nord (@fbleunord) November 21, 2022
La victime, un inspecteur principal des finances publiques de 43 ans, était chef de brigade de vérification dans le Pas-de-Calais, a-t-il précisé. Ses collègues sont “bouleversés et en deuil”, a poursuivi le ministre, évoquant “un drame innommable”. Gabriel Attal a indiqué qu’il se rendrait à la direction départementale des finances publiques d’Arras mardi matin. Il y est attendu à 11h30, avant un échange avec les collègues du chef de brigade et un point-presse à midi. Le parquet doit également s’exprimer sur les faits dans la journée.
