Orpea prêt à régler les sommes demandées par l’Etat – Le Monde

« J’ai décidé de rembourser l’intégralité des montants, soit 55,8 millions d’euros, que réclame la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie [CNSA] », confie au Monde Laurent Guillot, directeur général d’Orpea. Le patron du groupe d’Ehpad et de cliniques privés commercial s’était refusé, jusqu’ici, à honorer la totalité des créances réclamées par l’administration qui gère l’argent de la Sécurité sociale pour le secteur du grand âge. Il fait volte-face dans un communiqué, publié ce mardi 22 novembre.

La situation du groupe, englué dans le scandale qui le touche depuis la parution, en janvier, du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22,90 euros), explique ce changement de pied. Criblée de dettes – 9,3 milliards d’euros –, Orpea doit à tout prix convaincre ses créanciers et les investisseurs de participer à un plan de refinancement. La nouvelle direction compte beaucoup sur la Caisse des dépôts pour participer au tour de table. Ce qui suppose de purger ses différends avec l’Etat. « Pour engager complètement la refondation du groupe, je souhaite tourner la page et mettre derrière nous tous les sujets qui ont trait aux errements du passé », explique M. Guillot.

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Le 29 juillet, la CNSA avait adressé à Orpea une lettre listant les « financements irrégulièrement employés » et les « dotations publiques détournées de leur finalité au regard des textes en vigueur ». Le courrier était la traduction du rapport des inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) sur la gestion du groupe de 2017 à 2020.

L’IGAS et l’IGF avaient confirmé les diverses techniques de détournement financier de l’équipe en place jusqu’au début 2022, révélés par M. Castanet dans son livre enquête.

Repli stratégique

En recevant cette lettre, M. Guillot avait fait publiquement amende honorable à propos des remises que ses prédécesseurs exigeaient des fournisseurs de l’entreprise sur des achats financés par de l’argent public. Ces ristournes ne finançaient pas des produits ou services pour les résidents. Le directeur général s’est engagé à les rembourser à hauteur de 5,7 millions d’euros, montant fixé par la CNSA.

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En revanche, M. Guillot contestait la plus grosse part de la facture – quelque 30 millions d’euros correspondant aux salaires des personnels financés, indûment selon la CNSA, sur des fonds publics. Le code de l’action sociale et des familles autorise la rémunération sur les crédits de la « Sécu » des personnels non diplômés qui font fonction d’aide-soignant, mais à condition qu’ils soient en formation continue. Or, la somme due à la CNSA correspond aux rémunérations de « faisant fonction » non formés.

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