Notre-Dame de Paris : le démontage de l’échafaudage commence ce lundi – Le Parisien

C’est un chantier digne d’un jeu de mikado qui ne souffrira aucune erreur. Le démontage de l’échafaudage de Notre-Dame va commencer ce lundi 8 juin. Il se prépare depuis plusieurs mois pour évacuer les 40 000 pièces de ce monstre métallique. Un monstre déformé par la chaleur de l’incendie du 15 avril 2019.

Cet échafaudage de 200 t, dont la moitié se trouve à plus de 40 m de haut, a dans un premier temps été « consolidé puis ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux, afin de le stabiliser et d’empêcher tout risque d’écroulement pendant le démontage. Cette opération complexe et inédite devait commencer juste avant le confinement », précise l’établissement public chargé de la restauration de la cathédrale de Paris.

Un second échafaudage a été mis en place de part et d’autre de l’ancien, pour installer deux poutres métalliques de 28 mètres de portée, au-dessus de cette mêlée. Elles vont permettre à des cordistes d’entrer au cœur de la structure abîmée. Ce chantier va en effet mobiliser deux équipes en alternance de cinq cordistes. « Ils descendront au plus près des parties calcinées pour découper, à l’aide de scies sabres, les tubes métalliques fondus les uns sur les autres », détaille l’établissement public. Les professionnels seront en repérage ce lundi et commenceront mardi leur travail de découpe.

Ces blocs fondus, très lourds, seront évacués par la grue de 80 mètres acheminée sur place depuis le mois de janvier. Le risque, dramatique pour Notre-Dame, serait qu’ils tombent sur ses voûtes qui ont déjà trop souffert. Pour faire remonter cet enchevêtrement de métal soudé par la chaleur, les deux poutres de 28 mètres devront être déplacées. Un chantier complexe et délicat.

Encore 200t d’échafaudage

Les échafaudeurs, eux, ont commencé à démonter les tubes épargnés par l’incendie. Des 500 tonnes de l’échafaudage initial, il en reste à ce jour 200. Les parties intactes sont remontées par deux grues équipées de nacelles et de caméras qui permettent une précision au centimètre. Les nacelles servent aussi à évacuer les gravats, vestiges de l’incendie, éparpillés sur les voûtes.

Des filets ont été tendus sur trois niveaux, afin de parer aux chutes. Cette dernière étape du démontage, la plus délicate et spectaculaire à la fois, durera au moins trois mois. Les équipes devront désassembler le mastodonte métallique dans un ordre précis, en évitant de faire bouger le reste. Pour éviter son éclatement ou son écroulement. Un véritable « jeu » de mikado.

L’échafaudage avait commencé à être monté en 2018 pour la restauration de la flèche. Heureusement, il ne reposait ni sur cette dernière ni sur la charpente et il n’a pas subi d’effet domino pendant l’incendie.

Les curieux désireux de regarder ce chantier exceptionnel pourront aussi profiter du parvis de Notre-Dame, qui a rouvert au public le 31 mai.

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