Météo : Jusqu’à 26 degrés en février… Mais pourquoi fait-il aussi doux en plein hiver ? – 20 Minutes

Un baigneur à Nice, le 23 janvier 2020. — VALERY HACHE / AFP
  • Une douceur remarquable s’est installée sur la France cet hiver, avec des températures supérieures à 25 °C dans le sud du pays, selon Météo-France.
  • Le « pic de douceur » était prévu pour ce lundi, avec 25 °C à Tarbes, 26 °C à Perpignan, 26 °C ou 27 °C localement dans le Pays basque.
  • Une situation qui va être de plus en plus fréquente dans les années à venir, selon Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.

Des températures à se balader en tee-shirt et un thermomètre digne d’un mois de juin… L’hiver ne nous avait pas habitués à ça. De nouveaux records de chaleur ont été enregistrés ce lundi à l’occasion d’un épisode « exceptionnel » de douceur hivernale sur la France : 26,6 °C à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), 25,8 °C à Fréjus (Var) et 22,7 °C à Hyères.

Si une baisse des températures est attendue pour la fin de semaine, l’hiver 2020 devrait être globalement plus doux que la normale. Une situation exceptionnelle qui devrait devenir de plus en plus fréquente, comme l’explique Olivier Proust, prévisionniste chez Météo France.

Comment expliquer cette vague de douceur qui frappe le sud du pays ?

Dès dimanche, des températures supérieures à 25 °C ont été mesurées dans le sud du pays : un « pic de douceur » a été mesuré ce lundi, avec 25 °C à Tarbes, 26 °C à Perpignan, soit des valeurs proches des moyennes d’un mois de juin. « Cette douceur est remarquable, ce sont des niveaux exceptionnels pour un début février, mais on sait très bien expliquer d’où ça vient : on a vu arriver une masse d’air subtropical d’ouest-sud-ouest douce et humide qui a circulé ce week-end du Maroc au sud de la France, sous un vaste anticyclone. Elle est alimentée par de l’air doux », complète le météorologue.

Comment expliquer la baisse brutale des températures prévue dans les prochains jours ?

En milieu de semaine, les températures vont chuter, perdant par endroits jusqu’à 10 degrés par rapport à la veille, indique Météo France, avec des maximales de 9 à 14 °C de la Bretagne aux Pyrénées et de 12 à 17 °C sur le pourtour méditerranéen. Une baisse soudaine du mercure qui n’étonne pas le prévisionniste. « C’est un phénomène assez classique de contrastes de masse d’air », rappelle Olivier Proust. En résumé : la fameuse masse d’air subtropicale, qui nous amène des températures élevées, va rencontrer un courant d’air froid instable et porteur d’averses situé en embuscade sur le nord de l’Europe. « Ça va donner des températures plus froides dès demain mardi, quand cette masse d’air nord-ouest va plonger sur le pays. On va sentir la différence. Mais cette chute brutale ne nous fera pas passer sous les niveaux de saison », nuance-t-il. Dans la majorité des régions, les températures resteront toujours au-dessus des normales saisonnières.

Est-ce que cela peut entraîner des perturbations en montagne notamment ?

Cet épisode de douceur augmente les risques d’avalanches. « Les manteaux neigeux sont plus délicats, plus instables, avec ce redoux marqué », explique le prévisionniste. Dans les prochains jours, il faudra s’attendre à « du beau temps sur les Alpes, avec du vent et même un peu de neige. Ça veut dire qu’il faudra rester informé sur les risques d’avalanches », prévient-il.

Doit-on s’attendre à des épisodes de douceur de plus en plus fréquents en hiver ?

Dans un contexte de changement climatique, à quel hiver doit-on s’attendre pour demain ? « Attention, on reste en hiver, donc on fera face à des situations qu’on connaît déjà, mais avec des températures plus élevées », explique Olivier Proust. Dans ce contexte, « il va être de plus en plus récurrent d’atteindre ces niveaux de douceur. On a déjà connu des températures douces en hiver, mais maintenant, on va vers une recrudescence de records battus, avec un cran de plus en termes de température. »

Et les relevés 2019-2020 viennent confirmer cette théorie. Ces mois de décembre et janvier constituent le deuxième début d’hiver le plus chaud depuis au moins 1900, derrière le début d’hiver 2015-2016, selon Météo-France. Sur ces deux mois, la température moyenne nationale s’est établie à 7,6 °C, « soit une anomalie positive de 2,3 degrés au-dessus de la moyenne climatologique sur cette période qui est de 5,3 °C ».

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