Les robots désinfectants UVD bientôt déployés en France

Les robots désinfectants UVD bientôt déployés en France

Les robots de désinfection UVD sont en forte demande depuis le début de la pandémie de Covid-19, essentiellement en Chine, où les hôpitaux ont commandé plus de 2 000 robots UVD au fabricant danois Blue Ocean Robotics. Les stratégies de désinfection des hôpitaux, des Ehpad, des lieux publics et des transports sont devenues cruciales dans cette guerre invisible. « Nous aidons maintenant à résoudre l’un des plus grands problèmes de notre époque, à savoir la prévention de la propagation des virus et des bactéries grâce à un robot qui sauve des vies » a déclaré Claus Risager, PDG de la société danoise.

En France, ces robots désinfectants ont vocation à être déployés dans les établissements de santé et les locaux recevant du public, par l’intermédiaire de la société Aked, devenue depuis le 30 mars 2020 son distributeur exclusif dans l’Hexagone. Les discussions avec les établissements intéressés sont « en cours », a indiqué Yannick Flinois, directeur technique et commercial d’Aked à ZDNet. Quelques appareils ont déjà été reçus pour effectuer des démonstrations et des essais auprès de potentiels clients.

Ces derniers ont le choix entre une offre de mise à disposition ponctuelle des robots ou une stratégie d’acquisition. « Certains clients réfléchissent à un mode d’utilisation du robot sur le long-terme, en complément des équipes de nettoyage. D’autres pensent l’utiliser pour un traitement ponctuel, sous forme de prestation » explique Yannick Flinois.

Ce type de robot désinfectant offre un « niveau d’hygiène supplémentaire » et peut notamment convenir aux lieux de passage, comme les ascenseurs et couloirs, « nids à bactéries potentiels », note le directeur. Il peut tout aussi bien fonctionner en autonomie ou être piloté à distance, et son installation complète, « relativement rapide », peut se faire en une journée, précise-t-il.

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Une alternative aux modes de désinfection chimiques

Les demandes affluent aussi du côté des lignes de production industrielles. « Cette solution de désinfection qui n’utilise par de produits chimiques peut permettre aux industriels de traiter le matériel en cas de suspicion ou effectuer des traitements préventifs ». Car c’est bien là tout l’intérêt de la désinfection par lumière ultraviolette : « Une fois la pièce programmée, toutes les surfaces sont exposées aux rayons UV » souligne Yannick Flinois. L’automatisation des robots permet « d’ajuster le temps et l’intensité d’exposition des rayons nécessaire à une désinfection efficace.»

En général, le temps d’exposition varie « entre 8 et 15 minutes pour traiter un bloc opératoire entre deux patients » indique ce dernier. Plus le robot expose une surface à la lumière, plus les micro-organismes nocifs sont détruits. Un atout quand on sait que le virus peut résister plusieurs jours sur les surfaces.

Seule contrainte : les robots doivent impérativement travailler dans des pièces vides. Par souci de sécurité, ils sont équipés de capteurs et s’arrêtent instantanément s’ils détectent le moindre mouvement. « Une fois les lampes coupées, on peut d’ailleurs entrer dans la pièce dans la seconde » rassure Yannick Flinois. En pratique, les robots désinfectants sont « plutôt utilisés la nuit quand il y a moins de personnel ».

Si les UVC existent « depuis une dizaine d’années, notamment dans le traitement de l’eau », les pays européens ne sont pas les mieux équipés en la matière contrairement aux Etats-Unis, constate Yannick Flinois. « Aujourd’hui une cinquantaine de pays dans le monde utilisent ces robots UVC de la société danoise, principalement en Chine, en Italie et dans les Pays de l’Est, plutôt dans les blocs opératoires et les maisons de retraite ».

La France, déterminée à rattraper son retard ?

Après la crise, le responsable d’Aked anticipe « une montée en puissance des exigences liées à l’hygiène et à la désinfection ». Selon lui, les robots pourraient constituer une alternative moins contraignante pour venir compléter le travail du personnel nettoyant.

Il note au passage que la robotisation est « en constante progression en Europe, dans toute une série de catégories », des transports aux services. « Les robots ont un grand potentiel pour nous soutenir dans la grave pandémie de coronavirus actuelle » explique le Dr Susanne Bieller, secrétaire générale de la Fédération internationale de robotique (IFR). « Ils peuvent nous soutenir dans les environnements de soins de santé, mais aussi dans le développement, les tests et la production de médicaments, de vaccins et d’autres dispositifs médicaux et auxiliaires.»

Les robots médicaux représentent aujourd’hui un marché de services bien établi avec un potentiel de croissance considérable. Les ventes de robots médicaux ont augmenté de 50% pour atteindre 5 100 unités en 2018, selon les statistiques de l’IFR.

UVD Robots n’est d’ailleurs pas le seul projet de ce type en France. Cette semaine, la société MG Tech a annoncé un partenariat avec Shark Robotics dans le cadre du lancement d’un robot mobile de désinfection radiocommandé. Shark Robotics, spécialiste de la robotique terrestre, avait présenté courant mars deux robots à cet effet : le Rhyno Protect de décontamination et l’AGV décontamination, en mesure de « micro-pulvériser des solutions désinfectantes sur 20 000 m2 de surface en 3 heures » expliquait alors le fabriquant.

Autant d’idées susceptibles d’intéresser le gouvernement, qui a récemment lancé un appel à projet à destination de solutions innovantes dans le cadre du plan de lutte contre le Covid-19, auquel Aked entend participer.

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