Les dirigeants d’Amesys et de Nexa Technologies mis en examen

Les dirigeants d’Amesys et de Nexa Technologies mis en examen

Après plusieurs années d’instruction, quatre dirigeants des sociétés Amesys et Nexa Technologies ont été mis en examen la semaine dernière pour « complicité d’actes de torture » et « complicité d’actes de torture et de disparitions forcées » la semaine dernière selon l’AFP et le site Intelligence Online. Deux anciens présidents d’Amesys et de Nexa Technologies sont concernés, ainsi que le directeur général de Nexa et le président actuel de l’entreprise.

La société Amesys était accusée depuis 2011 d’avoir vendu au gouvernement libyen de Kadhafi des technologies de surveillance, qui ont été utilisées par le régime pour identifier et arrêter des opposants. Nexa Technologies est une entreprise fondée à la suite d’Amesys par ses anciens dirigeants, et ce « rebranding » lui avait permis selon Telerama de pouvoir continuer la vente d’outils de surveillance cette fois au régime d’Al Sissi, dirigeant égyptien au pouvoir depuis 2014.

Les premières accusations visant ces deux entreprises étaient sorties dans la presse, notamment dans le Wall Street Journal et sur les sites Owni.fr et Reflets.info, qui avaient publié les premiers articles relatant les accusations. La presse expliquait alors que la société avait vendu un système d’interception et d’analyse en profondeur des paquets internet baptisé Eagle, une solution qui avait été déployée et maintenue par Amesys entre 2007 et 2011. Une première information judiciaire avait été ouverte en 2012, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) s’etait portée partie civile aux cotés de cinq victimes de la répression orchestrée par le régime Libyen, qui avaient été entendus par la justice française.

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Enquête au long cours

Une deuxième information judiciaire avait été ouverte en 2017, visant cette fois la société Nexa Technologies. Une enquête publiée à l’époque par Telerama affirmait que la société avait vendu ses technologies d’interception et d’analyse au gouvernement égyptien d’Al Sissi. Suite à cette enquête, la FIDH et la Ligue des droits de l’Homme avaient déposé une nouvelle plainte devant le Pôle Crime contre l’humanité du parquet de Paris. Selon le communiqué de la FIDH, cette procédure se penche également sur la vente d’équipements et de logiciels à l’Arabie Saoudite. La même année, la société Amesys avait été placée sous le statut de témoin assisté dans le cadre de l’enquête libyenne.

Depuis, l’enquête restait entre les mains de la justice et n’avait pas eu l’occasion de refaire les gros titres. La mise en examen de ces quatre dirigeants et anciens dirigeants vient remettre sur l’affaire sur le devant de la scène. Pour la FIDH, « cette décision constitue la reconnaissance par des juges d’instruction français, de la possibilité d’appréhender le rôle des entreprises de surveillance dans la violation de droits humains, sous l’angle de la complicité. » L’association espère que ces mises en examens « pourraient précéder celle des deux entreprises en tant que personnes morales. »

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