L’éditeur Alfaview tacle la vente liée Microsoft Teams et Office 365
L’actualité judiciaire pourrait bien s’obscurcir un peu plus en Europe pour Microsoft. Le géant américain est poursuivi par OVHcloud pour ses pratiques sur le marché du cloud. Nextcloud et près de 30 autres entreprises européennes attaquent son offre de stockage cloud OneDrive.
L’intégration de Teams dans Office n’échappe pas non plus aux critiques. Slack a déclenché une procédure auprès des autorités européennes, qui mènent l’enquête depuis 2021. Alfaview apportent de nouveaux éléments au dossier.
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Un bundle Teams/Office 365 désastreux pour la concurrence
L’éditeur allemand d’une solution de visioconférence pour les professionnels a déposé plainte devant la Commission. C’est donc la seconde à viser le bundle associant Teams et la suite cloud Office de Microsoft.
Selon l’entreprise allemande aux 500 salariés, la vente liée de Teams et Office 365 constitue un avantage concurrentiel unique et surtout injustifié par des raisons de performances. Cet atout constituerait ainsi un préjudice pour la concurrence.
Teams a été lancé initialement comme une alternative à Skype for Business. L’application de visioconférence et collaborative ajoutée gratuitement à Office 365 en 2017 est devenue depuis un outil incontournable.
“Le fait de lier Teams aux autres applications de la suite Microsoft 365 crée un avantage de distribution multipolaire pour le groupe américain”, dénonce le directeur général et fondateur d’Alfaview, Niko Fostiropoulos.
Les concessions de Microsoft insuffisantes
Pour Slack, Microsoft a “illégalement lié son produit Teams à sa suite Office Productivity, dominante sur le marché, en forçant son installation pour des millions de personnes, en bloquant son retrait et en cachant le coût réel aux clients professionnels.”
La firme de Redmond, consciente des risques de sanctions, propose, face à la pression croissante, des concessions, comme par exemple de commercialiser une version moins onéreuse d’Office sans intégration de Teams.
“Nous continuons à coopérer avec la Commission dans le cadre de son enquête et sommes ouverts à des solutions pragmatiques qui répondent à ses préoccupations et servent les intérêts des clients”, déclare Microsoft.
Ces concessions ne satisfont cependant pas la concurrence. Alfaview demande à l’autorité antitrust de l’UE d’ouvrir une enquête formelle, estimant que les mesures correctives proposées par son rival américain à la Commission sont insuffisantes.
Pour ses pratiques anticoncurrentielles en Europe, l’éditeur américain a déjà écopé d’amendes pour un montant cumulé de plus de 2 milliards d’euros.
