Le « plan de paix » de Trump, un alignement sans précédent sur les exigences israéliennes – Le Monde

Donald Trump et Benyamin Nétanyahou à la Maison Blanche à Washington, le 28 janvier.

Donald Trump et Benyamin Nétanyahou à la Maison Blanche à Washington, le 28 janvier. JOSHUA ROBERTS / REUTERS

Les applaudissements et les vivats n’ont cessé de crépiter, mardi 28 janvier, dans l’East Room de la Maison Blanche où Donald Trump présentait sa « vision » pour une paix israélo-palestinienne au côté du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Un plan « gagnant-gagnant », a-t-il assuré. Le silence ne s’est fait que lorsque le président des Etats-Unis, qui l’a aussitôt noté, a ajouté qu’il fallait qu’il « fasse beaucoup pour les Palestiniens, ou ce serait injuste », après avoir énuméré toutes les concessions à Israël depuis son arrivée à la Maison Blanche.

Lire le détail : Trump présente un « plan de paix » favorable à Israël

Donald Trump a annoncé « un grand pas vers la paix », mais l’asymétrie est pourtant éclatante. Le bénéfice de ce plan est immédiat pour Israël. Chef d’un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, Benyamin Nétanyahou a annoncé aussitôt son projet d’acter l’annexion des territoires palestiniens sur lesquels la souveraineté israélienne a été concédée unilatéralement par Washington qui ne dispose pourtant d’aucune légitimité en la matière, dont la vallée du Jourdain.

Les Palestiniens, en revanche, ne pourront tirer le moindre avantage de cette « vision » avant d’avoir rempli une longue liste de préconditions, à commencer par le désarmement de la milice du Hamas, à Gaza. Ce plan a d’ailleurs été immédiatement rejeté par la partie absente à Washington et avec laquelle les ponts sont coupés depuis plus de deux ans, à la suite de la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël par Washington.

Concessions américaines massives

Officiellement, le plan présenté mardi s’inscrit dans la solution des deux Etats soutenue par les Nations unies : la création d’une Palestine au côté d’Israël. Dans ses détails, la version de Donald Trump, qui tire un trait assumé sur toute référence aux résolutions onusiennes concernées, répond cependant en priorité aux aspirations et aux préoccupations israéliennes.

Les concessions américaines sont massives et sans précédent. Outre la souveraineté israélienne sur la totalité de la vallée du Jourdain, contrôlée dans les faits par l’armée israélienne depuis la conquête de 1967, la « vision » de Donald Trump entérine également le maintien sous cette même souveraineté, au prix d’un morcellement considérable de l’Etat palestinien présenté mardi, des colonies israéliennes implantées en Cisjordanie depuis un demi-siècle. Y compris celles situées en profondeur dans le territoire palestinien. Benyamin Nétanyahou a ajouté que les « avant-postes » souvent illégaux selon les propres lois israéliennes (toutes les colonies le sont au regard du droit international) sont également concernés.

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