La Cour de cassation requalifie le statut d’un chauffeur Uber en salarié

La Cour de cassation requalifie le statut d'un chauffeur Uber en salarié

C’est un coup dur pour Uber. La Cour de cassation a validé mercredi la requalification en contrat de travail la relation contractuelle entre la société Uber et un chauffeur, confirmant une décision de la cour d’appel de Paris datant de janvier 2019.

Estimant qu’il existe bel et bien un « lien de subordination » entre le coursier et la société, la Cour de cassation déclare dans un communiqué que le chauffeur « ne réalise pas sa prestation en qualité de travailleur indépendant mais en qualité de salarié ».

A la question de savoir si un chauffeur inscrit au registre des métiers comme travailleur indépendant est lié ou non par un lien de subordination avec Uber, la plus haute juridiction française a répondu par l’affirmative, soulignant que le chauffeur qui a recours à l’application Uber « ne se constitue pas sa propre clientèle, ne fixe pas librement ses tarifs et ne détermine pas les conditions d’exécution de sa prestation de transport ».

La Cour de cassation précise toutefois que « le fait que le chauffeur n’a pas l’obligation de se connecter à la plateforme et que cette absence de connexion, quelle qu’en soit la durée, ne l’expose à aucune sanction, n’entre pas en compte dans la caractérisation du lien de subordination ».

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Une loi similaire est entrée en vigueur en Californie

Bien qu’étant une première pour la société Uber, il ne s’agit pas de la première décision que rend la Cour de cassation à propos des travailleurs des plateformes. L’arrêt du 28 novembre 2018 de la Cour de Cassation avait en effet statué sur la requalification en salariés de coursiers à vélo de l’ancienne plateforme de livraison de repas Take eat easy.

A l’étranger, d’autres décisions similaires à l’encontre de la société Uber ont été rendues dernièrement. Depuis le 1er janvier 2020, une loi de l’Etat de Californie prévoit notamment une requalification du statut des chauffeurs VTC réguliers (Uber et Lyft) en salariés. Uber affirme, en réponse, que cette loi s’attaque à son modèle économique. La société avait déclaré à cette occasion que son modèle commercial serait touché par ces nouvelles mesures, faisant des chauffeurs des employés Uber.

Uber connaît un climat social altéré. La société avait annoncé 350 nouveaux licenciements en octobre dernier, s’agissant de la troisième phase d’un plan social entamé l’an passé. Parmi les salariés concernés figurent les employés de Uber Eats, du marketing, de l’Advanced Technologies Group et du recrutement, qui se trouvent pour une majorité d’entre eux aux Etats-Unis et au Canada.

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