INFO LA DEPECHE. Affaire Jubillar : dépenses de lingerie, cartes bleues… et si l’argent était la clé du myst – LaDepeche.fr

l’essentiel Le jour de sa disparition, le 15 décembre 2020, Delphine Jubillar se rend à sa banque, à Albi, pour changer les codes de sa carte bleue. Elle ne veut plus que son mari Cédric, contraint au divorce, ait un droit de regard sur ses relevés bancaires. Un compte commun est également clôturé.

Et si la jalousie amoureuse n’était pas l’unique mobile du crime dont Cédric Jubillar est accusé ? Écroué depuis plus de trois mois et soupçonné d’avoir tué son épouse, Delphine Jubillar, l’infirmière tarnaise de 33 ans disparue depuis le 15 décembre 2020 et dont le corps est introuvable, le peintre plaquiste de 34 ans clame toujours son innocence. Depuis le début de cette mystérieuse affaire, les enquêteurs travaillent sur le volet financier du couple en crise. Les dernières restrictions bancaires que Delphine Jubillar venait d’imposer à son mari, contraint d’accepter le divorce, auraient-elles pu pousser cet époux éconduit à commettre l’irréparable ?

Intérimaire dans le bâtiment, Cédric Jubillar affiche un salaire mensuel de 1470€, quand celui de son épouse, infirmière de nuit à la clinique Claude-Bernard d’Albi, tourne autour de 2000€. Il pouvait dépenser jusqu’à 400€ par mois pour payer sa résine de cannabis, même s’il admettait avoir freiné sa consommation de drogue pour passer au cannabidiol (CBD). Il faut ajouter les prélèvements de 350€ par mois correspondant à l’achat du terrain de la maison, à Cagnac-les-Mines. Les difficultés financières du couple sont connues depuis environ 5 ans. Outre la grave crise amoureuse que traversait le couple depuis juillet 2020 (Delphine Jubilar devait s’installer avec son amant début 2021), les problèmes d’argent ont semblent-ils fini par plomber les relations entre les époux.

Des frais de chambre d’hôtel et de lingerie

Les gendarmes de la section de recherches de Toulouse ont minutieusement disséqué les comptes bancaires du couple. Ils ont notamment mis au jour une série d’événements dont on ne peut exclure qu’ils ne sont en rien liés avec les accusations de meurtre qui pèsent sur Cédric Jubillar.

Fait troublant, ce 15 décembre 2020, jour de la disparition de Delphine Jubillar, l’infirmière se rend dans son agence bancaire, à Albi, pour demander le changement des codes secrets de sa carte bleue afin de priver son époux de son utilisation. Lors de ses premières déclarations aux gendarmes, Cédric Jubillar évoque lui-même un “clash” avec Delphine. Le ton serait alors monté au sujet du compte commun que son épouse avait fermé en même temps que le changement de ses codes sur son compte personnel, en lien avec le divorce.

Par ailleurs, le 18 décembre, Delphine avait rendez-vous à la banque pour finaliser ces opérations. Devait-elle s’y rendre avec Cédric Jubillar ?

Depuis déjà quelques mois, le mari jaloux, s’est lancé dans une véritable course au “flicage” pour débusquer les activités extraconjugales de son épouse. Selon l’enquête, les 2 et 6 décembre, il avait consulté les comptes bancaires de Delphine sur des distributeurs automatiques, en deux points différents. Des frais de chambre d’hôtel et de lingerie apparaissent alors sur ces relevés de compte. À la suite de ces découvertes, Cédric Jubillar a notamment proféré des menaces de mort à l’encontre de son épouse, selon de nombreux témoins, dont sa mère, Nadine F.

“Il s’est passé beaucoup de choses le 15 décembre”

Pour ses avocats, Cédric Jubillar ne vivait pas “au crochet” de son épouse. “Il travaillait courant décembre 2020 et même s’il puisait un peu d’argent dans le livret des enfants, il mettait un soin particulier à rembourser à chaque fois la somme empruntée et même au-delà”, assure Me Alexandre Martin qui défend les intérêts de son client, avec Mes Franck et Alary. De juin à décembre 2020, Cédric Jubillar emprunte 945€ à son épouse. “Il lui rendra au final un peu plus de 1700€”, tempère Me Martin.

Des écoutes téléphoniques, après les faits, révèlent également son intention de vendre des photos à hauteur de ses exigences financières (plusieurs milliers d’euros) auprès du magazine Paris-Match ou de TF1. Dès le 16 décembre, les retraits d’argent de Cédric Jubillar ne sont pas assez significatifs pour alerter les enquêteurs.

Persuadé que Cédric Jubillar “n’a pas tout dit” dans cette affaire, Laurent Boguet avocat des enfants du couple Jubillar, avec Malika Chmani, estime que cette journée du 15 décembre est, “curieusement” très riche en événements (Delphine et son amoureux commandent du vin ce jour-là pour fêter leur future union). “Il faut prendre en compte tout ce qui s’est passé lors de cette journée, y compris le rendez-vous à la banque de Delphine Jubillar pour tenter d’avoir des explications de la part de son mari. Il les doit à ses enfants.”

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading