Fusillade à Paris : trois morts et plusieurs blessés, un homme interpellé – Le Figaro

Une intervention de police est en cours dans le 10e arrondissement de la capitale. Un homme de 69 ans, connu pour deux tentatives d’homicide en 2016 et 2021, a été interpellé et placé en garde à vue.

Un homme a tué par arme à feu trois personnes et blessé au moins trois autres, dont une se trouve en urgence absolue, vendredi 23 décembre un peu avant midi dans la dixième arrondissement de Paris. Un suspect a été interpellé et placé en garde à vue.

Les faits se sont déroulés rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement. L’attaque a eu lieu au sein du centre culturel kurde Ahmet Kaya. Le mis en cause a été interpellé par une équipe de la Compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI). Il est âgé de 69 ans. Il aurait été conduit à l’hôpital en urgence relative, selon la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard.

Les motivations «racistes» sont en cours d’examen, a indiqué Laure Beccuau, procureur de Paris. Le suspect est défavorablement connu de la justice pour deux tentatives d’homicide. La première en Seine-Saint-Denis : en 2016, il avait été victime d’un cambriolage, au cours duquel il s’est en violemment pris à son agresseur, à qui il a donné des coups de couteau. Il avait été jugé pour cette affaire, avant que le parquet ne fasse appel, sans que l’on ait plus de détail sur l’affaire à ce stade. La seconde le 8 décembre 2021. Il avait lacéré plusieurs tentes d’un campement de migrants dans le quartier de Bercy (12e arrondissement), avec un sabre. Il avait été pour cela mis en examen, pour violences à caractère raciste avec arme et préméditation.

Les secours étaient sur place. Jeanne Sénéchal – Le Figaro

«Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées» ajoute le parquet, les investigations confiées au 2e district de la police judiciaire (DPJ).

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«Panique totale»

«Sept à huit coups de feu dans la rue, c’est la panique totale, on est restés enfermés à l’intérieur», a témoigné auprès de l’AFP une commerçante d’un immeuble voisin souhaitant garder l’anonymat. De très nombreux effectifs de police et de secours étaient sur les lieux. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est sur place.

Une certaine tension régnait autour du cordon policier, comme le montre une vidéo tournée par notre reporter sur place, Jeanne Sénéchal. Des passants demandaient des informations, inquiets pour leurs proches. D’autres insistaient pour circuler autour de la zone d’intervention.

Des membres de la communauté kurde se sont rassemblés dans l’après-midi devant le cordon de l’opération de police. Des cris «Erdogan Assassin» ont notamment été lancés, avant que la situation ne dégénère, les forces de l’ordre essuyant des jets de projectile. La situation s’est progressivement calmée dans la soirée.

Des membres de la communauté kurde se massaient en fin d’après-midi devant le cordon de police. Jeanne Sénéchal – Le Figaro
La situation ayant dégénéré, de nombreux CRS ont été déployés dans le quartier de la fusillade, en fin d’après-midi. Jeanne Sénéchal – Le Figaro

Les associations kurdes réfutent le «simple» attentat de l’extrême droite

Le centre kurde Ahmet Kaya, où a lieu l’attaque, a été nommé en hommage au chanteur éponyme. Cette association loi 1901 a pour objectif de «favoriser l’insertion progressive» de la population kurde installée en Île-de-France et comporte aussi un restaurant traditionnel. Il y a dix ans, en janvier 2013, trois membres du PKK avaient été assassinées dans le même arrondissement de Paris.

Lors d’une conférence de presse donnée ce vendredi soir, les associations kurdes ont réfuté la thèse d’une attaque «d’extrême droite», mise en avant par certaines personnalités politiques, notamment de gauche, et jugé «inadmissible» que le caractère terroriste ne soit, pour l’heure, pas retenu par les autorités. «Faire croire qu’un simple militant d’extrême droite, récidiviste, vient commettre (un attentat) dans nos locaux, dans le siège de l’association qui rassemble des dizaines d’organisations kurdes dans toute la France (…) est inadmissible».

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«La situation politique en Turquie concernant le mouvement kurde nous laisse très clairement penser que ce sont des assassinats politiques», a souligné Agit Polat, porte-parole du Conseil Démocratique Kurde en France, avant d’ajouter que selon eux, le président turc Recep Tayyip «Erdogan et l’État turc sont derrière ces assassinats».

Il a également appelé les autorités à «arrêter (la) complaisance avec les autorités turques quand il s’agit des kurdes. L’une des victimes était responsable du mouvement des femmes kurdes en France. Ce n’est pas un simple attentat organisé par l’extrême droite. Jusqu’ici, la communauté kurde n’a jamais été prise pour cible par l’extrême droite.»

Dans un communiqué, le préfet de police de Paris Laurent Nunez a annoncé qu’il recevra, «à la demande du président de la République et du ministre de l’Intérieur», les responsables de la communauté kurde samedi à 10 heures.


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