Explosions à l’usine Eurenco de Bergerac : des échantillons de nitrocellulose seraient en cause – Sud Ouest

Alertés, des secours ont immédiatement afflué sur le site pour assister les blessés, évacuer la cinquantaine de personnes qui travaillaient sur place et éteindre l’incendie qui s’était…

Alertés, des secours ont immédiatement afflué sur le site pour assister les blessés, évacuer la cinquantaine de personnes qui travaillaient sur place et éteindre l’incendie qui s’était déclaré dans le hangar suite à l’explosion.

Une personne a été évacuée en urgence absolue par l’hélicoptère du Samu 33 vers l’hôpital Pellegrin de Bordeaux et sept autres, blessées mais dont les jours ne semblaient pas en danger, ont été emmenées en ambulance dans les services d’urgences des hôpitaux de Bergerac et Périgueux.

Sur le même sujet

Bouclé sur trois kilomètres

Sur place, les pompiers ont pu rapidement éteindre l’incendie et empêcher qu’il ne s’étende sur ce site à haut risque, classé Seveso seuil haut, soit le plus grand niveau de risque pour les populations en cas d’accident. Mercredi soir, tout risque était écarté, selon les autorités.

Par mesure de sécurité, un périmètre de sécurité de trois kilomètres avait été déployé dès le début de l’événement par une vingtaine d’agents de la police nationale et municipale.

La circulation avait été coupée sur le boulevard devant l’usine et plusieurs habitations évacuées, de crainte de nouvelles explosions ou d’émanations de fumées toxiques. Elle n’a été rouverte qu’en fin de journée. Plusieurs terrains de sport proches ont aussi été bouclés et l’aire d’accueil des gens du voyage, pourtant très fréquentée à cette période de l’année, s’est vidée de presque tous ses occupants.

Origine accidentelle

On ignore pour l’instant ce qui a pu causer l’explosion mais « une origine accidentelle est largement privilégiée à ce stade », selon le parquet de Bergerac, chargé de l’enquête. « Il faudra déterminer précisément ce qui s’est passé, expliquait mercredi le vice-procureur de Bergerac, Charles Charollois.

La nitrocellulose se serait enflammée lors d’une opération de manutention. « Paradoxalement, le fait que le site soit à l’arrêt le rendait peut-être plus vulnérable », avançait également le magistrat du parquet. L’enquête dira peut-être aussi si les chaleurs caniculaires de la journée ont joué un rôle dans l’accident.

Le site d’Eurenco se situe à quelques kilomètres du centre-ville de Bergerac.
Le site d’Eurenco se situe à quelques kilomètres du centre-ville de Bergerac.

Stéphane Klein/Sud Ouest/SUD OUEST

Toujours est-il que le pire a été évité puisque le hangar, qui peut stocker près d‘une tonne de nitrocellulose, était en maintenance, et ne contenait donc que quelques échantillons de cet explosif qui équipe les charges de munitions lourdes de l’armée.

Tout risque écarté

Concernant les risques pour l’environnement et les populations, la préfecture a précisé que les fumées ne présentaient pas de dangerosité pour la santé humaine. Quant aux eaux d’extinctions de l’incendie, qui pourraient éventuellement contenir des produits toxiques issus de la nitrocellulose et de sa combustion, elles ont été recueillies par les bassins de rétention prévus à cet effet.

« Il n’y a donc aucun risque pour le voisinage ou pour la rivière Dordogne, précisait mercredi soir le sous-préfet, Jean-Charles Jobart, présent sur place.

Une cinquantaine de personnes travaillaient sur le site au moment de l’explosion. Toutes ont été regroupées au point de rassemblement de l’usine jusqu’à la fin de l’intervention des secours.

Inquiétude

Sur place, ils étaient peu nombreux à accepter de parler de l’accident et la presse était cantonnée à l’extérieur de l’enceinte de l’usine. Il faut dire que la communication est particulièrement verrouillée, sur ce site hautement stratégique pour la défense nationale. Les rares à accepter de parler ont témoigné de la violence de l’explosion.

L’accident a suscité pas mal d’inquiétude également chez de nombreux habitants de l’agglomération bergeracoise. Les habitations les plus proches ne sont qu’à quelques centaines de mètres et le centre-ville de Bergerac à trois kilomètres à vol d’oiseau.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading