EXCLUSIF. L’homme roué de coups et écrasé par un scooter à Toulouse témoigne : “Je suis passé à côté d’un dram – LaDepeche.fr
Quatre jours après avoir été victime d’une sauvage agression place Saint-Pierre à Toulouse, la victime s’exprime pour la première fois. Une interview accordée à La Dépêche du Midi.
“Je ne sortirai plus jamais à Toulouse le soir”, promet Christian(1) d’une voix douce. Quatre jours après avoir été victime d’une agression très violente au cours de laquelle il s’est fait rouler dessus, ce trentenaire ne porte aucune trace visible sur le corps, mais il est marqué psychologiquement. Il a tout de même accepté de se livrer à La Dépêche du Midi. Interview.
Sur la vidéo qui circule sur internet, les images sont effroyables. Comment allez-vous ?
Je suis cassé moralement, j’ai de la colère en moi et une grande incompréhension. Je suis aussi choqué. Vais-je réussir à reprendre le cours de ma vie ? Je ne sais pas. Mais je positive
Et physiquement, avez-vous des douleurs ?
Par miracle, je n’ai presque rien physiquement. D’après les examens réalisés à l’hôpital, je souffre d’une simple fracture au niveau de la pommette et d’un traumatisme crânien. Rien d’autre. Le médecin légiste était très surpris que je m’en sorte aussi bien.
Avez-vous des souvenirs de la soirée ?
Au début oui. J’étais avec trois amis, place Saint-Pierre, pour boire un verre. La soirée se déroulait normalement. Puis,au retour, nous avons emprunté le pont. Durant le trajet, j’ai croisé deux jeunes qui circulaient un peu vite. Je leur ai demandé de freiner un petit peu pour éviter de percuter un piéton. Et là, c’est le trou noir.
Avez-vous visionné la vidéo de votre agression ?
Une cinquantaine de fois, je pense. La première fois, quand j’ai compris que c’était moi au sol, j’ai été choqué. Cela glace le sang. Je suis passé à côté d’un drame pour un simple mot, même pas agressif.
Que ressentez-vous à l’égard des agresseurs ?
S’ils veulent boxer, qu’ils s’inscrivent dans une salle. Je n’ai rien demandé, je souhaitais simplement rentrer tranquillement. Pfff, c’est Toulouse quoi.
Que voulez-vous dire ?
Je ne sortirai plus jamais à Toulouse. Mon frère s’était déjà fait attaquer pour une cigarette, cette fois c’est mon tour. Je ne me sens pas en sécurité.
Espérez-vous que la police retrouve les fautifs ?
La police va bien faire son travail, j’ai confiance. Je veux simplement être entouré par mes amis et ma famille pour remonter la pente. C’est très compliqué moralement là…
