Etats-Unis : La situation se débloque à la Chambre, Kevin McCarthy tout près du poste de Speaker – 20 Minutes

La digue a rompu. Après quatre jours et 13 tours de scrutin, il ne manque plus que deux voix à Kevin McCarthy pour être élu Speaker de la Chambre, après avoir convaincu 15 frondeurs de voter pour lui, vendredi. La séance a été levée jusqu’à 22 heures (4 heure du matin, samedi, heure de Paris), pour laisser le temps à deux élus absents de revenir au Congrès. Et tenter de convaincre deux des six républicains irréductibles de se rallier à sa cause, ou au minimum de voter « présent » afin de faire baisser le seuil de la majorité.

Après une soirée de négociations, l’optimisme était de retour dans les rangs républicains vendredi matin. Kevin McCarthy a accepté de remettre en place la règle permettant à un seul élu de déposer une motion de censure, et de donner davantage de pouvoir dans les comités au Freedom Caucus, le groupe parlementaire auquel appartiennent presque tous les rebelles. Un à un, les objecteurs ont crié le nom de McCarthy, sous les applaudissements.

Des maths compliquées

Le groupe des « Never Kevin », mené par Matt Gaetz et Lauren Boebert, a fondu à seulement six représentants à l’issue des 11e et 12e tours. Lors du dernier vote, Kevin McCarthy a obtenu 214 voix. Avec deux alliés absents – pour un problème médical et une naissance – qui doivent revenir à Washington dans la soirée, il sera à 216 voix sur 434 élus.

Les calculs sont complexes, car la majorité (218) change si des élus sont absents ou choisissent de voter « présent ». Kevin McCarthy peut être élus via trois scénarios différents :

– Au moins deux rebelles se ralient à sa cause pour atteindre une majorité de 218

– Un frondeur vote « présent » (faisant passer la majorité à 217), et un autre vote « McCarthy ».

– Trois frondeurs votent « présent » (ce qui ferait 431 votes comptabilisés), McCarthy est élu avec une majorité de 216 voix.

La victoire du représentant californien est donc presque assurée. Mais avec les multiples concessions accordées aux rebelles, il pourrait devenir le Speaker le plus faible de l’histoire moderne. Avec une majorité qui pourrait exploser au premier vote sensible, notamment pour relever le plafond de la dette et éviter un « shutdown » de l’Etat fédéral.