En visite à Kenosha, Donald Trump assimile les manifestations à du « terrorisme intérieur » – Le Monde

Donald Trump, en visite près des ruines de bâtiments détruits par les émeutes, à Kenosha (Wisconsin), le mardi 1er septembre.

La ville de Kenosha, dans le Wisconsin, est secouée depuis plusieurs jours par de violentes manifestations en réaction à une énième bavure de la police américaine. Le 23 août dernier, un officier a tiré sept balles à bout portant dans le dos de Jacob Blake, un Américain noir de 29 ans. C’est dans ce climat tendu que Donald Trump s’est rendu dans cette ville de 100 000 habitants pour « remercier les forces de l’ordre ».

Le président des Etats-Unis juge également que les protestations et dégradations, constatées sur place, « ne sont pas des actes de manifestations pacifiques mais vraiment du terrorisme intérieur ». Il ajoute : « Kenosha a été ravagée par des émeutes antipolice et antiaméricaines. »

Plus tôt, Donald Trump a inspecté les bâtiments en ruines de la ville et assuré aux commerçants qu’il « allait les aider ». Saluant à nouveau le « travail formidable » des policiers, le président des Etats-Unis n’a, en revanche, pas spontanément nommé Jacob Blake, dont l’arrestation brutale est pourtant à l’origine des manifestations dans la ville. Hospitalisé, le jeune citoyen américain a la moitié inférieure du corps paralysée.

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« Trump passe à côté une fois de plus »

Donald Trump s’est contenté de répondre aux journalistes, avouant qu’il n’a pas été en contact avec la mère de Jacob Blake mais précisant que « c’est une femme très bien ».

A soixante-trois jours de l’élection présidentielle américaine, le rival démocrate de Donald Trump, Joe Biden, a réagi par la voie d’un communiqué. « Trump passe à côté une fois de plus, refusant de prononcer les mots que les habitants du Wisconsin et les Américains partout dans le pays avaient besoin d’entendre : une condamnation de toutes les formes de violence, peu importe qui la commet », a-t-il fait savoir alors qu’il s’est lui-même entretenu avec les proches de Jacob Blake.

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Déjà lundi, le candidat démocrate avait accusé le président, candidat à sa réélection, d’attiser les braises : « Il ne peut pas arrêter la violence car pendant des années il l’a fomentée. » Dans une interview qu’il a accordée à la chaîne américaine Fox News, Donald Trump avait, ce jour-là, comparé les tirs des policiers à un coup de golf raté : « Ils ont craqué, comme dans un tournoi de golf, ils manquent un putt d’un mètre. »

Tantôt applaudi par des partisans et hué par des manifestants du mouvement Black Lives Matter, Donald Trump a quitté Kenosha après deux heures de visite. Le président des Etats-Unis a affirmé vouloir rétablir « la loi et l’ordre », avec le soutien d’une « majorité silencieuse ». Une formule devenue la grande promesse de sa campagne de réélection.

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Le Monde avec AFP

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