Crack à Paris : Anne Hidalgo juge qu’il « n’est pas acceptable que l’Etat laisse pourrir la situation » – Le Monde

Des policiers municipaux patrouillent le 19 mai 2021 dans les jardins d’Eole à Paris, fermé depuis plusieurs jours au public pour servir de lieu d’accueil aux personnnes addictes au crack, et les éloigner des espaces publics autour de la place Stalingrad.

« C’est à l’Etat aussi de prendre en charge les toxicomanes. » Dans un entretien au Figaro, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a dénoncé samedi 22 mai, la « politique à court terme » de l’Etat pour lutter contre l’usage de crack dans la capitale.

Les pouvoirs publics ont décidé, lundi 17 mai, de regrouper temporairement les toxicomanes dans les jardins d’Eole, un parc public du 18e arrondissement de la capitale désormais ouvert la nuit, pour tenter de limiter les nuisances. Cette décision fait suite à la montée des tensions et à l’exaspération des riverains face à l’omniprésence des fumeurs de crack dans le quartier de Stalingrad, à quelque 500 mètres des jardins d’Eole.

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L’élue socialiste, qui estime que « la bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l’Etat », se dit « très en colère » et juge qu’il « n’est pas acceptable que l’Etat laisse pourrir la situation ». Elle réclame « un plan antidrogue digne de ce nom ».

La maire « refuse de porter le chapeau »

« Je ne peux pas me satisfaire de cette politique à court terme, qui consiste à transférer le problème d’un quartier à un autre », explique Mme Hidalgo, qui refuse de « porter le chapeau » de cette situation et met en cause « le préfet de police », qui présente, selon elle, cette stratégie comme « la seule solution ».

Le gouvernement et la Mairie discutaient depuis février de la meilleure façon d’améliorer la situation dans le quartier de Stalingrad dont les habitants ne supportent plus de croiser des revendeurs et des toxicomanes en manque, d’être confrontés à une mendicité agressive, et de ne plus pouvoir dormir à cause du tapage nocturne. Tout s’est accéléré après la nuit du 30 avril au 1er mai, durant laquelle des mortiers d’artifice ont été tirés en direction des toxicomanes rassemblés sous les fenêtres des habitants du 15, avenue de Flandre.

Mercredi 19, plus d’une centaine de riverains des jardin sd’Eole ont protesté contre la décision des pouvoirs publics de concentrer dans le parc, de jour comme de nuit, ces usagers de crack. « Rendez-nous notre parc », « le parc Eole pour nos enfants », pouvait-on lire sur les pancartes accrochées aux grilles du jardin public du 18e arrondissement.

Face à l’ampleur du trafic, qui gangrène le nord-est de la capitale, les progrès réalisés dans le cadre du plan crack, qui a principalement permis d’héberger 400 personnes depuis 2019, « sont dérisoires », brocarde la maire. Elle regrette de n’avoir « aucune réponse à [ses] alertes de la part de la préfecture de région et de l’agence régionale de santé », des institutions partenaires de la Ville dans le cadre de ce plan.

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Le Monde avec AFP

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