Covid : une huitième vague se profile en France – Les Échos

Publié le 16 sept. 2022 à 14:20Mis à jour le 16 sept. 2022 à 14:42

« Le scénario le plus probable est celui d’un pic épidémique à la rentrée. » L’avertissement avait été lancé, mi-août, par Brigitte Autran, tout juste nommée présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires.

Les données actuelles lui donnent raison. Depuis plusieurs jours maintenant, les contaminations repartent à la hausse en France, après plusieurs semaines d’amélioration de la situation épidémique.

Première hausse en huit semaines

Début septembre, et pour la première fois depuis huit semaines, le taux d’incidence est reparti à la hausse en France, et cela dans la plupart des régions métropolitaines. Il atteignait 186 cas pour 100.000 habitants entre le 5 et le 11 septembre, contre 166 cas pour 100.000 habitants la semaine précédente, soit une hausse de 12 %, rapporte Santé publique France dans son point hebdomadaire.

Le nombre de cas recensés chaque jour augmente lui aussi. Jeudi, 33.263 nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés, contre 19.866 une semaine plus tôt, soit un bond de plus de 67 %. Autre indicateur, le taux de reproduction du virus – appelé R – est repassé la semaine dernière au-dessus de 1, après deux mois consécutif en dessous. Pour rappel, un R supérieur à 1 signifie qu’une personne atteinte en contamine à son tour plus d’une, et donc que l’épidémie progresse.

Deux phénomènes combinés permettent d’expliquer cette reprise. Un certain déclin immunitaire dans la population est notamment mis en avant, chez les personnes qui ont été contaminées, comme pour chez celles qui ont reçu leur dernier vaccin il y a plusieurs mois. Ce phénomène est d’autant plus vrai que la protection contre l’infection s’érode avec le temps.

Des réinfections plus fréquentes

Par ailleurs, les réinfections sont plus fréquentes depuis l’arrivée d’Omicron. Depuis mars 2021, 94,8 % des cas possibles de réinfections – pour lesquels le criblage était disponible – sont des suspicions de variant Omicron, note Santé publique France. Ce variant circule de manière quasi exclusive en France, et son sous-lignage BA.5 est omniprésent.

La rentrée, scolaire et professionnelle, pourrait aussi avoir un impact sur les contaminations. Elle favorise davantage les brassages. La hausse des contaminations est d’ailleurs « principalement portée par les moins de 20 ans », à commencer par les 0-9 ans (+111 % la semaine du 5 au 11 septembre), relève Santé publique France.

Cette situation est loin d’être inédite. En 2021, alors que le variant Delta était déjà à l’origine d’une vague estivale, la rentrée scolaire avait été à l’origine d’une vague automnale.

Les vaccins bivalents en vue

Reste que l’impact de cette nouvelle vague est pour le moment difficile à évaluer. Le nombre de nouvelles hospitalisations est toujours en baisse. Cependant, un décalage de quelques semaines est systématiquement observé, depuis le début de la pandémie, entre la hausse des contaminations et ses conséquences sur le système hospitalier.

D’où l’importance d’accélérer la vaccination, notamment chez les personnes les plus fragiles. Mais au 13 septembre, uniquement 28,3 % des 60-79 ans et 36,1 % des 80 ans et plus avaient reçu leur seconde dose de rappel. Santé publique France appelle aussi à maintenir l’application des gestes barrières, dont le port du masque en présence de sujets fragiles, ou dans les espaces clos.

D’ici quelques semaines, les vaccins bivalents – ciblant à la fois la souche originale du virus et le variant Omicron – seront aussi disponibles en France. La Haute autorité de santé précisera en début de semaine prochaine l’articulation de ces nouveaux vaccins à la stratégie vaccinale française.

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