
Candilib : sortie de route pour la start-up qui devait révolutionner le permis de conduire

On allait voir ce que l’on allait voir. En 2017, Emmanuel Macron annonçait l’ère de la “start-up nation”. Avec les outils numériques, la France devait entamer une révolution et entrer dans une nouvelle dimension. Comme un symbole, “Candilib”, la plateforme gouvernementale destinée à faciliter la prise d’un rendez-vous pour le permis de conduire, et qui se présente comme une “start-up d’état” se révèle être un cauchemar pour les usagers.
Candilib, les usagers face à la jungle
Avec un nom qui n’est pas sans rappeler le fameux Doctolib , Candilib visait, selon la promesse initiale, à permettre à des candidats de passer le permis de conduire. Le public ciblé ? Ceux qui ont eu recours à une auto-école en ligne comme Ornikar, En Voiture Simone ou Permis Libre, souligne BFMTV. Sur le site qui se présente aujourd’hui encore comme une beta, les apprentis conducteurs devaient pouvoir obtenir une date facilement et gratuitement.
Las! La plateforme qui a fait ses débuts en 2018 se révèle désormais une véritable usine à gaz. Trouver une date relève du véritable chemin de croix comme le racontent de nombreux internautes sur les réseaux sociaux. Pour ceux qui arriveraient à obtenir une date, les délais peuvent aller de 3 mois à 1 an !
Il faut vendre un rein pour avoir une place sur Candilib ?? C’est insupportable dites moi que j’attends pas tout ce temps pour rien
— Jade (@jadevtn) January 11, 2021
candilib c’est quel genre de plateforme de l’enfer???? j’ai encore jamais vu une date de disponible c’est un truc de fou
— jeanne (@JeanneGuasco) January 12, 2021
Aux racines de ce problème, on trouve tout d’abord la situation sanitaire. De nombreux examens du permis de conduire ont été décalés en raison des deux confinements. Une accumulation de candidats qui bloque les nouveaux. Mais, ce n’est pas là le seul problème. Certains petits malins ont décidé de profiter de la situation pour gagner de l’argent. C’est ainsi qu’a été lancé “Candibot” qui permet de faire remonter des notifications aux inscrits. Un service louable. Le problème, c’est qu’il profite du flou industriel de la plateforme. Pour accéder à ce service, il fallait dans un premier temps payer 8,50 euros par mois. Le tarif a désormais été revu à la hausse à 15 euros par mois.
Candibot devrait être interdit. Candilib fonctionne sur le principe de la gratuité et du premier arrivé, premier servi. Il est assez hallucinant que l’Etat laisse prospérer un tel bot
dénonce un professionnel auprès de BFMTV. Si officiellement Candilib a changé son mode d’attribution au mois de décembre pour donner un avantage aux plus aux anciens inscrits, le service reste encore très largement saturé et difficile d’utilisation. Au mois de juin, une seconde plateforme, “Rendez-vous permis” verra le jour. Reste désormais à savoir si elle ne souffrira pas des mêmes maux.