Avec la blockchain, Loro Piana de LVMH certifie numériquement sa traçabilité

Avec la blockchain, Loro Piana de LVMH certifie numériquement sa traçabilité

« De la fourche à la fourchette ». Dans l’agroalimentaire, la traçabilité blockchain est déjà bien ancrée dans le paysage technologique avec des acteurs comme Connecting Food, Tilkal ou IBM. Mais l’industrie du luxe développe également ses propres cas d’usage.

Pour la maison de luxe Loro Piana du géant LVMH, la traçabilité commence cette fois à l’élevage et à la tonte. Le recours à la blockchain vise ainsi à lui permettre de garantir la transparence de son approvisionnement et la traçabilité de ses matières premières.

publicité

De la tonte à la boutique de luxe

La marque fait ses débuts dans ce secteur. Ainsi, la certification électronique de ses produits concerne pour le moment uniquement sa nouvelle collection The Gift of King. Cette nouveauté est officialisée à l’occasion de l’ouverture d’une boutique en Californie. Loro Piana prévoit donc de délivrer un certificat numérique pour tout achat d’un nouveau vêtement de sa collection conçue à base de laine – et qui comprend par exemple des polos homme à partir de 1.950 euros.

Pour accéder aux données extraites de la chaîne d’approvisionnement de la marque, le riche consommateur doit simplement scanner, depuis un smartphone, le QR code affiché sur les étiquettes des vêtements.

Le principe est le même pour différents produits de grande consommation, comme du lait, du café ou des œufs. Démontrer la traçabilité de sa laine n’est pas le seul usage recherché par Loro Piana. L’enjeu est aussi d’image et marketing.

Un QR code pour accéder aux données

Le QR code dirige le client vers un site présentant « chaque étape de sa chaîne d’approvisionnement et tous les experts qui rendent possible cette métamorphose en sommet de douceur. » Au niveau technique, la filiale de LVMH génère pour chaque article un certificat d’authenticité.

Pour cela, l’acteur du luxe s’appuie sur la technologie d’Aura Blockchain Consortium, une blockchain de consortium ou privée. Celle-ci a été fondée en 2021 par des entreprises du luxe, dont la maison-mère de Loro Piana, LVMH.

Le véritable point de départ remonte à 2019 et la création d’Aura par la multinationale, en collaboration avec Microsoft et le studio Ethereum ConsenSys – dirigé par le cofondateur de la blockchain publique Ethereum, Joseph Lubin.

Depuis, le consortium s’est agrandi. Outre LVMH, Aura Blockchain compte parmi ses fondateurs Mercedez-Benz, OTB, Prada et Richemont. Le constructeur automobile a rejoint le consortium en 2022. Ses ambitions : intégrer blockchain et NFT au service de la relation client.

Aura et les cas d’usage luxe de la blockchain et NFT

Début 2022, Aura revendiquait 15 millions de produits enregistrés sur sa blockchain Quorum, une déclinaison privée d’Ethereum. Ses services permettent aux marques clientes de répondre à des enjeux de transparence, mais aussi d’éditer et transférer des certificats de propriété.

Avec la démocratisation des NFT, Aura s’est emparé du sujet pour l’industrie du luxe. Il s’agit notamment de lutter contre les faux jetons non fongibles de ses marques. Mais les NFT peuvent aussi être exploités comme certificat électronique, sécurisant notamment le marché secondaire et réduisant les risques de contrefaçon.

Les cas d’usage blockchain dans le luxe apparaissent comme plus tangibles et rentables que dans le transport maritime où TradeLens de Maersk et IBM s’est conclu par un échec. Dans le trade finance, We.trade s’est également achevé sur un revers.

Dans l’agroalimentaire, les cas d’usage se développent. Ils ne se limitent pas à diffuser des informations marketing auprès des consommateurs via un QR code. Les solutions blockchain interviennent plus largement dans le pilotage et l’optimisation de la supply chain.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *